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Dancer In The Dark de Lars Von Trier

Publié le 17/01/2022

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Ils existent entre la séquence du scénario et son traitement filmique peu de différences mais celles-ci ont leur importance. Dans la scène 55, à la lecture du scénario, on a l'impression que Selma entend le train arrivé de très loin, alors que dans le film, il est beaucoup plus proche quand elle dit à Jeff de sauter hors des rails. De plus, Jeff ne joue pas de vilain tour à Selma pour vérifier ce qu'elle voit ou ne voit pas. Les choses se font plus naturellement dans le film. Jeff remarque qu'elle ne sait pas où il se trouve car elle est troublée lorsqu'elle entend sa voix. Il comprend donc qu'elle ne voit pas. La scène musicale est enrichie dans le film. Selma, en entendant les bruits du train formés une mélodie, commencent par se débarrasser de ses lunettes. À la fin de la séquence, lorsque la réalité reprend le dessus, les lunettes réapparaissent sur le visage de Selma comme pour mettre la scène musicale entre parenthèses. Lorsque Jeff lui pose des questions très personnelles pendant la chanson, le spectateur peut voir l'illustration de ces interrogations. Jeff lui demande ainsi : "Et l'homme que tu épouseras ?", à ce moment on voit un couple dans leur jardin en train d'étendre le linge puis ils s'embrassent et dansent. Ensuite Jeff demande à Selma : "Et ton petit fils jouant avec tes cheveux ?", on voit à l'image un petit garçon jouant sur les genoux de sa grand-mère. Dès lors que la mélodie commence, les personnages présents dans le paysage de la scène semblent se mettre à bouger et vivre au rythme de la chanson. Enfin on remarque des changements dans les dialogues et dans les gestes de la scène 57. Alors que dans le scénario, Selma admettait à demi-mot qu'elle ne voyait plus ("j'avais le soleil dans les yeux"). Dans le film, elle détourne la conversation, et finit par un "si je vois", comme une petite fille qui ne veut pas admettre sa faiblesse alors que désormais Jeff est persuadé de sa cécité. La scène est plus émouvante dans le scénario où il y a un jeu de regards entre les personnages. Jeff n'arrive pas à la laisser seule maintenant qu'il sait qu'elle ne voit rien. Elle arrive à le convaincre non pas avec sa voix mais grâce à son regard embué derrière ses lunettes ("Elle le supplie du regard"). Jeff s'en retourne vers son pick-up. Selma, elle, continue en se tenant à la rambarde du pont où passe le train pour trouver son chemin. La vie continue.

« même scène.

On offre donc au spectateur des séquences musicales très hachées, très denses aussi ce qui fait la richesse de cette mise en scène. Bibliographie: Dancer in the Dark: -VON TRIER Lars, Dancer in the Dark, éditions Petite bibliothèque des cahiers du cinéma, Paris, 2000, 192p -VON TRIER Lars, Dancer in the Dark, Danemark, 2000, 2h19min, couleurs Articles: -MORICE Jacques, critique de Dancer in the Dark, Télérama, 21 octobre 2000 -ROY Jean, critique de Dancer in the Dark, L’Humanité, 18 octobre 2000 -BONNAUD Frédéric, critique de Dancer in the Dark, Les Inrocks, 18 octobre 2000 Généralité cinéma: -PARENT-ALTIER Dominique, Approche du scénario, éditions Armand Colin, Paris, 2009, 128p -GOODRIDGE Mike, Les réalisateurs, éditions La Compagnie du Livre, collections Les métiers du cinéma, Paris, 176p. »

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