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Éric Rohmer : Les jeux de l'amour et du hasard...

Publié le 03/12/2018

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amour

ÉCRIVAIN ET CRITIQUE

 

Collaborateur, parfois sous son vrai nom (Maurice Scherer), des Temps modernes, Arts et, principalement, des Cahiers du cinéma, Rohmer est un critique indispensable, comme en témoigne le recueil de ses textes, le Goût de la beauté (Éditions de l’Étoile, 1984). Son premier essai, le Cinéma comme art de l'espace, une étude sur Murnau publiée dans la Revue du cinéma en 1948, fut selon Godard « le premier article de ce qui a été pour nous la prise en charge du cinéma moderne ». Ses réflexions sur Murnau aboutirent d’ailleurs à une thèse, FOrganisation de l’espace dans le Faust de Murnau, publiée en 1977 (collection 10/18). En collaboration avec Claude Chabrol, il a également consacré à Hitchcock la première étude sur l’œuvre de ce réalisateur (Éditions universitaires, 1957). En 1996, avec De Mozart en Beethoven (Actes Sud), « essai sur la notion de profondeur en musique », il offre non seulement une étude magistrale sur ces compositeurs mais aussi un traité d’esthétique nourri d’idéalisme kantien et de son époque préférée, le préromantisme allemand.

En 1996, les Rendez-vous de Paris, l’avant-dernier film de Eric Rohmer, ont été le plus grand succès du cinéma européen aux Etats-Unis, dépassant largement les recettes des Visiteurs de Jean-Marie Poiré. Ainsi, contrairement aux spéculations des professionnels, un film d’auteur tourné en 16 millimètres pour moins de cinq millions de francs se révèle plus lucratif qu \"une machine commerciale supposée conquérir le marché d’outre-Atlantique. Belle revanche pour un cinéaste qui a réussi à maintenir son indépendance envers et contre tout depuis quarante-cinq ans. En outre, son œuvre la plus récente, Conte d’été, a connu un triomphe au Festival de Cannes auprès de la critique internationale, confirmant ainsi Détonnante jeunesse d'un réalisateur de 76 ans.

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