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VOIX DU SILENCE (Les) d'André Malraux : Fiche de lecture

Publié le 20/11/2018

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VOIX DU SILENCE (Les)

André Malraux. Essai sur l’art, 1951.

 

Quatre études critiques sont regroupées dans cette épopée de l’art mondial nourrie de formules percutantes. Le Musée imaginaire formule avec concision plusieurs thèmes esthétiques fondamentaux: l’art préexiste aux musées et aux reproductions photographiques qui transmettent l’héritage du monde, lui-même résultat d’une immense métamorphose entamée le jour où «l’art n’eut plus d’autre fin que lui-même». Quant à l’art moderne, il est né d’une nouvelle valeur capitale, la volonté du peintre de «tout soumettre à son style». Les Métamorphoses d’Apollon s’attachent à définir, à travers une histoire des formes jusqu’au xvie siècle, l’« ordre mondial » qui unit les œuvres ressuscitées du passé, et affirment que «la peinture tend bien moins à voir le monde qu’à en créer un autre». La Création artistique montre que tout artiste de génie commence par en copier d’autres, non pour « représenter la nature»: il naît donc «prisonnier du style qui lui a permis de ne plus l’être du monde». Exprimant une volonté de rupture avec l’art dont il est né, ce n’est pas le « transcripteur du monde »,

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« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Voix du silence, les [André Malraux] - Fiche de lecture. 1 PRÉSENTATION Voix du silence, les [André Malraux] , recueil d’essais sur l’art d’André Malraux, publié en 1951. 2 « CE N’EST PAS PLUS UNE HISTOIRE DE L’ART QUE LA CONDITION HUMAINE N’EST UN REPORTAGE SUR LA CHINE.

» Dès ses dix-sept ans, Malraux est plongé dans les milieux littéraires et artistiques.

De 1922, où il s’essaye à de petits articles sur Max Jacob, Lautréamont, Apollinaire, à 1976, où paraît l’Intemporel, troisième tome de la trilogie « la Métamorphose des dieux », il élargit sa conception de l’art, anti-destin et surréel, par lequel notre civilisation agnostique a remplacé Dieu.

De 1937 à 1941, dans la revue Verve, ont paru des fragments qu’il développe dans un recueil d’essais intitulé la Psychologie de l’art. Ce dernier comprend le Musée imaginaire (1947), la Création artistique (1948), la Monnaie de l’absolu (1949).

Il refond ces trois textes en 1951, dans une luxueuse édition, y ajoutant une quatrième étude, les Métamorphoses d’Apollon, et baptisant l’ensemble les Voix du silence. 3 LE « MUSÉE IMAGINAIRE » Malraux, dans l’idée de « musée imaginaire », part du constat que jamais les hommes n’ont eu à ce point connaissance d’images : la reproduction photographique, la multiplication des livres d’art, l’irruption de la couleur font que chaque homme a accès à son musée immatériel, qu’il constitue librement, et qui est fait d’œuvres de toutes les cultures et de toutes les époques.

Cette juxtaposition, ce voisinage d’une statue des Cyclades avec un portail roman, d’une statue khmer et d’un Bernin, d’un fétiche africain et d’un Picasso, font que ces formes dialoguent, s’interpénètrent, se métamorphosent, vivent des vies nouvelles à la façon des incarnations successives de Bouddha ou des avatars de Vishnou.

Libérées de leur culture, hors le temps, ces œuvres, armes contre les forces obscures, faites par l’homme pour résister aux dieux, nous parlent de l’effort ininterrompu de ce « demi-gorille » qui « s’est senti parent du ciel étoilé ».

Elles sont la multitude de réponses mystérieuses des hommes contre la mort, elles opposent la nécessité de leurs formes à la croyance en un destin implacable. 4 POUVOIR DE LA CULTURE Malraux se souvient du mot de Nietzsche, « Dieu est mort », de l’opposition entre le dionysiaque et l’apollinien, des métamorphoses de Zarathoustra : l’appel aux « esprits libres » contre les « esprits asservis », l’affirmation des pouvoirs de l’esthète comme de l’artiste sont au centre de la conception que Malraux, militant ou ministre, propose de la culture.

Notre civilisation a créé de formidables « usines à rêve », la machine a libéré du temps pour l’homme ; cette « civilisation mondiale » a un patrimoine commun : le Parthénon, les temples d’Abou Simbel comme la cathédrale de Chartres ; les hommes, libérés des dieux et des « arrières-mondes », ont ce « surmonde » des formes qui défie la mort.

Malraux ministre fonde, à la manière d’un saint Benoît, ses Maisons de la Culture, qui sont aussi des « Maisons du Peuple », chantre et pèlerin de ce nouvel Absolu. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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