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Etude des Liaisons dangereuses de Stephen Frears

Publié le 02/04/2013

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liaisons dangereuses
ETUDE DE L'ADAPTATION DES LIAISONS DANGEREUSES PAR STEPHEN FREARS, 1989 Analyse A votre avis, pourquoi l'adaptation du roman a-t-elle pu connaitre un tel succès cinématographique ? Quelles qualités visuelles, scénaristiques ? Quelles scènes peuvent-être spectaculaire ? Tout d'abord, l'adaptation théâtrale de Christopher Hampton avait rencontré un très grand succès, ce qui a motivé l'intérêt des studios américains pour le roman de Laclos. La responsabilité de l'adaptation a été confiée à Stephen Frears, un réalisateur anglais expérimenté, habitué à tourner vite. Le casting américain du film associe deux stars féminines de la fin des années 1980, Glenn Close et Michelle Pfeiffer, capables d'attirer les foules, et un acteur à l'époque moins connu du grand public, mais apprécié de la critique et venant du théâtre, John Malkovich. Uma Thurman et Keanu Reeves n'avaient pas en 1988 le statut qu'ils ont acquis aujourd'hui. Le film est un succès public et critique ; parmi les éloges du film, on trouve celui de la fidélité au roman de Laclos car malgré la difficulté d'adapter un roman épistolaire au cinéma, Frears est resté fidèle à l'intrigue presque du début à la fin. Le film est-il fidèle au roman ? La fidélité d'une adaptation est-elle un argument valable d'appréciation du film ? Parmi les éloges du film, on trouve celui de la fidélité au roman de Laclos. C'est cette notion de fidélité qu'il faut évidemment interroger pour faire apparaître les principaux choix interprétatifs opérés par Christopher Hampton et Stephen Frears dans leur travail d'adaptation. En quoi le faible rôle dévolu à Mme de Volanges et de Rosemonde transforme-t-il la compréhension du personnage de Mme de Tourvel ? La première tâche d'adaptation effectuée fréquemment sur les romans longs est un travail de resserrement dramatique, par simplification ou suppression de personnages et d'événements. Ainsi, concernant le projet de séduction de la Présidente par Valmont, on relève la suppression des échanges entre Mme de Volanges et Mme de Tourvel, la simplification des arguments de défense de Mme de Tourvel qui dans le roman résiste jusqu'à la dernière partie, et l'abandon des échanges épistolaires avec Mme de Rosemonde dans cette quatrième partie. L'agonie de la Présidente est traitée bien plus rapidement dans le film que dans le roman. La première apparition de Mme de Tourvel est liée aux couleurs et à la lumière du parc (en oppostion à l'obscurité de la séquence dans laquelle le plan s'insère), et associée à celle de Mme de Rosemonde, pour former un couple austère mais souriant. Par quels procédés le film fait-il apparaître Valmont comme un prédateur ? Étudiez dans une séquence de votre choix les regards, les gestes, les déplacements du personnage en présence de Mme de Tourvel ou de Cécile. Le thème de l'enfermement apparaît dès la première lettre de Cécile, et parcourt tout le roman pour décrire un univers de captivité effrayant, qui s'achève par une double réclusion. La mise en scène du film traduit visuellement cette idée en suivant les déplacements de Valmont et, dans une moindre mesure, de la marquise, grâce à des mouvements de caméra parfois complexes. Les ellipses et la rapidité du montage confèrent à Valmont la capacité de surgir dans n'importe quel décor, comme à sa volonté - même dans le boudoir secret de la marquise. Les déplacements du personnage sont...
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« IJ Une structure simplifiée • Le film suit un déroulement linéaire et chronologique, sans chercher à reproduire l'entrecroisement de l'échange épistolaire dans le roman, ce qui en simplifie la trame car il n'y a plus de changements de points de vue, ni de récits en écho d'un même événement.

Le film s'ouvre sur la sortie du couvent de Cécile et le projet de mariage, et se clôt sur la mort de Valmont, de la présidente, et la mort sociale de la marquise.

Mais l'action est beau­ coup plus concentrée dans le film, qui est relativement court par rapport à la longueur du roman (cent quinze minutes environ).

La résistance de la présidente de Tourvel face à la séduction de Valmont paraît donc moins longue, même si Valmont parle de deux mois.

I;aventure de la marquise avec Prévan qui constituait un récit enchâssé a disparu du film.

Pourtant l'intrigue est totalement conservée, avec le projet de vengeance qui sert de point de départ, et les péripéties qui font rebondir l'action, comme le chantage exercé par la marquise sur Valmont pour obtenir sa rupture avec la présidente, les amours de Cécile et de Danceny découvertes par Mme de Volanges, ou les revers subis par Valmont dans sa tentative de séduction de la présidente de Tourvel.

B Des registres identiques • Le registre réaliste du roman est reproduit, par le choix de l'époque, des costumes et des décors qui sont fidèles au roman, mais aussi par l'ana­ lyse des comportements et des caractères qui fait de ce film une peinture sociale et une étude de mœurs comme l'était le roman.

La scène initiale du film en est un bon exemple, car, avant de prendre une valeur symbo­ lique, la cérémonie de l'habillage des deux personnages principaux avant leur entrée sur la scène mondaine est représentative de l'importance du paraître dans cette société du début du XVIIIe siècle.

Cette scène ne figure pas dans le roman mais elle oriente très justement le sens du film vers le thème de la comédie sociale.

• Le registre comique provient du personnage de Cécile, jouée par Uma Th urman, jeune actrice grande et gauche qui forme un contraste comique avec la petite taille de sa mère, derrière laquelle elle se tient en retrait; mais c'est celle-ci surtout, jouée par Swoosie Kurtz, dont le ridicule est accen­ tué dans le film, par sa physionomie, sa démarche et les grimaces que lui adresse Valmont.

Le personnage est caricaturé et brouille le message sur l'éducation des filles que transmettait le roman.. »

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