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Joubert : « Pour bien écrire, il faut une facilité naturelle et une difficulté acquise »

Publié le 17/09/2015

Extrait du document

I. Pour bien écrire, il faut une facilité naturelle. Sans doute, avec de l’application et des exercices répétés, on peut arriver à écrire convenablement. Mais il faut, pour avoir un style personnel et original, des dons naturels qui peuvent se développer par l’exercice, mais non s’acquérir :

 

a) des dons d’ordre intellectuel : pour la description et pour l’analyse psychologique, la finesse d’observation; pour la pensée proprement dite, la profondeur de la réflexion et le sens des problèmes;

 

b) des dons d'ordre littéraire : le sens de l’image, de la phrase harmonieuse...

 

Mais, avec ces dons naturels, on n’a pas les conditions nécessaires pour Lien écrire.

 

II. Pour bien écrire, il faut une difficulté acquise. En effet, il n’est pas rare que la facilité naturelle entraîne à des excès qui déparent ce qu’on a écrit : le goût de la pensée, à d’indigestes dissertations; une imagination riche et vive, à une débauche ou même à une cacophonie d’images...

« l.

Pour bien écril'e, il faut une fac'lité naturelle.

Sans doute, avec de !"application et des exercices répétés, on peut arriver à écrire convena­ blement.

:ais il faut, pour avoir un style personnel et original, des dons naturels qui peuvent sc dénlopper par l'exercice, mais non s'acquérir : a) des dons d'ordre intellectvel: pour la description et pour l'analp;e psycltolo1ôque, la finesse d'obse-rvation; pour la pensée proprement dite, la profondeur de la réflexion et le sens des problèmes; b) deg dons d'ordre littéraire : le sens de l'image, de la phrase harmo­ nieuse ...

)lais, avec ces dons naturels, on n'a pas les conditions nécessairco; pour lJien écrire.

Il.

Pour b;en écrire, il faut une difficulté acquise.

En effet, i•l n'est va,: rare que la facilité naturelle en traine à des excès qui déparent ce qu'on a 0crit.: le I!Oût de la pensée, à d'indigestes dissertations; une imagination rich•• et vivè, à une déhanche ou même à une cacophonie d'images ...

a; Il faut devenir difficile pour soi-même : se relire avec l'œil inquisiteur d'un eritique impart:al, bien plus, sévère jmqu 'à paraître partial, et cher­ cll('r les déficitt~ de lu pensée ou de l'expression : quiconque écrit en reli­ ,;anl ainsi chacune de ses phrases éprouve nécessairement une grand!• diflïf'nlté.

IJ) Et cependant, il faut que cette difficulté ne paraisse pas, ct de là une difficulté nouvelle, que signale Joubert : « Qua!ld on a fait un ou­ \Tage, il reste une chose bien difficile à faire encore, c'est de mettre it la surface un vernis de facilité, un air de plaisir, qui cachent ct épar­ unent a11 lecteur toute la peine que l'auteur y a prise.

" III.

Mais cette lutte contre les difficultés acquises fait acquérir de précieuses facilités : a) D'abord, la facilité à ètre difficile, c'est-à-dire à voir les imperfections 1lc notre pensée ou de nolrc expression, suivie de près par la facilité il cüncevoir la forme idéale vers laquelle nous devons tendre; Il) Ensuite, la facilité à trouver r·apidement et comme naturdlement les images et les mots qui pourront satisfaire les critiques les p1us diffi­ ciles.

CoNCLU310:'i.

- Il y a donc une grande part de vérité dans la réflexion paradoxale rie Joubert.

~lais ori pourrait en trouver tout autant, semble-t-il, •lan s 1 'affirma ti on contraire : Pour bien écrire, il faut une difficulté natu­ relle et une facilité acquise; seulement il manquerait à cette remarquP ce qui fait le principal intérêt de celle de Joubert : d'être un paradoxe.. »

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