« J'avais vingt ans, et je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie » Paul Nizan

« nationale et internationale, le tout vers une quête de l’indépendance.

Souvent idéalisé comme l’âge de tous les possibles, c’est un âge à double tranchant.

Il est souvent représenté dans la littérature comme l’âge des premiers chagrins d’amour et parfois des choix difficiles.

Antigone de Jean Anouilh en est la preuve même.

Antigone y est dépeinte comme une jeune femme qui s’affirme, elle, ainsi que ses convictions, elle marque sa prise d’indépendance vis à vis de sa famille et en particulier face à l’autorité de son oncle Créon.

Prise de position qui l’a conduira au suicide.

Son fiancé Hémon vit son premier véritable amour et fait lui aussi le choix de mourir plutôt que de vivre sans elle.

On retrouve aussi cet aspect tragique de la vingtaine dans le film Virgin Suicides de Sofia Coppola, adaptation cinématographique du roman éponyme de Jeffrey Eugenides écrit en 1993.

Cinq sœurs d’une famille bourgeoise apparemment sans histoire se retrouvent, suite au suicide d’une de leurs sœurs, enfermées par leurs parents qui souhaitent les protéger de l’influence néfaste du monde extérieur.

Cette facette de la vingtaine, de l’Antiquité avec Sophocle, en passant par Jean Anouilh ou Sofia Coppola reste présente malgré les différents contextes au fil des siècles.

Le tableau n’est heureusement pas que négatif et tragique : Avoir vingt c’est aussi être libre et avoir la volonté et l’énergie de découvrir sans cesse.

Au fil du temps, les moyens n’ont fait que faciliter les déplacements permettant ainsi à la jeunesse de se mouvoir à travers les pays, les continents, même avec des budgets peu importants.

Des bourses ont été créées comme Erasmus qui aide financièrement et met les étudiants en contact avec des universités étrangères.

Cette expérience de quelques mois à l’étranger offre ainsi aux étudiants la découverte d’une autre culture mais aussi d’eux mêmes avec une confrontation à l’inconnu et une prise d’autonomie personnellement enrichissante.

Le film de Cédric Klapisch, L’auberge espagnole , nous présente Stéphane, jeune étudiant français en science économique parti pour un an à Barcelone avec le programme Erasmus.

Entre le processus d’adaptation, les nouvelles rencontres, la distance avec les proches, ce film fait parti des références de la génération « Erasmus ».

Cette volonté de voyager et de découvrir est une des caractéristiques marquantes de toutes les générations ayant eu vingt ans.

Pouvant être rapportés à une sorte de rite initiatique vers l’âge adulte, ces voyages sont en général l’occasion pour l’individu de faire des rencontres à travers ces voyages, de déterminer l’orientation qu’il souhaite donner à sa vie, en somme de grandir et devenir un adulte mûr, responsable et accompli.

A vingt ans c’est encore tout de même l’âge où l’amusement tient une part très importante faisant parti du processus d’apprentissage et d’expériences.

C’est la facette de fraicheur et de légèreté de cette tranche d’âge qui fascine les générations passées.

Ils prennent l’air invincible et avancent sans réfléchir et d’un pas déterminé.

C’est en général à ce moment que les individus commencent à prendre position sur certains sujets, à se forger une opinion et à s’investir davantage dans ce qui les touchent et les concernent.

Chaque génération ayant sa manière propre de se faire entendre.. »