Devoir de Philosophie

Il n'y a rien de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien. Théophile Gautier, Mademoiselle de Maupin. Commentez cette citation.

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

ATTENTION ! Un délai de 24 heures est à prévoir pour obtenir le commentaire de cette citation.

« dimension universelle et intemporelle.

Ainsi, nous ressentons encore avec la même intensité la douleur de Rutebeuf,poète du XIIIe siècle, désespéré par l’abandon de ses amis.Grâce à la poésie, nous retrouvons, même après plusieurs siècles, des émotions semblables aux nôtres.

Ellesexpliquent ce frisson indescriptible que l’on a ressenti lorsque, pour la première fois, on a lu « Demain dès l’aube » deVictor Hugo, ou « le Pont Mirabeau » d’Apollinaire.

Cette communion des sentiments est donc aussi l’une desfonctions essentielles de la poésie.Le but de la poésie, contrairement à ce que pensait Théophile Gautier, n’est donc pas uniquement esthétique,puisqu ‘il peut être également politique, moral ou lyrique.

Cependant, il est sans doute trop schématique d’opposerces deux visions antithétiques de la poésie : il n’y a pas d’un côté une poésie purement esthétique et de l’autre unepoésie instrumentalisée dont l’unique finalité serait de transmettre des messages.Il n’existe en effet pas de nette opposition entre des poèmes qui seraient utiles et laids et d’autres, inutiles etbeaux.

Pourtant, la phrase de Théophile Gautier affirmant « qu’il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir àrien » semblait l’induire.

La qualité de la forme d’un poème n’est pas forcément inversement proportionnelle à celle deson contenu.D’une part, tout schématisme semble réducteur quand on veut défini le genre poétique.

Il y a autant de conceptionsde la poésie que des poètes et il n’existe pas de recette préfabriquée pour écrire un bon texte.

Certains auteurs sesont illustrés à la fois dans la poésie engagée et dans des textes virtuoses, jouant avant tout avec les formes dulangage.

Ainsi, Jacques Prévert dans « Familiale », en décrivant la passivité d’une famille face à la guerre, critiquel’immobilisme de la société.

Cependant, transmettre un message politique ou social.

« Cortège » par exemple est unpoème fantaisiste qui joue avec les mots, appliquant à des expressions le principe de la contrepétrie.De plus, beaucoup de poèmes engagée sont remarquables par la qualité esthétique de leur forme.

C’est le cas parexemple de « Je vous salue ma France » de Louis Aragon, qui s’adresse aux prisonniers et aux déportés.

L’image dela France y est associée à l’espérance et le rythme ascendant du poème utilise toutes les ressources de l’alexandrinclassique.

De même, « Liberté » de Paul Eluard est un des chefs d’œuvres de la littérature de la Résistance : lesanaphores et la brièveté des vers créent une sorte de litanie, et la musique des mots y est primordiale.Inversement, beaucoup de poèmes qui sont considérés avant out comme « esthétiques » sont eux aussi engagés.Baudelaire dans les Fleurs du mal a remis en cause les repères esthétiques de son époque : la censure qu’il a dûaffronter prouve d’ailleurs combien son œuvre semblait dérangeante pour la société d’alors.

Pourtant, Baudelaire seréclame de Théophile Gautier et revendique avant tout une poésie esthétique.

Le fait de ne as être engagé peutmême apparaître comme une forme d’engagement paradoxal : ériger la beauté en valeur essentielle, n’est-ce pasaussi un moyen de lutter contre l’horreur du monde ? Au terme de notre réflexion, nous avons constaté que certains auteurs, comme Théophile Gautier, considèrent quela poésie ne doit pas vouloir être utile, mais qu’elle doit rechercher une sorte de perfection formelle.

D’autres, aucontraire, lui prêtent un rôle politique, moral ou lyrique.

Mais l’opposition de ces deux conceptions de la poésiesemble en définitive bien caricaturale.

Les poèmes les plus engagés sont aussi souvent des chefs-d’œuvre sur leplan formel.

Et les esthètes les plus exigeants parmi le poètes s’engagent finalement à leur manière, en prennent leparti de la beauté.

En définitive, on peut dire que l’essentiel dans une poésie reste bien la beauté du texte, mais rienn’interdit aux auteurs de croire en l’utilité du message qu’ils veulent délivrer, du moment que leur œuvre n’est pascomplètement instrumentalisée au service de causes prosaïques et qu’ils conservent leur liberté.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles