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La grande bretèche

Publié le 16/12/2012

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La grande bretèche Cela faisait quelques heures que j'étais enfermé dans le noir. Peut- être plus. J'avais perdu toute notion du temps. Je tentais en vain de ne pas me laisser gagner par l'angoisse. Je ne voyais presque rien, car seul un mince faisceau de lumière, m'éclairait. Je m'étais mis à arpenter la pièce dans l'espoir de trouver une issue mais en vain. Pas de fenêtre, pas de porte, et les murs étaient trop solides pour que je puisse les défoncer. Je trouvais néanmoins un stock de bougies, de quoi écrire, et de l'eau. Je sais que mes réserves ne dureront pas éternellement, mais j'ai toujours l'espoir que Mme de Merret vienne me sortir de là. Elle me manque déjà. J'ignore combien de temps je me suis endormi...

« J'essaye de dormir le plus possible, car même si mon sommeil est perturbé, je ne ressens rien, c'est tellement agréable.

J'ai tellement envie de revoir la lumière du jour une dernière fois, de manger un bon festin, et de retrouver Mme de Merret pour couler une vie tranquille. Il fallait que je fasse quelque chose pour m'en sortir.

Je me remis à fouiller la pièce de fond en comble.

J'ai finalement trouvé une paire de chaussures en cuir.

Ce ne serait certes la meilleure chose que je n'ai jamais mangé, mais ça me remplira l'estomac, du moins je l'espère. En effet, ce fut la chose la plus infâme que j'eusse manger.

Le pire était de l'avaler.

Sa texture coinçait dans la gorge et je dus me forcer.

Mais cela me remplit tout de même l'estomac, mais pas pour très longtemps.

Après ce qui me sembla un laps de temps très court, la faim recommença à me tenailler le ventre.

Je ne pouvais désormais plus me lever, la tête me tournait trop, et je risquais de m'évanouir. J'ai faim.

J'ai très faim.

Mon stock de bougie s'épuise, bientôt je serai dans le noir complet, et rien ne m'empêchera de sombrer dans la folie.

Il ne me reste presque plus d'eau.

C'est vraiment la fin. Je profite de mes derniers instants de lucidité, entre mes crises de folie, pour écrire.

Ce sont sûrement mes derniers mots.

Je vais mourir.

Je n'ai plus d'eau, et il ne me reste que une ou deux bougies.

De toute façon je n'ai plus de force.

Je suis incapable de me relever, tout ce que je peux faire, c'est gémir et écrire.

J'avais fait la guerre, sans jamais être blessé, et voilà que j'allais mourir, dans cette pièce, sans n'avoir rien fait pour me défendre.

Quelle ironie.

Je sens que mon esprit s'embrume.

Mme de Merret, je meurs pour vous, je vous attendrais là-haut.. »

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