Devoir de Philosophie

SARASIN (Jean-François)

Publié le 11/05/2019

Extrait du document

SARASIN (Jean-François), poète français (Caen v. 1615- Pézenas 1654). Il connut un début de fortune au service du ministre Chavigny, mais il dilapida avec une courtisane l'argent d'une mission en Italie pour le cornpte de Mazarin et passa dans la maison du cardinal de Retz qu'il combattit cependant pendant la Fronde. de Mme de

 

Longueville et du prince de Conti (il fut le boute-en-train de leur société), puis de Mue de Scudéry (il fut le spirituel Polyan-dre de la «journée des madrigaux »), Sarasin compta, avec Ménage, Pellisson, Segrais, parmi les arbitres du goût. Très influencé par Théophile de Viau (Discours familiers, composés v. 1639), poète livré aux sensations et aux passions immédiates et fugitives, il évolua vers une sensibilité toute virgilienne à la nature dans ses églogues. Il donna avec sa Lettre écrite de Chantilly à Mme de Montausier (1649) un des modèles de l'épître mêlée de prose et de vers. Sa verve ne dédaignait ni la satire (la Pompe funèbre de Voiture, 1649), ni la veine héroï-comique (Dulot vaincu ou la Défaite des bouts-rimés, 1649), ni même une vigueur digne de Salluste dans la peinttire des événements (Histoire du siège de Dunkerque, 1649).

« SARASIN Jean-Françoi s (1614 -1654).

Ce poète fut le m eille ur représentant de la litté rature gala n te.

Il eut une carrière social e assez complexe.

Son œuvre consiste sur­ tout en textes épars, si bien qu'e lle est aujourd'hu i large­ ment ignoré e.

Elle fut pourtant cons idérée, au xvne siè­ cle, comme un modèle de go tlt et de distinct ion.

l 'art de plaire aux gr and s Sarasin était né en Norm andi e, près de Caen, où il fi t ses études.

Son père , avocat pui s conse iller à la Cour des aides de Caen, n'était pas riche.

Venu à P aris (1635), il che rcha un «emploi » auprès de quelque gra nd person­ nage.

Par ses origines, il se rattac hait à la clientèle des ducs de Longueville.

Il fut reçu à l'Hôtel de Rambouille t, où il se lia avec nombr e d 'éc rivains, en pan iculier avec Ménage.

Il y faisait figure de rival de Voit ure, et les deux hommes se détestaient sourdemen t.

Dans le même tem p s, Sa rasin se const ruisait une carriè re .

L e ministre Chavigny le p rit à son serv i ce ct l'emmena en Italie (1639 ).

Pui s Sarasin se maria, avec un e femme riche et âgée, mais dix-huit mois plus tard (1645), un e d écision de j ustice prononça la séparatio n des épo ux .

Il f ut intro­ duit par Mén age chez le coadjuteur d e Pa ris, Paul de Go ndi (le futur car dina l de Retz), do nt il devint un affidé.

Mais en 1647, une satir e c on tre un o pé ra d e R oss i com ­ mandé par Mazarin lui va lut un séjour à la B as tille .

Puis, au début de la Fro nde, Gond i le fit en tr er chez le pri nce de Con ti , alo rs son allié politique.

Les deux clans n e ta rdè r ent pa s à se bro uiller : Sarasin res ta chez Conti, dont il d evin t le pamphlétaire co ntr e son protecteur de la veille.

Il avait une réputati o n d 'ave nturier sans scrupu les.

Chez Conti, il était secrétaire et intendant.

Ses détou rne- ment s provoq uaient de violentes co lère s du prince; ma is, en faisa nt le bouffon.

Sarasin savait se f a ir e pardonner.

Il accompagna son maître nommé à la tête de l'armée d e Catalogne et, dura n t Je voyage, mouru t à Pézenas, dans des circo nstances restées mystérieus es.

Le bruit courut que Co nti l'avait frappé.

O n pensa auss i qu'u n mari cocu l'avait fait empoisonner...

Fin ro m a nesq ue, en tout cas, pour u ne carrière à la fois banale (il était au service de gra nds , comme tant d 'autres hommes de let tres) et mouvementée : viveu r et libertin, il se souciait plus de jouir que de fai re for tune, de pla ire qu e d'inspirer co n fiance.

cc Un g é nie fort souple et fort h e ur eux n (Pelli s son) Son œuvre se caract érise par la volont é de dive rsité et Je refus de tout péda ntism e.

Non qu'il ait été incapable de travaux « sérieux », bien au co n traire.

En font fo i ses étu des historiques (Hi stoire du siège de Dun kerque, 1649; Hi stoi re de la conspiration de Va/stein, Histoire de Clovis [en mal}usc rit]) et philosophiques (Apologie pour la morale d'Epicu re , publi ée en 1674).

Ces derniè ­ res montrent quelles éta ient ses opin io ns .

Il fut aussi traducteur (Vie d'Atticus, de Corneliu s Nepos, p ubliée en 1 658).

Les auteurs les pl us co nsid ér és fai saient l'éloge de son talent, tel Guez de Ba lzac , q ui le co mpa ­ r ait à Sall u ste .

Il fut au ss i un pamphlétaire féro ce qui composa des vers latins contre le professeur de g rec Mont maur, l eq uel avait à ses yeux Je double déf aut d'être un pédant et d'appartenir à une cot eri e rivale de ce ll e de Gondi; qui mu ltip lia les libelles con tre ce dernier durant la F ron de; q ui ridicul i sa le poète Dulot , promoteu r de la mode des bouts-rimés (Dulot vaincu ou la Défaite des bouts-rimés).

Mais son succès reposait ava nt tout sur des ouvrages mondains : lettres et surtout po èmes.

P arm i ceux -ci se détache la Pompe funèbre de Voit ure (1649, dédiée à Ménage) , r écit allégoriq ue composé à l'occas ion de la mort de son confrère et rival.

Cet ouvr age de pure fantai­ sie (on y voit Apo llon faisa nt impr imer les faire -part des funérailles ...

) p ren d le deuil sur le mo de humoristique.

L 'él oge d e Voiture s'y mêle de perfidies, parfois à pei ne se n sibles- Voi ture est mort, a mi Ména g e, V oiture qui, si galamme nt Avait f ait, je ne sais comm ent.

Les muses à son badinage .

Voiture est mort, c'est g rand dommage - et parfois plus rosses, comme l'image autour du ch e r disparu de tren te Amours cocquets, qui sont de grands comédiens et qui ne ressentent jamais les passion s qu'ils témoignent.

Le défunt n'avait point eu de plus chers amis.

Littérature mièvre, pr éciosi té vaine? Tallemant cons i­ dérait que c'était la meilleu re prod uctio n de Sar as in et écr ivait : Pour ses ouvrages, il n'y a rien d'achev é.

S'i l ne s'était pas jeté dans la plaisanterie , il eût été capable de quelque chose de grand.

Mai s il faut bien constater que Sara sin a été trè s imité, e n particu lier po ur ce qui concerne sa Pompe funèbre et la faço n dont il mê l e da n s c e tex te les vers et la prose.

Il a été très admi ré e t te nu pour l'égal de Voiture, p ar un public amateur de littérature disti nguée.

M énage éd ita ses Œ~tvres (1656), avec u n impor tant disco urs critique de Pellissoo.

Sarasi n se trouve là prése nté comme le modèle de la littérature galan te, c apab le d'aborde r toutes sortes de sujets et de registres avec autant de réu ssite, to u jou rs «souple» e t toujours «heur eux».

Dan s ces. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles