Nous sommes trop inattentifs ou trop occupés de nous-mêmes pour nous approfondir les uns les autres. Quiconque a vu des masques dans un bal, danser amicalement ensemble, et se tenir par la main sans se connaître pour se quitter le moment d'après, et ne plus se voir ni se regretter, peut se faire une idée du monde ». (Vauvenargues, Réflexions et maximes)
Publié le 26/07/2012
Extrait du document
Nous semblons oublier qu’il existe une liaison étymologique entre image est toujours et imitation et nous nous attendons à ce que l’image que donne autrui nous imite. Ce que nous exigeons de l’autre est une projection de notre propre envie. Un but qui est certainement à l'opposé de ce qui existe. En conséquent cela donne naissance soit à la déception, soit au conflit.
«
changions pas notre relation à autrui.
Si nous ne délaissions pas cette superficialité des relations et des rencontres pour un approfondissement qu'appelle de tous sesvœux Vauvenargues.Il n'est pas question ici d'un appel à une révolution qui nous ferait délaisser complètement l'individualisme dans lequel nous avons été moulés dès notre naissance etpour lequel nous avons été formatés.
Non, il s'agit simplement de délaisser un individualisme-égo pour un individualisme-alter, qui permet non pas de mettre l'autreau centre de ses préoccupations, mais d'en tenir compte, de le voir, de le rechercher, de le comprendre bref de l'appréhender.
ConclusionBien qu'étant profondément convaincue des bienfaits de la prise de recul par rapport à tout jugement de valeur portant sur des personnes afin d'en avoir la vue la plusjuste, impartiale et honnête et donc la complète, nous sommes tout autant persuadée des apports bénéfiques de tout échange réel débouchant sur un partageauthentique d'idées et d'expériences individuelles et fédératrices porteuses de fruits qui permettent d'avancer.
Pour y arriver, il est essentiel de donner la priorité à un nécessaire approfondissement du regard que nous portons sur autrui, mais avec cependant une visions'appuyant sur une mise en perspective caractérisée par une approche réaliste respectueuse à la fois des singularités et des spécificités de chacun.
Seule cette approche permettra, nous semble-t-il de capter véritablement l'autre dans toute sa complexité tout en préservant ce qu'il y a en nous de spécifique
En effet, les contingences matérielles ne sauraient exclure l'humanisme qui est notre essence même et qui nous pousse vers autrui.
A-t-on vraiment le choix entre une indifférence (égoïsme) envers autrui qui vous laisse, au mieux, mauvaise conscience et votre altruisme qui vous rend fier d'êtreune bête sociale digne citoyen descendant du siècle des Lumières ? Le philosophe Vauvenargues est encore là pour nous aider à trancher.
" Ceux qui croient n'avoirplus besoin d'autrui deviennent intraitables ".
(VAUVENARGUES.
Réfl.
et max.
83).
»
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