Devoir de Philosophie

Nullast tam facilis res quin difficilis siet, / quam invitus facias

Publié le 11/02/2022

Extrait du document

« Nullast tam facilis res quin difficilis siet, I quam invitus facias Il n'est de chose si facile qui ne soit difficile si elle est faite à contrecœur Cette maxime dérive de l'Heautontimoroumenos de Térence (v.

805 sq.) : elle fut également reprise par saint Jérôme - qui cite expressément l'auteur latin dans I 'Epis tu/a ad Praesidium ( 1) et dans la préface du septième livre de son Commentaire sur le livre d'Ezéchiel - et par Hélinand de Froidmont (Sermones, 6 [PL 212, 533a]).

Les Libri proverbiorum (Pseudo-Bède, PL 90, 1103 ; Otloh de Saint-Emmeran, PL 146, 320d) utilisent une fo1111e plus banale Nil est tam facile quod non fiat difficile si invitus facias, qu'on pouvait déjà lire chez saint Augustin (Tractatus in Ioannis Evangelium, 98, 1) et chez le Pseudo-Jérôme (Ep., 18, Pl 30, 182c).

Notre sentence est en fait la version négative du topos selon lequel Nihil difficile amanti (n.

328: cf.

par exemple Cicéron, Epistu/ae ad familiares, 3, 9, l); il faut aussi citer un autre vers > qui appartient à la même comédie de Térence et qui est construite sur une structure identique (675 : Nil tam difficilest quin quaerendo investigari possiet, >), formule qui reprend elle-même une maxime grecque d'un auteur inconnu (cinav8' oToû (T)ToûvTos Eup(aKEL n6vos, >; cf.

Adespota Tragica, fr.

526 Sn.-K., mais elle est également attribuée à un auteur anonyme comique [Adespota Comica,.

fr.

1264 K.] ou à Ménandre [fr.

incertains, 935 K.-Th.]). A l'époque moderne notre lemme fut repris par Giovanni della Casa (Petri Bembi Vila, 20); par Jacobus Pontanus (Progymnasmata, 73) et par le prédicateur Hugh Binning ( 1, 25); le vers 675 jouit lui aussi d'une certaine fortune et devint la devise de F.

Ritschl, le grand philologue allemand du vingtième siècle (cf.

P.

Cauer, Grundfragen der Homerkritik, Leipzig, 1921, 180) ; la fot 111..ile Nil tam difficile est quod sollertia non vincat,.

>, est elle aussi voisine de notre sentence (Bayer 1387).

Nos proverbes modernes reprennent la sentence antique, dans sa fut 111olation positive : cf.

en italien Dove la vog/ia è pronta le gambe sono /eggere ; en dialecte de Bologne Gnint é difézil a chi vol (Mota 49 ; Arthaber J469 ; pour Vouloir c'est pouvoir, cf.

n.

1256) ; en français Quand on i•eul on peut.

On trouve également les fo1111ules Vo/enti nihil difficile (cf.

Jean-Jacques Rousseau dans l'Emi/e, 4) ou Nil vo/enti difficile,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles