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WOLFRAM D'ESCHENBACH

Publié le 20/04/2012

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Wolfram n'a pas inventé toute la matière de ses oeuvres. Pourtant, il n'a pas simplement reproduit, adapté ou traduit, mais véritablement « recréé «. Personnalité d'exception, son raisonnement est parfois abstrus, car il met à contribution toutes les sciences de son époque et découvre entre les choses les rapports les plus subtils et les plus inattendus. Son style n'a rien de systématique et se soucie peu des exigences de la syntaxe et même de la logique. Souvent, il saute les intermédiaires ou les transitions avec une rapidité qui évoque la virtuosité des calculateurs....

« de Schionatulander et de Sigune, cousine de Parzival et nièce d' Anfortas, descendante de Titurel, roi du Graal.

Le titre est donc inexact, Titurel n'étant nullement le héros véritable.

Le premier fragment retrace en quelque sorte les antécédents de l'épisode de Sigune, au livre III de Pan:;ival, où le second, la laisse du brachet, se trouve également en germe.

Les idées fondamentales sont la courtoisie, la passion quintessenciée et subtilisée propre aux poètes lyriques et le tragique de l'amour, baignés dans une atmosphère de délicate sensibilité.

Mais l'œuvre la plus grandiose de Wolfram est son Par;dval, poème complexe et touffu de près de 25.000 vers divisés en seize livres, à la fois récit d'aventures, roman éducatif, épopée symbolique et mystique.

Wolfram remania deux manuscrits différents du roman de Chrétien de Troyes Percevalle Gallois ou le Conte du Graal, des environs de I r8o, et eut recours à d'autres sources pour les deux premiers livres et les quatre derniers.

Il invoque comme garant d'authenticité un certain Kyot le Provençal, qui aurait lui-même trouvé à Tolède l'histoire du Graal dans un livre arabe : mais on ignore tout de cet auteur qui est probablement apocryphe.

Orphelin naïf élevé par sa mère dans la solitude, Parzival sent s'éveiller en lui la vocation des armes, arrive à la cour d'Arthur et accomplit d'étonnants exploits.

Après nombre d'aventures, il parvient au château de Montsalvat, entouré de montagnes et de forêts, où une mystérieuse relique, le Graal, est gardée par une communauté chevaleresque.

Son chef, le «roi des pêcheurs», souffre d'un mal qui ne peut être guéri que si un chevalier accompli lui demande l'explication des énigmes qui l'entourent.

Parzival omet de poser à Anfortas la question salvatrice.

Rejeté dans l'aventure, de longues épreuves lui sont nécessaires.

Il est éclairé par un ermite sur le sens mystique du Graal et acquiert en outre la connaissance des vérités religieuses et morales.

Ainsi préparé à sa mission, purifié par le repentir et la foi, il peut accéder à la royauté du Graal.

Le poème fusionne ainsi en une vaste synthèse un thème fabuleux, des données chevale­ resques et un motif symbolique, trois unités épiques : Parzival, Arthur et le Graal.

L'histoire des enfances du héros, le « valet nice », remonte à un thème cher aux contes populaires, celui du simple au cœur candide qui réussit là où les autres ont échoué.

Les récits arthuriens, la Matière de Bretagne, furent popularisés par Chrétien, qui transforma les traditions légendaires en un tableau idéalisé de la société courtoise : de là deux types constants, un chevalier personnifiant la loyauté et la vaillance, et une dame, incarnation de la beauté et de l'amour, qu'il conquiert par ses exploits.

L'élément essentiel est enfin la légende du Graal, qui a son origine dans la liturgie du Vendredi-Saint, avec adjonction de données orientales et celtiques.

Wolfram doit beaucoup à son grand devancier, mais sa conception est originale etrenferme une part importante de traits inventés ou transformés.

Il développe ou ajoute, explique, commente, déplace des épisodes, introduit des descriptions, réflexions et remarques personnelles.

Son poème déconcerte par la foule des personnages (plus de deux cents) et une masse d'événements où s'enche­ vêtrent plusieurs cycles : prologue de Gamuret, histoire de Parzival et de Feirefis, aventures de Gauvain, sans parler de motifs secondaires : roman de Sigune, la cour et les compagnons d'Arthur, le château de la Merveille, le Gué périlleux.

Il abonde en détails émouvants ou dramatiques : mort de Gamuret, Parzival chassé du château du Graal, apparition de Cundrie la sorcière.

Il vante l'héroïsme et la galanterie, mais place par-dessus tout la pratique des vertus chrétiennes.

Le héros incarne à la fois la protection des infortunés et des faibles, le culte de l'amour conjugal et l'aspiration à la conquête du salut éternel.

L'œuvre sous-entend en effet une doctrine plus profonde.

Deux types de perfection s'y trouvent mis en parallèle : Gauvain, chevalier achevé selon le monde, et Parzival, synthèse de Dieu et du siècle.

Le premier représente l'état séculier modèle réalisé à la cour d'Arthur, le second l'état divin qui trouve son symbole idéal dans la communauté du Graal.

Parzival se situe ainsi sur un plan spirituel supérieur.

Il a passé de l'erreur à la vérité et de la confusion à la clarté, s'élève par la commisération.

Ses expériences - l'amour, la douleur, l'apprentissage de la vaillance, le doute religieux, le retour à la foi -le conduisent à la perfection humaine.

Son développement 49. »

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