Tolle moras : semper nocuit differre paratis
Publié le 13/02/2022
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«
Toile moras : se,nper nocuit dlfferre paratis
Supprime tout retard : Il est toujoun nuisible de différer quand
on est prêt
C'est par ces mots que dans la Pharsale de Lucain ( 1, 281 ), Caïus
Curion incite César à ne plus hésiter et à franchir le Rubicon .
en reprenant le topos selon lequel il est toujours dangereux d'atermoyer; cf.
par
exemple, Tite-Live, 38,.
25, 13 : Plus in mora pericu/i, dont dérivent les
devises Mora trahit periculum (en usage surtout dans les milieux religieux, puisqu'elle fut adoptée par les papes Lucius III [Epistolae et pri,,i/egia, Pl 201, 1248d] et Innocent Ill (Sermones, PL 217, 638d] et, en
1692, par Thomas Watson [Lords Prayer, 11, 4], mais aussi par Jean
de Salisbury [Ep ..
263, Pl 199, 305d] et Guillaume de Tyr [Chronicon,
1o.
29)), ou encore la for 111ale Periculum in mora (cf.
Thomas a
Kempis, Doctrinale iuvenum, 4, 8 et Walther 21367, mais aussi Luigi
Settembrini, Ricordanze, 2 et Albrecht von Roon dans un télégramme
qu'il envoya à Bismarck en 1862).
Le simple Toile morm apparait aussi
chez Ovide (Heroides, 4, 147; Métamorphoses, 13, 554); il est commenté par Isidore de Séville (Synonima de lamentatione animae peccatricis, 2, 63 [PL 83,860a]) et il revient souvent dans la littérature
médiolatine, notamment dans les Gesta co/lationis Carthaginensis
(3, SS), cf.
aussi Ebrard de Watten (Chronicon Watinense, PL 149,
1542d), Cosme de Prague ( Chronica Bohemorum, Pl 166, 173b),
Amédée de Lausanne (Homiliae de Maria Virginea Matre, Pl 188,
1335b), Jean de Salisbury (Carmen de membris conspirantihus,
Pl 199, 100Sb ), Christian de Lilienfeld (Salutaciones.
163) et Petrus
Comelianus (Beatae Katerinae Aegyptiae Vila, 683 ).
Ce passage de
Lucain est particulièrement célèbre et il fut cité notamment par
Hildebert de Lavardin (Moralis Philosophia,.
Pl 171, 1026b): Orderic
Vital (Historia eccesiastica.
Pl 188.
424c ; 859a) ; André le Chapelain
(De am,1re, 3, 85) et Gautier de Châtillon (Sat., 4, S6 ; cf.
6, 58), avant
d'être explicitement repris par Dante dans sa septième lettre (par.
4),
lorsqu'il chercha à convaincre Arrigo VII de quitter la vallée du Pô et
de descendre en Toscane, et dans I'Enjèr où Curion affi, 111e lui-même
(28, 98-99) che ·1 fornito I sempre con danno 1·attender so_fferse et·.
aussi d'autres auteurs du quatorzième siècle, dont Pétrarque
(Carmina varia, 26, 48) et Giovanni Villani (Cronica, 17).
A l'époque
moderne on lit une autre citation de notre sentence dans les Elegiae
variae de Jacob Balde ( 11) et peut-être une reprise dans la maxime que
Shakespeare fait prononcer au duc d •Alençon (Henri VI, 1, 3, 2 : Defer
n.
»
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