ÉROTISME ET CINÉMA : LE VIOL

Longtemps, le viol proprement dit ne fut pas abordé de front par le cinéma. Il était l’ingrédient des films d’aventures et historiques, destiné à pimenter l’action, à montrer la barbarie d’une époque comme le Moyen Age (le viol de RASHOMON de Kurosawa ou celui de LA SOURCE de Bergman), des mœurs primitives (le droit de cuissage exercé par Charlton Heston dans LE SEIGNEUR DE LA GUERRE, l’enlèvement d’une jeune kir-ghize par un seigneur local dans LE PREMIER MAITRE).

Avec son cortège d’atrocités, la guerre réduit ce décalage exotique. Sophia Loren et sa fille sont violées par des soldats dans LA CIOCIARA de Vittorio De Sica, Romy Schneider est victime du sadisme des S.S. dans LE VIEUX FUSIL de Robert Enrico.

Il n’est parfois que le détonateur d’un drame ou un rouage de la démonstration. Le fugitif de LA JEUNE FILLE de Bunuel est un Noir accusé de viol : nous comprenons d’emblée qu’il est doublement menacé. Dans LE SERGENT NOIR de John Ford,