William Pitt le Jeune

« Lorsque les Français entrèrent aux Pays-Bas autrichiens en 1792, le gouvernement britan­ nique réagit par un avertissement sévère.

Au début de 1793, la France annonça l'annexion de la Belgique et déclara la guerre aux Pays­ Bas du Nord et à la Grande-Bretagne .

A par­ tir de ce moment, Pitt devint un chef de guer­ re, mais il ne fut pas un ministre de la Guerre exceptionnel, et, quelques années plus tard, Je conflit se développa d'une façon défavora- ble à la Grande-Bretagne.

Pitt s'employa avec persévérance à organiser des coalitions contre la France.

Dans ce domaine, il enre­ gistra des succès.

Mais, à l'intérieur, une nouvelle crise menaçait.

Les Irlandais deve­ naient de plus en plus impatients, parce qu'ils étaient dirigés par un parlement qui ne leur devait aucune justification, ni à eux, ni à Westminster.

Ils se révoltèrent alors, et la ré­ bellion fut écrasée, malgré l'appui des Français .

Pitt espérait venir à bout de l'agitation irlan­ daise, en réunissant le pays à la Grande-Bre­ tagne et en octroyant Je droit de vote à la ma­ jorité catholique.

Sa loi d'Union fut acceptée par le parlement.

Mais le roi mit son veto à l'émancipation des catholiques.

Bien que George III ne souffrît pas momentanément de sa maladie mentale, il demeurait aussi obstiné que jamais et ne put être convaincu.

Pitt se sentit enchaîné et démissionna en 1801.

Trois ans après, alors que Napoléon faisait des préparatifs pour envahir l'Angle­ terre, il revint au pouvoir.

Afin d'écarter la menace, Pitt organisa une alliance avec l'Autriche et la Russie .

L'inten- A droite : Caricature de Gillroy montrant George III avec Napo­ léon.

Napoléon est représenté comme un gnome insignifiant.

Ci-dessous: Des rebeiles sacca­ gent le palais de l'évêque de Ferns, en mai 1798 , lors des trou­ bles irlandais .

Pitt démissionna en 1801, parce que George III avait récusé /'Union Bill.

tion était de battre Napoléon sur terre, pen- ­ dant que la marine britannique l'anéantirait sur mer.

La seconde partie de cette stratégie réussit, grâce à la victoire de Nelson sur les Français à Trafalgar.

Peu après, Pitt reçut la nouvelle que Napo­ léon avait vaincu les troupes autrichiennes près d'Ulm, suivie de la nouvelle de la défaite .

russe à Austerlitz.

La santé vacillante de Pitt chancela sous les tensions.

Il avait pu éviter une invasion française en Angleterre, mais il n'était pas parvenu à arrêter la marche de Napoléon en Europe .

Pitt mourut au début de 1806.

Ses dernières paroles furent: "Oh, mon pays! En quelle situation je le laisse!". »