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Cannes : les Palmes de la renommée

Publié le 04/12/2018

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Désormais, les cinéastes seront d’abord jugés par leurs pairs, et certains n’hésiteront pas à imposer des choix courageux, tel René Clair (distinguant Conversation secrète de Coppola) ou Rossellini (se battant bec et ongles pour Padre Padrone des frères Taviani). Surtout, la contestation ambiante va durablement ébranler le Festival, qui devient bientôt un microcosme de toutes les turbulences contemporaines. En 1962, la création de la « Semaine de la critique » ouvre une première brèche vers des auteurs plus marginaux (Bertolucci, Eustache) ; en 1968, les projections sont interrompues par un commando de cinéastes ; elles ne reprendront qu’un an plus tard, mais avec une innovation de taille : la création d’une sélection parallèle intitulée « Quinzaine des réalisateurs », et où pourra librement s’épanouir un cinéma non conformiste.

En mai 1997, le Festival de Cannes célébrait son cinquantième anniversaire. Ce fut l'occasion de remettre à Ingmar Bergman une incontestable « Palme des palmes », mais aussi de dresser un bilan quant à la place privilégiée qu’une telle manifestation occupe dans l’histoire du cinéma : d’abord vitrine officielle des productions nationales, le Festival s’est enrichi de nouveaux pôles d’attraction, accueillant côte à côte films de prestige et œuvres dissidentes. C’est ainsi que, tout en développant une audience mondiale, Cannes est devenu le carrefour le plus contrasté du cinéma « en train de se faire ».

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