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C'est dans un accident dans le registre du signifiant, à savoir la « forclusion du Nom du Père », que nous désignons le défaut qui donne à la psychose sa condition essentielle avec la structure qui la sépare de la névrose. Lacan

Publié le 12/06/2012

Extrait du document

Si l’on se base sur les écrits de Freud, la pulsion de mort comprend trois aspects fondamentaux:  1. la répétition du même, de l'identique, la compulsion de répétition : « On ne peut s'empêcher d'admettre qu'il existe dans la vie psychique une tendance irrésistible à la reproduction, à la répétition, tendance qui s'affirme sans tenir compte du principe du plaisir, en se mettant au-dessus de lui « (Freud, 1920).  2. la destruction d'abord tournée vers soi (masochisme), et ensuite vers autrui (sadisme) : « Le sadisme n'est à proprement parler qu'un instinct de mort que la libido narcissique a détaché du Moi et qui ne trouve à s'exercer que sur l'objet « (Freud, 1920).  3. la tendance à l'immobilisme, à la régression, à l'inorganique: [la pulsion de vie] "tend à conserver la substance vivante et à l'agréger en unités toujours plus grandes", [alors que la pulsion de mort] "tend à dissoudre ces unités et à les ramener à leur état le plus primitif, c'est-à-dire à l'état inorganique" (Freud, 1927).

« Au cours de cette première partie, nous avons vu à travers la métaphore du Nom du Père en quoi l’expérience du « Manque » et l’acceptation de l’existence del’Autre sont essentiels dans l’établissement des fondements de la personnalité de l’individu.

Selon Lacan, lorsque le signifiant de base le Nom du Père est forclos,l’enfant reste coincé dans une position où il reste le tout de sa mère, ou inversement, où la mère devient le tout pour lui.

Dans ces conditions, pas de place pourl’Autre, et c'est lorsqu'un père apparaît pour le sujet qui est lui-même coincé dans une relation duelle avec quelqu'un, que la psychose apparaît.Nous allons maintenant voir dans la seconde partie de ce document, en quoi chez le psychotique, sa relation à l’Autre le met particulièrement sous l’emprise dela pulsion de mort. Comme nous avons pu le constater dans la partie précédente, c’est lorsque le Nom du Père est forclos que le sujet n’accepte pas l’existence de l’Autre, entrantdans une relation fusionnelle avec la mère où chacun devient l’objet de jouissance de l’autre (Autre).

Si le psychotique veut jouir de l'Autre, et ainsi se situer auLieu de l'Autre et se confondre avec lui, il risque aussi d'être victime de l'Autre dont il devient le jouet.

L'Autre deviendra alors un objet persécuteur, intrusif etdestructeur en raison de ses exigences implacables et constantes.

C’est en cela que le psychotique, plus que tout autre être humain, est victime de la pulsion demort qui aura une totale emprise sur lui à travers la mainmise terrifiante de l'Autre sur sa vie quotidienne. La pulsion de mort Si l’on se base sur les écrits de Freud, la pulsion de mort comprend trois aspects fondamentaux:1.

la répétition du même, de l'identique, la compulsion de répétition : « On ne peut s'empêcher d'admettre qu'il existe dans la vie psychique une tendanceirrésistible à la reproduction, à la répétition, tendance qui s'affirme sans tenir compte du principe du plaisir, en se mettant au-dessus de lui » (Freud, 1920).2.

la destruction d'abord tournée vers soi (masochisme), et ensuite vers autrui (sadisme) : « Le sadisme n'est à proprement parler qu'un instinct de mort que lalibido narcissique a détaché du Moi et qui ne trouve à s'exercer que sur l'objet » (Freud, 1920).3.

la tendance à l'immobilisme, à la régression, à l'inorganique: [la pulsion de vie] "tend à conserver la substance vivante et à l'agréger en unités toujours plusgrandes", [alors que la pulsion de mort] "tend à dissoudre ces unités et à les ramener à leur état le plus primitif, c'est-à-dire à l'état inorganique" (Freud, 1927).L'insistance de la pulsion de mort dans l'existence du psychotique est perceptible, sous cet angle freudien, dans le fait que le psychotique est piégé dans larépétition du même, de l'identique, qu'il est happé dans les mouvements de destruction (de soi et de l'Autre), qu'il glisse vers l'immobilisme, la régression, ladéliaison.

Sous un angle plus lacanien, Lucie Cantin (1991) indique: « Si nous définissons la pulsion comme la réponse du sujet à la demande de l'Autre, alors lapulsion de mort constituerait ce mode particulier de réponse par lequel le sujet est tout entier sacrifié à l'Autre.

Dire que le psychotique est aux prises avec lapulsion de mort, c'est désigner ce que nous constatons dans la clinique, à savoir que le psychotique est l'objet de la jouissance de l'Autre ».

Précisons d’ailleursque l'expression jouissance de l'Autre est à entendre dans un double sens, comme ce qui fait jouir l'Autre et ce dont le sujet jouit.En conclusion, le psychotique, en raison de son mode de fonctionnement psychique, met en évidence de façon criante l'œuvre de la pulsion de mort.

L'emprisede la pulsion de mort sur la vie du psychotique aura quelque chose de démoniaque comme l'entend Freud (1919), au sens où le psychotique est aux prises avecdes forces qui le dépassent et l'entraînent vers la répétition de l'identique, vers l'autodestruction violente ou progressive, vers l'inorganique.

Les symptômespsychotiques indiquent clairement la présence de processus mortifères dans sa vie tels l’apathie, l’anhédonie ou encore les sentiments de vide et de routine.BibliographieCantin, L.

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La forclusion du Nom du Père [en ligne].

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