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VICTOR HUGO

Publié le 17/01/2022

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Hugo tient le premier rang parmi les poètes dramatiques de cette époque. Ses principales pièces sont : Hernani (1830), le Roi s'amuse (1832), Ruy Blas (1838), les Burgraves (1843). L'action d'Hernani se passe en Espagne et en Allemagne, au début du XVIe siècle. Un grand d'Espagne, devenu bandit sous le nom d'Hernani, poursuit de sa haine le roi Don Carlos; il aime Doria Sol, nièce et fiancée du vieux Don Ruy Gomès de Silva; il la dispute au duc et au roi; il conspire contre le roi, qui devient empereur et qui lui pardonne; il reprend ses titres et son nom : il épouse Dona Sol.... Mais il a juré à Don Ruy Gomès, qui l'a aidé à arracher Doria Sol au roi Carlos, qu'il mourrait à son premier signal; et il lui a remis son cor, dont le vieillard n'aura qu'à sonner pour que Hernani se tue. Le cor fatal résonne au milieu même des noces d'Hernani et de Dona Sol. Les deux époux meurent ensemble. Don Ruy Gomès se poignarde à côté d'eux. — Les caractères sont tous passionnés, tous lyriques au sens le plus complet du mot. Emportés par leurs passions, ils se heurtent, et de leur choc jaillissent en gerbes d'étincelles ou d'étoiles, les beaux vers et les splendides métaphores. Un seul de ces personnages est tragique, parce qu'il a une volonté : c'est Don Carlos, quand il devient Charles-Quint. Le pardon du quatrième acte est beau comme celui d'Auguste. Quoi qu'on puisse dire des invraisemblances d'Hernani, la pièce restera longtemps encore au répertoire; elle a les défauts, mais aussi le charme de là jeunesse. La première représentation, le 25 février 1830, fut une véritable bataille entre les jeunes spectateurs qui soutenaient le nouveau système dramatique, et les vieux habitués du théâtre, partisans des classiques. La victoire resta aux défenseurs de Victor Hugo.

 

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« Le chef de la bataille romantique Aux alentours de 1827, Hugo traverse un orage (1).

Le légitimiste de naguère passe du côté des libéraux et de leur journal, Le Globe.

Il célèbre Bonaparte et se sent fasciné par la geste impériale dont l'histoire de Cromwell, « un de ces hommes carrés par la base, comme les appelait Napoléon, le type et le chef de tous les hommes complets » constitue , dans son premier grand drame, la transposition approximative.

Hugo sait qu'il appartient, lui aussi, à la race des chefs : c'est que « 1 'art donne des ailes, et non des béquilles » (2).

Comme le Mazeppa des Orien­ tales (1829), emporté à travers la steppe par « un fougueux cheval, nourri d'herbes marines » vers la royauté, il se voit lié vivant sur la « croupe fatale » du « Génie, ardent coursier » qui l 'en­ traîne hors des limites du monde réel ( 3).

Un de ses contemporains parle de ses « airs d'officier de cavalerie qui enlève un poste», de sa « poignée de main d'empereur » .

Et, de fait , dans la Pré­ face de son drame Marion Delorme (1829), Hugo demande ; « Pourquoi maintenant ne viendrait-il pas un poète qui serait à Shakes­ peare ce que Napoléon est à Charlemagne? » Il veut frapper un grand coup et, pour que ce coup soit plus retentissant encore, il choisit comme champ d 'action le théâtre.

Après le manifeste, véritable déclaration de guerre aux « classiques », - la « Préface » de Cromwell -, la bataille fait rage au cours des représentations d'Hernani, de février à juin 1830 .

Le fils du général Hugo et les romantiques en sortent vainqueurs.

Le pilote inspiré Pourtant ni la salle de spectacle, ce champ clos , ni l'arène littéraire ne suffisent à Hugo .

Au moment où le cercle familial est brisé par Sainte­ Beuve, puis par Juliette Drouet qui, pour un demi-siècle, entre dans la vie du poète en 1832, il sent le doute l'envahir , son printemps se faner (Les feuilles d'automne, 1831) et sa voix disposée à murmurer simplement des Chants du crépus­ cule (1835).

Cette rupture, à dire vrai, était néces­ saire pour que son horizon s'élargît.

Car c'est vers le genre humain tout entier que l'entraîne maintenant la pente de sa rêverie.

Une nouvelle 1.

L'expression est de Henri Guillemin , Victor Hugo par lui-même, Seuil, coll.

«Écrivains de toujours », n• 1, 1951, p.

14.

2.

« Préface » de Cromwell .

3.

Les Orientales, XXXIV « Mazeppa ».

Victor Hugo en exil.

(Musée Victor-Hugo .) jeunesse le pousse à participer au mouvement politique et social de l'époque .

Après Le dernier jour d' un condamné, son roman Claude Gueux (1834) le montre penché sur le sort des déshérités, des parias de la société : la situation du sonneur de cloches Quasimodo et d'Esmeralda la bohé­ mienne cernés par la foule des truands que mène 1 'archidiacre Claude Frollo n'est , dans Notre­ Dame de Paris (1831), que la transposition his­ torique et mythique du drame éternel des misé­ rables qu'un écrivain au grand cœur voudrait dénouer .

Car la « Fonction » qu'il assigne au poète au début des Rayons et les ombres (1840) est celle d'un pilote inspiré : Le poëte, en des jours impies, Vient préparer des jours meilleurs .

II est l'homme des utopies, Les pieds ici, les yeux ailleurs.

C'est lui qui sur toutes les têtes, En tout temps, pareil aux prophètes ,. »

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