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C’est du Nord aujourd’hui que nous vient la lumière. Voltaire

Publié le 12/09/2015

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Vingt ans plus tard, on retrouve le même goût du mirage et la même myopie intellectuelle chez Philippe Sollers et ses amis du groupe Tel Quel à propos de la Chine, du maoïsme et de la Révolution culturelle (en vérité une tragédie pour la Chine). Admirable, la façon dont aujourd’hui ceux-ci détournent la conversation quand un journaliste essaie de leur faire évoquer ces inepties.

« Élève d’Apollon, de Thémis, et de Mars,

 

Qui sur ton trône auguste as placé les Beaux-Arts, Qui penses en grand homme, et qui permets

 

[qu’on pense ; Toi qu’on voit triompher du tyran de Byzance,

 

Et des sots préjugés, tyrans plus odieux,

 

Prête à ma faible voix des sons mélodieux ;

 

A mon feu qui s’éteint rends sa clarté première : C’est du Nord aujourd’hui que nous vient

 

[la lumière. »

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« souligne donc un paradoxal renversement de tendance.

Celui-ci avait été amorcé, au début du siècle, avec la découverte du grand dramaturge anglais, Shakespeare.

Ensuite, Frédéric Il, roi de Prusse, et Catherine Il, impératrice de Russie, se présentaient comme d'ardents défenseurs de la littérature et des arts.

En fait, ce renversement de tendance s'effectuera sur­ tout au siècle suivant, et, comme nous allons le voir, la formule de Voltaire doit surtout être mise sur le compte de la flagornerie.

~ On raconte que Maupertuis, invité, comme le fut un temps Voltaire, à la table de Frédéric II, demanda un jour à sortir de table vers la fin du repas.

Le roi lui en demandant la raison, le philosophe dut expliquer qu'il se voyait pressé par un besoin naturel.

Il ajouta, souli­ gna humblement son infériorité par rapport au souve­ rain : « Chez vous, Sire, tout est grand, même la vessie.)) Voltaire n'était pas en reste, pour ce qui est de la flatte­ rie vis-à-vis des souverains.

Il y va toujours à la truelle, convaincu que, dans ce domaine, on n'en fait jamais trop.

Une protection est toujours bonne à prendre et Catherine II était une bonne cliente pour les montres fabriquées à Ferney.

Ce vers est cependant l'occasion de réfléchir sur un phénomène autrement important : la fascination des Philosophes pour Catherine Il, impératrice de Russie, qui n'a d'égale que celle des intellectuels français pour la Russie de Staline au milieu de ce siècle.

Le livre d'Albert Lortholary intitulé Le Mirage russe (Éditions contemporaines Boivin, 1951) fait toute la lumière sur la question.

Catherine II organise d'une façon soutenue- avec de fortes sommes d'argent à l'appui -sa propagande.. »

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