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FEDERICO FELLINI

Publié le 09/02/2019

Extrait du document

Federico Fellini en tournage.

 

Créateur d’un univers unique, il accola son nom à plusieurs titres de ses films comme Fellini-Satyricon, Fellini-Roma ou encore Casanova de Fellini.

 

leur mère comme de grands enfants. Seul l’un d’entre eux quitte le groupe et part pour la ville.

 

Le film qui suit, La Strada (1954), est l’un des plus grands films de Fellini - sûrement le plus émouvant -, et lui permet de remporter son premier Oscar. C’est l’histoire de deux forains, un funambule et un hercule de foire, et de Gelso-mina, fille pauvre et simple d’esprit, qui a été achetée par ce dernier pour un plat de pâtes.

 

Le personnage de Gelsomina (joué par Giulietta Masina, la propre femme de Fellini), avec son chapeau melon, son visage fardé et son regard à la fois plein de bonheur et halluciné, crée une image aussi forte et durable que celle de Chariot imaginée par Chaplin. La candeur et l’innocence de Gelsomina finiront par toucher le brutal Zam-pano, mais trop tard : quand il apprend la mort de celle qu’il a abandonnée, des années plus tard, le colosse de foire se met à pleurer.

 

Son film suivant, Il Bidone (1955), eut moins de succès. Cette histoire de trois fripouilles costumées en ecclésiastiques, qui parcourent la campagne romaine en extorquant de l’argent à des pauvres gens, révèle pourtant deux aspects de la démarche de Fellini: l’observateur caustique des comportements et le «chercheur» d’âmes. Ces éléments sont particulièrement évidents dans Les nuits de Cabiria (1957), écrit pour Giulietta Masina. En 1959 sort La Dolce vita, l’histoire d’un jeune journaliste venant de province, qui prend conscience de la corruption et de la vacuité de la vie dans une grande ville, mais ne peut résister à son attrait. Le film (célèbre notamment pour la fameuse scène où Anita Ekberg se baigne dans la fontaine de Trevi) est salué dans le monde entier comme une satire amère et mordante de la décadence des valeurs européennes et marque un tournant décisif dans l’œuvre de Fellini. Comme le réalisateur le dit lui-même plus tard : «Mes films ont maintenant dépassé la phase de la prose narrative et sont plus proches de la poésie. J’essaie

 

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de libérer mon travail de certaines contraintes - une histoire avec un début, un développement et une fin. Ce serait plus comme un poème, avec une métrique et un rythme.»

 

De fait, l’un de ses films suivants, Fellini-Satyricon (1968), s’achève au beau milieu d’une phrase. Cependant, le premier des films de Fellini à s’affranchir d’une narration linéaire est Huit et Demi (1963). Cette œuvre tire son titre des huit films qu’a alors réalisés Fellini, auquel s’ajoute celui où il n’a été que coréalisateur en 1951. C’est l’histoire d’un réalisateur à succès en panne d’inspiration. Souvenirs et désirs, aspirations à retrouver innocence et fraîcheur, se confondent en autant d’images virtuoses et non sans humour avec le récit de la vie amoureuse du cinéaste.

 

Le réel au-delà du réalisme

 

Les derniers films de ce genre de Fellini, comme Juliette des esprits (1965), eurent peut-être moins de succès, à l’exception d'Amarcord (1973), une évocation pleine d’amour et de drôlerie de son enfance à Rimini et de ses années de jeunesse à Rome. Le cinéaste s’éloigna ensuite de plus en plus des contingences réalistes en jouant avec le côté artificiel même du cinéma : dans Et vogue le navire (1983), les vagues sont réalisées, en studio, avec des bâches, et il filme les machinistes installant cet artifice. Son film Casanova (1976) était déjà riche en morceaux de bravoure utilisant l’artifice du décor. En 1986, Ginger et Fred traite du music-hall désormais évincé par la télévision, tandis que son dernier film, La vocce de la luna (1989), est une somme tendre de tous les thèmes de son travail antérieur, tentant de réunifier passé et présent, vie de province et monde de l’esprit dans un art consolateur.

 

Peu de mois après avoir obtenu un Oscar exceptionnel pour l’ensemble de son œuvre, Fellini mourait en 1993.

 

▼ Dans Huit et demi (1963), Marcello

 

Mastroianni joue le rôle d’un cinéaste, sorte d’alter ego de Fellini lui-méme (mêmes chapeau et lunettes), plongé entre doutes sur la création, souvenirs d’enfance, intrigues sentimentales et fantasmes.

« Federico Fellini nier ouvre la voie à une nouvelle approche du cinéma.

Fellini travaille à nouveau avec Rossellini sur le scénario de son film suivant, Païsa, et com­ mence à collaborer en même temps avec les réa­ lisateurs Pietro Germi et Alberto Lattuada.

En 1951, il co réalise avec Lattuada Les feux du music· hall, évocation satirique d'une troupe itinérante de comédiens un peu minables et de l'attirance d'une jeune spectatrice de province pour les feux de la rampe.

L'intérêt de Fellini pour le monde du spectacle -que ce soit le music-hall, le cirque ou l'art du cinéma lui-même- allait inspirer le sujet de plusieurs de ses meilleurs films.

Cavalier seul Après avoir travaillé avec quelques-uns des plus talentueux cinéastes, Fellini se sent prêt à aborder la réalisation.

Il tourne en 1952 son premier long métrage, Courrier du cœur (ou Le Sheik blanc) , qui raconte comment, au cours de son voyage de noces, une jeune femme rêve de rencontrer le «Sheik blanc», héros extraordinaire d'un roman­ photo.

Dans cette comédie, qui prend pour cible les fumetti, des romans photos bon marché dont se nourrissent les jeunes filles de l'époque, per· cent déjà les traits caractéristiques de Fellini: des­ cription mordante mais aussi pleine d'affection pour la vie de province, et satire sociale où le merveilleux le dispute au réalisme.

Avec son second film, Les Vitelloni (1953), Fellini prouve pleinement sa maturité de cinéaste et obtient plusieurs prix internationaux, dont un au Festival de Venise.

L'intrigue, qui est indéniable· ment autobiographique, raconte l'histoire d'un groupe de jeunes garçons désœuvrés, dans une petite ville de la côte adriatique, qui passent leur temps à échafauder des plans de gloire et d'amour qu'ils ne réaliseront jamais et à faire des blagues, souvent cruelles, avant de rentrer chez ......

Federico Fellini en tournage.

Créateur d'un univers unique, il accota son nom à plusieurs titres de ses films comme Fellini-Satyricon, Fellini-Roma ou encore Casanova de Fellini.

leur mère comme de grands enfants.

Seul l'un d'entre eux quitte le groupe et part pour la ville.

Le film qui suit, La Strada (1954), est l'un des plus grands films de Fellini -sûrement le plus émouvant-, et lui permet de remporter son pre­ mier Oscar .

C'est l'histoire de deux forains, un funambule et un hercule de foire, et de Gelso· mina, fille pauvre et simple d'esprit, qui a été achetée par ce dernier pour un plat de pâtes.

Le personnage de Gelsomina Ooué par Giulietta Masina, la propre femme de Fellini), avec son chapeau melon, son visage fardé et son regard à la fois plein de bonheur et halluciné, crée une image aussi forte et durable que celle de Charlot imaginée par Chaplin.

La candeur et l'innocence de Gelsomina finiront par toucher le brutal Zam· pano, mais trop tard : quand il apprend la mort de celle qu'il a abandonnée, des années plus tard, le colosse de foire se met à pleurer.

Son film suivant, Il Bidone (1955), eut moins de succès.

Cette histoire de trois fripouilles costu· mées en ecclésiastiques, qui parcourent la cam· pagne romaine en extorquant de l'argent à des pauvres gens, révèle pourtant deux aspects de la démarche de Fellini: l'observateur caustique des comportements et le «Chercheur » d'âmes.

Ces éléments sont particulièrement évidents dans Les nuits de Cabiria (1957), écrit pour Giulietta Masina.

En 1959 sort La Dolce vila, l'histoire d'un jeune journaliste venant de province, qui prend conscience de la corruption et de la vacuité de la vie dans une grande ville, mais ne peut résister à son attrait.

Le film (célèbre notamment pour la fameuse scène où Anita Ekberg se baigne dans la fontaine de Trevi) est salué dans le monde entier comme une satire amère et mordante de la déca· denee des valeurs européennes et marque un tournant décisif dans l'œuvre de Fellini.

Comme le réalisateur le dit lui-même plus tard: «Mes films ont maintenant dépassé la phase de la prose nar· rative et sont plus proches de la poésie.

J'essaie de libérer mon travail de certaines contraintes -une histoire avec un début, un développement et une fin.

Ce serait plus comme un poème, avec une métrique et un rythme.» De fait, l'un de ses films suivants, Fellim�Satyri· con (1968), s'achève au beau milieu d'une phra· se.

Cependant, le premier des films de Fellini à s'affranchir d'une narration linéaire est Huit et Demi (1963).

Cette œuvre tire son titre des huit films qu'a alors réalisés Fellini, auquel s'ajoute celui où il n'a été que coréalisateur en 1951.

C'est l'histoire d'un réalisateur à succès en panne d'ins­ piration.

Souvenirs et désirs, aspirations à retrou· ver innocence et fraîcheur, se confondent en autant d'images virtuoses et non sans humour avec le récit de la vie amoureuse du cinéaste.

Le réel au-delà du réalisme Les derniers films de ce genre de Fellini, comme Juliette des esprits (1965), eurent peut-être moins de succès, à l'exception d'Amarcord (1973), une évocation pleine d'amour et de drôlerie de son enfance à Rimini et de ses années de jeunesse à Rome.

Le cinéaste s'éloigna ensuite de plus en plus des contingences réalistes en jouant avec le côté artificiel même du cinéma : dans Et vogue le navire (1983), les vagues sont réalisées, en studio, avec des bâches, et il filme les machinistes instal· lant cet artifice.

Son film Casanova (1976) était déjà riche en morceaux de bravoure utilisant l'ar· tifice du décor.

En 1986, Ginger et Fred traite du music-hall désormais évincé par la télévision, tan­ dis que son dernier film, La vocce de la luna (1 989), est une somme tendre de tous les thèmes de son travail antérieur, tentant de réunifier passé et présent, vie de province et monde de l'esprit dans un art consolateur.

Peu de mois après avoir obtenu un Oscar exceptionnel pour l'ensemble de son œuvre, Felli· ni mourait en 1993.

' Dans Huit et demi (1963), Marcello Mastroianni joue te rôle d'un cinéaste, sorte d'alter ego de Fellini lui-même (mêmes chapeau et lunettes), plongé entre doutes sur ta création, souvenirs d'enfance, intrigues sentimentales et fantasmes.. »

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