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Ce n’est pas de la littérature, ce n’est que du tapage à la machine. Truman Capote

Publié le 03/10/2018

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► Le romancier américain Truman Capote (1924-1984) a accordé une série d’entretiens à Lawrence Grobel qui parurent en langue anglaise en 1985 et sont actuellement disponibles chez Gallimard, dans la collection Arcades, sous le titre Conversations avec Truman Capote.

 

La phrase « Ce n ’est pas de la littérature, ce n ’est que du tapage à la machine» est évoquée à deux reprises dans ce livre (pp. 34 et 135). Elle fut prononcée au cours d’une émission de télévision et concernait un autre écrivain américain, Jack Kerouac. Capote, qui n’aimait pas cet auteur, héros de la beat génération, termina son éreintement par cette condamnation sans appel.

« était déjà à cette époque une figure bien connue- et un peu scandaleuse -des milieux littéraires américains.

Un passage des Conversations nous permet de compren­ dre qu'un texte littéraire, à ses yeux, est un texte comme parcouru par une sorte de fluide électrique, une «flamme» déjà présente chez l'écrivain au moment de l'élaboration du texte.

Le véritable écrivain ne se con­ tente pas de taper à la machine, mais il doit être porté, emporté par ce que l'on n'ose plus appeler aujourd'hui l'inspiration.

Parlant de Lilian Ross, un auteur dont il s'était à la fois inspiré et démarqué, il écrit page 116: «Lilian a fait un travail merveilleux.

C'est une excel­ lente journaliste mais pas un très bon écrivain au sens où nous l'entendons.

D lui manque la flamme, cette ter­ rible, cette indispensable fièvre qui vous porte.

n y a un moment dans 1 'écriture où cette flamme jaiiUt ou non.

» Quand il parle des autres auteurs, Truman Capote a généralement la dent très dure, mais la façon dont il s'exprime à propos de ceux pour lesquels il fait excep­ tion permet de comprendre ce qu'il entend quand il parle d'un véritable écrivain.

Interrogé sur La Ferme africaine de Karen Blixen (Danemark, 1885-1962), et sur son avis selon lequel il s'agissait de l'un des plus grands romans du siècle, il répond : «Oh oui, parce qu'il est parfaitement écrit.

Et superbe­ ment ressenti.

Tout est réussi dans ce livre.

Il n'y a pas une page qui ne soit pas frémissante de vie comme la feuille d'un arbre dans la tempête.

C'est un écrivain sublime.» Rares sont ceux qui ont, comme Flaubert, le souci pre­ mier et unique du style : « n se souciait plus du style que du contenu.

Le con­ tenu, pour lui, consistait par exemple à sortir une pomme d'un panier et à la poser sur une table en disant: "Maintenant, je vais faire cette pomme." Je veux dire qu'à mon avis il se foutait éperdument de Mme Bovary.. »

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