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Épicure, « La mort n'est rien ». Commentez cette citation.

Publié le 17/01/2022

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Si nous n\'étions pas tourmentés par la terreur que nous inspirent les phénomènes célestes, ou par la crainte que la mort ne soit quelque chose pour noust et par l\'ignorance où nous sommes des limites tracées à nos souffrances comme à nos désirs, nous n\'aurions pas besoin d\'étudier la nature.

Familiarise-toi avec l\'idée que la mort n\'est rien pour nous, car tout bien et tout mal résident dans la sensation ; or, la mort est privation complète de cette dernière. D\'où il suit qu\'une connaissance exacte de ce fait que la mort n\'est rien pour nous permet de jouir de cette vie mortelle, en nous évitant d\'y ajouter une idée de durée éternelle et en nous enlevant le regret de l\'immortalité.

« LA MORT• 163 Ce thème du mépris de la mort est propre à la philosophie épicurienne.

On en trouve aussi l'expression dans une maxime d'Epicure (maxime Il), qui reprend presque mot pour mot la même idée : « La mort n'est rien pour nous, car ce qui est dissous n'a pas de sensation, or ce qui est privé de sensation n'est rien pour nous.» Et dans le long poème philosophique que Lucrèce (98-55 av.

J.-C.), en fervent disciple, a composé en latin pour célébrer l'épicurisme, on trouve au Livre ID ce vers qui reprend la même idée : « La mort n'est donc rien et ses terreurs ne doivent pas nous atteindre.» Soutenir que « la mort n'est rien pour nous » est en rupture totale avec la tradition philosophique dominante.

La philosophie, au contraire, est conçue chez Platon comme préparation à la mort : il fait dire expressément à Socrate : « Philosopher, c'est apprendre à mourir.» La place donnée à la mort de Socrate dans l'œuvre platonicienne (par exemple L'Apologie de Socrate, Criton, Phédon) témoigne parfaitement d'une pensée selon laquelle la mort est libéra­ tion de l'âme -dont l'immortalité est assurée par son indivisibilité.

Et si l'on quitte le domaine de la réflexion métaphysique pour celui de la vie quotidienne, il faut noter l'importance donnée, dans la religion de I' Antiquité, aux mystères, qui doivent préparer le vivant à l'épreuve de la mort, en l'initiant aux arcanes de la vie future.

Epicure ne partage pas cette croyance en l'immortalité de l'âme.

Pour lui, l'âme, mélange de quatre éléments, est corporelle et mortelle : « L'esprit et l'âme naissent et meurent avec le corps.

[ ...

] Il est naturel que l'âme se décompose aussi et se dissipe comme une fumée dans les airs, puisque nous la voyons, l. »

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