Tout s’écoule

« Tout s'écoule Cette expression encore célèbre, y compris sous la fc,1111e ncivTa pei ws TToTaµos, : pour les nombreux problèmes posés par cette fo1111'1le, son interprétation et les commentaires qu'elle suscita, cf.

M.

Marcovich (Héraclite, Fragments, Florence, 19782, 137153), qui - comme d'autres avant lui - semble trop catégorique lorsqu'il fait de cette fo1111'1le la seule source concrète et historique de la tradition concernant le thème > du fleuve (on lit cette remarque en Héraclite, I.frammenti e le testimonianze, éd.

Carlo Diano et Giuseppe Set I a, Mi tan, 1980, 156).

Pts1111 i les nombreuses attestations de ce fragment, citons Platon qui écrivait déjà dans le Cratyle (402a) qu'Héraclite n 'affi11,1ait pas seulement que TTavTa xwpEi, )..

et qui faisait de cette f01111ale dans le Théétète ( 160d) un énoncé gnomique >, pour lesquels>, otc,v f)EvµaTa KtVEia8at Tà TTciVTa.

Le même motif, toujours rattaché à Héraclite, revient encore dans un autre passage du Théétète ( 181 sq.

), et à plusieurs reprises dans 1•œuvre d'Aristote (Topique, 104b 21 ; De caelo, 298b 29; Métaphysique, 987a 32; 1078b 13; 1012b 26; Physique, 228a 7; 253b 9; 265a 2) ainsi que chez des auteurs byzantins tels que Théodore Métochite (29,197 Müller-Kiessling).

Sénèque (Ep ..

58, 22), à la suite de Platon et d'Héraclite, adopte lui aussi l'image du fleuve pour insister sur la précarité de l'existence humaine, tandis que le commentateur d'Aristote, Simplicius (Commentaire sur la Phsyique d·Aristote, 1313, 8 ; 77, 30 ; 887, 1 Diels) rapproche le motif du ncivTa peiv du topos qui conseille de ne jamais se baigner deux fois dans les eaux du même fleuve ; Diogène Laërce, quant à lui (9, 8), se contente de constater que tout s'écoule comme un fleuve, pEiv Tà oXa TToTaµoû 6(K'lV.

Notre adage est encore souvent cité pour souligner la fugacité du temps et la fragi- lité des choses humaines condamnées à disparaître, comme le signalait déjà Ovide : Eunt anni more jluentis aquae,. »