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On ne naît pas femme, on le devient. Simone de Beauvoir, Le Deuxième sexe. Commentez cette citation.

Publié le 17/01/2022

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« assujettissent la femme.

Celle-ci perpétue le patrimoine, en procréant, sans jamais le posséder.

Beauvoir analyse notammentla situation de la femme grecque ou égyptienne, « réduite à un demi-esclavage ».

De la société romaine jusqu'à la Renaissance Elle se penche ensuite sur le cas de la femme romaine, beaucoup plusémancipée mais victime de misogynie et pas assez éduquée pour accomplir ses projets : « Elle est libre ‘pour rien' ».

«L'idéologie chrétienne n'a pas peu contribué à l'oppression de la femme » écrit ensuite Beauvoir.

Dans l'Ancien Testament, lafemme est subordonnée à l'homme.

Puis les saints pères ont rabaissé la femme.

Au Moyen Âge, celle-ci a une vie difficile,étant ballottée, utilisée, répudiée.

Les femmes célibataires restent les plus libres et les mariées ne connaissent « guèred'autre forme de liberté que la désobéissance et le péché.

» Dans l'ensemble, les hommes possèdent tout et méprisent lesfemmes.

La littérature, hormis la courtoise, n'est pas tendre avec elles.De la Renaissance jusqu'à la révolution française Durant la Renaissance, leurs conditions s'améliorent.

Dans le domaine desarts et des connaissances, les hommes et les femmes prouvent leur talent.

Mais, celles-ci sont encore peu instruites et cesont les nobles, les reines surtout, qui ont les destins féminins les plus riches : Catherine de Médicis, Élisabeth d\'Angleterre,Isabelle la Catholique.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les femmes continuent de briller intellectuellement :Mlle de Gournay,Mme de Rambouillet, Mlle de Scudéry, Mme de Sévigné (XVIIe siècle) ; Mme Geoffrin, Mme du Deffand, Mlle de Lespinasse,Mme d'Épinay, Mme du Teucin(XVIIIe siècle).

De grands auteurs féminins les défendent, comme Charles Perrault, La Bruyère,et surtout Poullain de La Barre, ouvertement féministe dans son ouvrage « De l'Égalité des deux sexes ».De la révolution française jusqu'aux années 1950 Beauvoir déplore que la révolution française n'ait que peu amélioré lesconditions des femmes malgré des revendications féministes comme la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenned'Olympe de Gouges en 1789.

Selon Simone de Beauvoir, le code napoléonien a détruit leurs « minces conquêtes »,annonçant un XIXe siècle misogyne.

Auguste Comte est pour une « hiérarchie des sexes » ; Balzac valorise la bourgeoiseconservatrice et antiféministe.

Quant aux bourgeoises elles-mêmes, elles ne réclament rien.

Néanmoins, la femme bénéficiede la Révolution industrielle en cours et devient plus autonome.

Cependant, elle est plus exploitée et peine à s'organiser : «C'est une tradition de résignation et de soumission, un manque de solidarité et de conscience collective qui les laisse ainsidésarmées devant les nouvelles possibilités qui s'ouvrent à elles.

» Si les conditions de la travailleuse s'améliorent petit àpetit (augmentation des salaires, vie syndicale), un problème essentiel perdure, « la conciliation de son rôle reproducteur etde son travail producteur.

» Commence alors un rapide historique de la contraception, qui existe depuis l'Antiquité, et del'avortement, toléré dans les civilisations gréco-latines et orientales.

Pour Beauvoir, le n½ud de l'émancipation féminine estclair : « C'est par la convergence de ces deux facteurs : participation à la production, affranchissement de l'esclavage de lareproduction, que s'explique l'évolution de la condition de la femme.

» Beauvoir fait ensuite le tour de différents pays.

EnFrance, le féminisme n'a que lentement porté ses fruits : Napoléon a déclaré la femme dépendante de l'homme ; desfemmes ont même protesté contre la solidarité de sexe au profit d'une solidarité de classe, comme Louise Michel, qui « seprononce contre le féminisme parce que ce mouvement ne fait que détourner des forces.

» ; de façon générale, les femmessont plus conservatrices que les hommes, même pour leur propre sort.

Finalement, « il a fallu attendre jusqu'en 1945 pourque la Française acquière ses capacités.

» Les Anglaises, les Américaines et les Suédoises ont été plus vite émancipées queles Françaises au XXe siècle, tandis que les Italiennes ont été victimes, en tant que femmes, du fascisme.La conclusion de la deuxième partie est: « Toute l'histoire des femmes a été faite par les hommes.

» Si Beauvoir insisteensuite sur le poids coupable des traditions et le grand effort demandé aux femmes pour se libérer, elle signale aussi laresponsabilité de ces dernières : « La majorité des femmes se résignent à leur sort sans tenter aucune action (…).

» Lesrevendications des femmes sont nombreuses et l'émancipation sera difficile.

Mythes Par son existence et sa domination, l'homme se pose face à la femme.

En en faisant une sorte d'étrangère, il fait naître lemythe féminin, englobant le dégoût de son corps et de ses règles, l'obsession de la virginité et les exigences d'une beautésophistiquée.

Beauvoir insiste surtout sur les rapports sexuels, durant lesquels la femme est, selon elle, nécessairementinfériorisée : physiquement d'abord, puisqu'elle est possédée, symboliquement ensuite, en rappelant à l'homme sonanimalité, sa mort, en adossant donc un rôle négatif.

Le christianisme a renforcé cet effroi pour le corps féminin.Le mythe féminin, c'est aussi la sainte chrétienne - dont le corps est alors abstrait, la bonté et la moralité de la mère, lasoumission de l'épouse.

Dans tous les cas, la femme valorise l'homme, le reconnaît comme essentiel.

La femme est partout,symbolisant avec gloire des valeurs telles la liberté ou la victoire ; elle est associée à la terre et à la fertilité.

Elle estdéfinitivement associée à la douceur et à la protection, mais « trop docile pour menacer l'½uvre des hommes, [elle] se borneà l'enrichir et à en assouplir les lignes trop accusées.

» Elle est au service des hommes, telle la muse au poète.

L'homme estgénéreux avec elle pour mieux l'asservir.

Il a besoin de son regard pour se sentir conquérant, nécessaire.

Il projette sur elle satranscendance.

Mais prise dans la réalité, la femme perd de sa magie : l'épouse par exemple le rend conquérant et jaloux ;elle est fausse et infidèle.

La femme est à la fois le bien et le mal.

Dès qu'elle est libre et indépendante, elle déçoit car ellesort du mythe, des représentations des hommes.Beauvoir analyse la pensée de cinq écrivains, du plus misogyne au plus féministe :•Henry de Montherlant est un écrivain à la misogynie aiguë : il n'accorde pas une seule qualité à la femme, qu'il jugenuisible à l'homme, encombrante dans le mariage.

Ainsi, il crée des héros solitaires.

Mais, une contradiction apparaît chezMontherlant : il méprise la femme, pourtant il a besoin d'elle, de sa conscience, pour se mettre sur son piédestal viril.. »

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