Victor Hugo

« chute du Second Empire.

Il s'installe donc avec sa famille à Jersey d'abord, puis à Guernesey.

Désormais, Hugo se considère in­ vesti d'une mission : mettre la litté­ rature au service des deshérités.

A partir de 1853, dans ses écrits, il se fait le phare de la civilisation euro­ péenne et des destinées humaines.

A Jersey, il s'initie au spiritisme ; en­ touré des siens, il interroge les morts, dont sa fille Léopoldine.

Sous la dic­ tée des tables tournantes, il rédige quelques-uns de ses poèmes les plus mystérieux.

Certains seront inclus dans son recueil de poésies, Les Contemplations, considéré comme son chef-d'œuvre.

Désormais, le poète est le visionnaire de l'au-delà, le médiateur entre la matière et l'es­ prit.

En 1859, il publie la première série de ce qui deviendra son plus vaste recueil, La Légende des siècles.

A Guernesey, dans sa maison de Hauteville-House, il termine Les Misérables.

Triomphe du retour en France E n 1870 la Répu­ blique est procla­ mée en France.

Hugo est accueilli triom­ phalement à Paris.

Il est élu député, mais démissionne bientôt, déçu par la vie poli­ tique.

Il survit à sa femme et à ses en­ fants, et voit sa fille Adèle sombrer dans la folie.

Il se consacre alors à ses deux pe­ tits-enfants, pour qui il écrit L' Art d'être grand-père .

A la mort de Victor Hugo, le 22 mai 1885, un deuil na­ tional est décrété.

Près d'un million de Français viennent rendre un der- NOTES DE L'ÉDITEUR « Victor Hugo est un inspiré, on peut même dire qu'il fut l'inspiré par excellence.

»Paul Claudel.

« Qui est le plus grand poète français ? Victor Hugo, hélas ...

! »André Gide.

Photographie de Victor Hugo âgé Portrait de Léopoldine Hugo à 11 ans, par Auguste de Chatillon Les funérailles de Victor Hugo en 1885.

La foule se presse à l'Arc de Triomphe .«La musique des vers de Hugo s'adapte aux profondes harmonies de la nature : sculpteur, il découpe dans ses strophes la forme inoubliable des choses ; peintre, il les illustre de leur couleur propre.( ...

) Aucun artiste n'est plus universel que lui, plus apte à se mettre en contact avec les forces de la vie universelle, plus disposé à prendre sans cesse un bain de nature.

Non seulement il nier hommage à sa dépouille mor­ telle, exposée dans un catafalque sous l' Arc de Triomphe à Paris.

Certains ont critiqué la grandilo­ quence .de Victor Hugo, voire sa «bêtise» (André Breton).

Il n'en est pas moins l'un de nos plus grands poètes.

Son imagination sombre et visionnaire peut créer des images hallucinantes, d'une grande beauté, tant dans ses poèmes que dans ses ro­ mans.

Il a été prodigieusement fé­ cond, et ses œuvres sont traversées d'un souffle véritablement épique.

Si ses vues philosophiques ou son mys­ ticisme prophétique peuvent sembler prétentieux, Hugo fait preuve d'une confiance inébranlable dans le pro­ grès humain.

Il nous touche profon­ dément par sa bonté à l'égard du « peuple » ou des deshérités, par sa tendresse envers les enfants et les créations de la nature.

Sa poésie peut côtoyer les abîmes de l'inspiration et de ! 'Histoire ; elle peut aussi nous rester proche, familière, intime.

C'est là tout le génie de Hugo.

exprime nettement, il traduit littéralement la lettre nette et claire ; mais il exprime avec l'obscurité indispensable ce qui est obscur et confusément révélé.

>> Charles Baudelaire.

1 Lauros-Oiraudon 2 Goldner I Sipa lcono 3 Aquarelle de Voillenot/ Giraudon 4 Illustration de Jean Alexandre Coraboeuf / Giraudon 5 Roger-Viollet 6 Sipa Press 7 Peinture de Jean Béraud / Rogcr-Viollet HUGO 01. »