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Alexis Ier Comnène 1048-1118 Au cours du XIe siècle, l'usurpation, souvent propice à Byzance, y pullule anarchiquement.

Publié le 05/04/2015

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Alexis Ier Comnène 1048-1118 Au cours du XIe siècle, l'usurpation, souvent propice à Byzance, y pullule anarchiquement. Les grandes famIlles de l'aristocratie mIlitaire tiennent chacune leur prétendant en réserve. Les Comnènes surtout, qui ont manqué asseoir leur dynastie avec Isaac Ier (1057-1059). Anne Dalassène, la belle-soeur, n'a pas pris son parti de cet échec. Elle veut l'empire pour l'un de ses nombreux enfants. Son caractère et la connivence des événements ont vite fait de désigner le troisième, Alexis. Brave, avide de parvenir, Il montre un sens aigu des hommes et de l'opportunité. Il se donne les moyens de son ambition. En assurant leur trône contre les défections et les concurrences, Il gagne la reconnaissance de Michel VII, puis de Nicéphore III (1078-1081). Le voIlà commandant de la garnison du palais et sébaste. Mélissénos, son beau-frère, se révolte alors contre Nicéphore. Alexis décline la mission de marcher contre son parent et justifie la suspicion qui s'épaissit autour de lui. Il n'accepte pas davantage de se laisser prendre de vitesse. Sa sécurité et sa chance commandent. Au demeurant, tout est en place à Constantinople. Il a retourné en sa faveur la famIlle rivale des Doukas : Il y a pris sa femme, Irène ; Il se pose en avocat du jeune héritier présomptif, Constantin Doukas, et cultive l'intimité de l'impératrice, mère de celui-ci. Alexis s'échappe, s'organise en Thrace et, le Ier avrIl 1081, enlève par trahison la capitale. Il a trente-trois ans. Son règne sera l'un des plus longs de Byzance. L'usurpation est condamnée pour un siècle. Alexis avait brigué une succession désespérée. Son coup de force risquait d'inspirer des émules. Il lui fallait assurer au plus tôt son autorité ; on verra comment Il y parvint. Au-dehors, la faiblesse de l'État était pour les voisins une invitation à la curée prochaine. Les frontières vacIllaient partout, lors même qu'elles étaient encore distinctes. Le sultanat seldjoucide de Rum venait d'absorber les provinces orientales d'Asie Mineure et poussait ses ramifications jusqu'en Bithynie, presque aux fenêtres du palais. Des îlots byzantins perçaient dans ce lacis d'infIltrations, livrés à eux-mêmes et guettés par la sécession. À l'Ouest, c'était pire. Tandis qu'Alexis s'emparait du pouvoir, Robert Guiscard, duc de PouIlle et de Calabre, débarquait ses Normands en Épire et visait Constantinople. Des Balkans enfin, les Petchénègues pouvaient, à tout moment, déferler jusqu'aux muraIlles de Byzance. La bravoure et l'expérience guerrière du basIleus ne compensaient pas la pénurie d'effectifs. Par bonheur, seule l'offensive normande était inéluctable. Alexis en profite pour concentrer sa riposte diplomatique sur le même objectif. Pour n'être pas pris à revers, Il traite avec Soliman de Rum, dont Il reconnaît les conquêtes -- sous la fiction pudique de " concessions " -- et qui lui promet des auxIliaires. Henri IV d'Allemagne est sollicité, à prix d'or, de fondre sur les arrières italiens de l'envahisseur. Venise enfin, alléchée par des privIlèges commerciaux, engage sa flotte contre celle de Guiscard. En dépit de cette coalition, celui-ci enlève Dyrrachium (1082), pénètre en Macédoine et en Thessalie, tient Byzance sur le qui-vive pendant quatre ans. L'entreprise échouera par une conjuration des éléments et du hasard. Alexis y a contribué tant bien que mal, grâce à Venise et à quelques faits d'armes qui relèvent de la ruse et de la " guerre psychologique ". Il était temps. Les Petchénègues bougeaient. À partir de 1086, Il ne se passe pas d'année sans qu'Ils ne poussent un raid ou deux dans l'arrière-pays de Constantinople. La riposte byzantine, jamais décisive, est parfois désastreuse, témoin l'expédition amphibie de 1088, commandée par l'empereur en personne. Une trêve sera d'autant mieux venue que celui-ci est occupé sur ses arrières. L'émir de Smyrne, Tzachas de mèche avec l'émir de Nicée, Abul<...

« Il était temps.

Les Petchénègues bougeaient.

À partir de 1086, Il ne se passe pas d'année sans qu'Ils ne poussent un raid ou deux dans l'arrière-pays de Constantinople.

La riposte byzantine, jamais décisive, est parfois désastreuse, témoin l'expédition amphibie de 1088, commandée par l'empereur en personne.

Une trêve sera d'autant mieux venue que celui-ci est occupé sur ses arrières.

L'émir de Smyrne, Tzachas de mèche avec l'émir de Nicée, Abul Quasim, a juré d'enlever la capitale et se donne du basIleus.

Sa flotte cueIlle méthodiquement les bases qui commandent les détroits (1088-1089).

Il travaIlle d'autre part les Petchénègues, chargés de resserrer l'étau à l'ouest.

Calcul déjoué.

Alexis, après s'être ménagé, non sans précautions, le concours des versatIles Coumans, fait à Lebounion (1091) une boucherie mémorable de Petchénèques.

Il a tout loisir alors de se retourner contre le Turc avec sa flotte toute neuve.

Par l'astuce autant que par les armes, Il dissocie Abul Qasim de Tzachas, soutient le premier contre le grand sultan, sans décourager les avances de celui-ci.

Tzachas, pour son compte, est tenu en échec.

Finalement, les deux vassaux du sultan, mal inspirés de solliciter sa bienveIllance, se feront massacrer l'un après l'autre (1092, 1093). Pour la première fois, Alexis semble maître de la partie.

La succession difficIle du grand sultan Malikshah (mort 1092) distrait ses vassaux de toute aventure extérieure.

L'empereur peut s'emparer de points d'appui en Propontide (Cyzique, Apollonia), réduire les dissidences de Chypre et de Crète, mettre à la raison les joupans serbes (1093-1094), fortifier des places et garnir des frontières.

Rêverait-Il d'effacer la défaite de Mantzikert (1071), qui a livré l'Asie Mineure aux Seldjoucides ? Ce réaliste nourrit sans doute des projets plus sages.

Contenir l'avance turque, enlever l'avantage chaque fois que l'occasion s'en présente.

Dans ce dessein Il s'adressera au pape Urbain II, au concIle de Plaisance, pour obtenir des mercenaires.

Robert de Flandre lui envoie, du reste, cinq cents cavaliers, qui feront de l'excellent ouvrage en Asie.

L'empereur recrutait des hommes pour ses régiments.

Il vit débarquer une croisade de barons (1096-1097), pressés de délivrer les lieux saints et fort étrangers à l'idée de restaurer Byzance dans ses frontières “ légitimes ”.

Il y avait méprise.

L'empire allait-Il échanger un occupant turc contre un occupant chrétien, au reste assez mal disposé ? Cet imprévu engageait les éventuels projets de reconquête d'Alexis dans des détours pérIlleux.

Économisant l'intimidation, Il facIlite le ravitaIllement de cette masse, mais Il en guette les mouvements et, pour prévenir une jonction fatale sous ses murs, Il fait passer les armées en Asie Mineure au fur et à mesure de leur arrivée.

Il flatte les barons d'attentions onéreuses, promet de se joindre à eux pour la campagne finale et, suprême habIleté, imagine de les prendre au piège de leurs propres institutions en réclamant des princes l'hommage-lige, qui garantit le retour des conquêtes en vue sous son sceptre.

Ces man œ uvres portèrent fruit.

Les croisés lui remirent plusieurs places et Il lui arriva de leur en souffler d'autres, telle Nicée (1097).

L'ébranlement de l'État seldjoucide favorisa l'expédition de Jean Doukas, qui rendit à l'empire les provinces occidentales d'Asie Mineure et le littoral méditerranéen jusqu'à Attaleia.

Mais bientôt la croisade éclate sous la poussée des ambitions rivales.

La fondation des États latins d'Orient marque une limite aux espoirs de Byzance.

Bohémond, dans sa principauté d'Antioche (1098), érigée au mépris de son serment, s'étend au détriment d'Alexis.

La tension dégénère en guerre ouverte.

Le Normand va lever en Occident une croisade contre Byzance.

Mais les temps sont changés.

Il échoue piteusement en Épire devant les forces turques et byzantines. »

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