Plutarque: L'enfant n'est pas un vase qu'il faille remplir, c'est une âme qu'il faut former.

« multitude de connaissances, au risque de surchat·ger leur mémoire, de surmener leur intelligence et de les dégoû­ ter de l'étude? Si elles ne condamnent pas t'ètendue des programmes, elles font, du moins, pleine justice de l'in­ terprétation qu'on en-donne trop souvent, quand on les considère comme le but dP l'éducation et de l'enseigne­ ment, au lieu de voir simplement dans les indications precises fournies par l'autorité, le moyen de développer les facultés de l'enfant.

L'institutrice qui, pour ob{•ir itla lettre des programmes, et dans la crainte de se t1·ouver en défaut lors d'une vi­ site de l'inspecteur, se croit dans l'obligation de faire parcom·ir rapidement toutes les matii•rcs de l'enseigne­ ment, sans donner aux enfants le temps de s'assimiler cc qu'elles apprennent, manque le principal but de l'édu­ cation.

Elle tombe dans un travers signalô par tous les auteurs qui, avant comme après Plutarque, se sont oc­ cupés de pédagogie.

Si Montaigne, dans son langage pit­ toresque, demande que le prôccpteur de son élève ait plutôt la tête bien formée que bien pleine, c'est qu'il veut que cet élève ressemble à son maître et non à ces deux régents qu'il avait rencontrés un jour sur la route d'Or­ léarrs, lesquels étaiént, disaient-ils, " l'un un grammai­ rien et l'autre un logicien, et non des gentilshommes.

" · Fénelon et J .-J.

Rousseau s'accordent pour recomman­ der de ne point presst>r les enfants.

L'institutrice ne demandera donc pas seulement compte aux enfants des mots des leçons qu'elle fera réciter, mai~ aussi du sens de ces mots et de la substance de ces leçom;.

Ses questions ne seront pas toujours posées de la mêmr manière.

Elle n'essaiera pas de rien faire pénétrer dans l'esprit des enfants simplement par l'autorité de sa pa­ role.. »