Adolphe Thiers par Adeline Daumard Professeur à l'Université de Picardie La vie de Thiers fut une extraordinaire réussite.

Adolphe Thiers par Adeline Daumard Professeur à l'Université de Picardie La vie de Thiers fut une extraordinaire réussite. Sa vie privée fut une suite ininterrompue de succès personnels. Sa vie publique connut des éclipses mais jamais d'échecs définitifs et se termina en apothéose. Bâtard légitimé par le mariage de ses parents, Thiers naît à Marseille en 1797. Contrairement à la légende, il n'est pas d'origine populaire : ses grands-pères, ruinés par la Révolution, étaient des notables. Mais son père, un dévoyé, abandonne femme et enfant. Élevé par sa mère et une grand-mère aux ressources médiocres, Thiers obtient une bourse pour le lycée de Marseille, fait son droit à Aix, s'inscrit au barreau et, en 1821, part tenter sa chance à Paris. " Petit jeune homme obscur ", il ne possède rien sauf une lettre de recommandation d'un ami de sa famille pour le député libéral Manuel qui l'introduit dans la capitale et lui ouvre les portes du Constitutionnel, le journal de l'opposition. Thiers est un parvenu, mais un parvenu bourgeois, jouant de son instruction et de ses relations. Il sait se pousser dans le monde ; son intelligence et son esprit font passer sa fatuité et son laisser-aller teinté de vulgarité. Son Histoire de le Révolution le fait connaître ; il acquiert de l'influence au Constitutionnel et participe à la fondation du National. Thiers est un des jeunes libéraux qui luttent contre la réaction. La révolution de 1830, étape décisive, permet à Thiers de se hisser aux premiers rangs. Il rédige et signe la protestation de la presse contre les Ordonnances. Il participe à la curée des places : pour lui, nommé conseiller d'État, pour ses amis, tel le financier Dosne, fait trésorier-payeur général du Finistère. Ce dernier lui vend un hôtel particulier ...