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"Plus le niveau de la technique est élevé, plus les avantages que peuvent apporter des progrès nouveaux diminuent par rapport aux inconvénients." Simone Weil. Commentez cette citation.

Publié le 17/01/2022

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Quelle est la valeur du progrès technique ? Il semble difficile de le mesurer. Mais il est certain que plus l'humanité progresse dans la mécanisation du monde et plus sa dépendance s'accroît à l'égard des machines. En outre, un domaine technique qui ne cesse de se développer, comme par exemple l'informatique, ne produit pas une amélioration constante des relations de l'homme avec la machine. On pourrait a ce sujet faire remarquer que plus une interface est simple pour l'utilisateur, plus elle est complexe à concevoir et à modifier. L'augmentation de puissance des ordinateurs crée la croyance que tout est possible et occulte le problème du pouvoir de ceux qui conçoivent et fabriquent ces machines.

« plan culturel et bénéficiant d une formation de pointe les écartant à coup sur des métiers sans attrait et sansinitiatives la profession n'est plus qu' un moyen qui doit servir d'infrastructure à toute la vie puisque c'est d'elle que dépendra le mode de vie en même temps que le rang social.

Pour 32 % elle n'est plus envisagée qu'en fonction de sa rétribution et n'est qu'un secteur d'activité parmi d'autres ou du temps échangé contre de l'argent.

Ce n'est que pour 1/6 d'entre eux qu'elle prend une véritable valeur en témoignant de l'existence dans le monde ». Transition : Ainsi la technique est née du besoin de l'homme et de sa nature déficiente.

Cependant, on le remarque bien, cetteallergie du travail est bien le symptôme d'une désaffection du travail.

Dès lors, il faut bien saisir la frontière entrel'avantage et l'inconvénient.

II – Le cauchemar technicien a) Mais plus fondamentalement, le développement des arts et des techniques n'apporte pas nécessairement unchangement en l'homme vers le mieux, le bien ou le bon comme le développe Rousseau dans son Discours sur les sciences et les arts de 1750.

Bien au contraire, le développement des techniques va l'encontre de la naturalité de l'homme ; mais pire surtout, ce progrès est en fait une régression dans les mœurs et dans la morale.

En effet, laquestion qui était mise au concours était : Si le rétablissement des sciences et des art a contribué à épurer lesmœurs ? Et la réponse de Rousseau est tout aussi célèbre : « Il sera difficile, je le sens, d'approprier ce que j'ai àdire au tribunal où je comparais.

Comment oser blâmer les sciences devant une des plus savantes compagnies del'Europe, louer l'ignorance dans une célèbre Académie, et concilier le mépris pour l'étude avec le respect pour lesvrais savants ? J'ai vu ces contrariétés ; et elles ne m'ont point rebuté.

Ce n'est point la science que je maltraite,me suis-je dit, c'est la vertu que je défends devant des hommes vertueux.

La probité est encore plus chère auxgens de bien que l'érudition aux doctes.

Qu'ai-je donc à redouter ? Les lumières de l'Assemblée qui m'écoute ? jel'avoue ; mais c'est pour la constitution du discours, et non pour le sentiment de l'orateur.

[…] mais ici l'effet estcertain, la dépravation réelle, et nos âmes se sont corrompues à mesure que nos sciences et nos arts se sont avancés à la perfection ». b) Ainsi se fait jour la propre aliénation de l'homme.

Si l'on peut en effet parler en effet d'un développementtechnique inhumain c'est bien parce qu'en tant que travailleur, notamment dans le système des chaînes comme lefordisme ou le taylorisme, et c'est déjà bien ce que l'on peut voir à travers le personnage que campe Charlie Chaplindans les Temps modernes .

Comme on peut voir à travers l'ouvrage de Georges Friedmann Le travail en miettes : « Aujourd'hui, dans les conditions réelles où ils travaillent encore de par le monde, plusieurs centaines de millionsd'ouvriers et d'employés sont occupés à des tâches parcellaires, répétées à cadence rapide, n'impliquant que peu oupas de connaissances professionnelles, d'initiative, d'engagement psychologique ou moral dans l'entreprise qui lespaie.

Leur temps hors du travail est menacé par une fatigue souvent plus psychique que physique qui pèse, jusqu'àla briser, sur leur capacité de se divertir et même de se réparer.

Que les réactions soient agressives ou dépressives,elles écartent le travailleur des promesses d'une vie de loisir à la fois divertissante et enrichissante, orientée vers unniveau de culture plus élevé.

Son rôle de consommateur standardisé des produits du système dont il est un rouageaccroît son bien-être matériel mais ne fait qu'accentuer, chez lui, le déséquilibre, les tensions entre la vie de travailet l'existence hors travail ».

Le travailleur n'est plus qu'un simple rouage, et effectue une tâche qui bien souvent estrépétitive et correspondrait plus à une machine.

Comme il le fait remarquer en citant une étude américaine ce typede travail pour être donné à des personnes handicapés sans que cela changeât le résultat de la production.

Ouautrement dit, en suivant Simondon dans Du mode d'existence des objets techniques , on peut dire que sous l'aliénation sociale se trouve l'aliénation technique.

Et c'est bien ce sens que l'on peut comprendre alors ce secondjeu de pouvoir au sein de la notion même de technique : l'homme devant par l'aliénation du développementtechnique un « appendice de la machine ».c) Le développement technique risque une mutation de l'homme pouvant produire des effets que l'on attendait pascomme c'est le cas du Frankenstein de Shelley .

Le docteur rassemblant les différents morceaux d'un cadavre cherche a insuffler la vie à cet amas de chaire.

Or l'ensemble de l'ouvrage, qui se comprend comme une critique dela technique, montre bien la maîtrise de la technique par l'homme jouant souvent à l'apprenti sorcier.

Or c'est biencontre un tel développement de la technique que Ellul dans l'Ere technicienne nous met en garde.

En effet, nous croyons pouvoir maîtriser la technique mais nous ne savons pas l'ensemble des effets de la technique à longueéchéance.

L'homme s'aliène par la technique.

Il devient monstrueux à lui-même.

Il modifie sa nature intérieure.

Transition : Ainsi c'est bien parce que la technique supprime l'humanité du travail que se développe ces inconvénients et qui àtermes font de la technique le malheur de l'homme.

Il faut donc remettre l'humain au centre de son travail.

III – Ressaisir l'humain a) Le problème du développement technique ainsi compris, et qui permet alors de ressaisir pleinement la critique deWeil , est le fait que l'homme sur le terre devient pour sa nature et la Nature ce que Michel Serres dans le Contrat naturel nomme un parasite.

La technique serait l'art qu'à l'homme de parasiter.

Or de ce point de vue, seule la symbiose est envisageable : « Or à force de la maîtriser, nous sommes devenus tant et si peu maître de la Terre,. »

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