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Aménophis III 1408-1372 av.

Publié le 05/04/2015

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Aménophis III 1408-1372 av. JC Le glorieux règne de Touthmôsis III qui avait porté la frontière de l'empire égyptien jusqu'à l'Euphrate, fut suivi, sous les règnes d'Aménophis II (1450-1425) -- à part une campagne en Asie assez sévère -- de Touthmôsis IV (1425-1408) et d'Aménophis III (1408-1372) de soixante-quinze ans de paix. La frontière, un peu reculée, fut définitivement fixée sur l'Oronte, et l'autorité de l'Égypte, incontestée dans ses protectorats, s'affirma sur le plan international. Aménophis III maintint avec fermeté la souveraineté et le prestige de l'Égypte, mais pratiqua résolument une politique de paix, d'ailleurs dans la tradition égyptienne. Au cours du Xve siècle, le monde subit une profonde transformation. Des États se sont reconstitués autour de Babylone, en Assyrie ; le royaume féodal hittite entre dans une période d'expansion. La Crète et les ports égéens prennent sur le plan de l'économie maritime une importance qui ne va cesser de grandir, Chypre, elle aussi, se lance dans une politique d'exportation de cuivre et de bois ; le point de rencontre de ces divers courants du trafic international se trouve dans les ports phéniciens et syriens que l'Égypte tient sous son protectorat. L'Égypte pratique une politique économique qui tend, d'une part à maintenir sous son autorité les ports phéniciens, et, d'autre part, à attirer vers elle le commerce de la mer Égée en construisant, près de l'île de Pharos, dans le site futur d'Alexandrie, un vaste port, qui ne compta pas moins de soixante hectares de bassins, pour accueillir les vaisseaux crétois. La raison de cette politique, qui ne poussa jamais le pharaon -- avant la XIXe dynastie -- à créer un empire...

« Or depuis la fin du règne de Touthmôsis III, l'Égypte pratiquait résolument une politique de paix.

Pour les besoins de cette politique, qui supposait avant tout un accord durable avec le Mitanni, Touthmôsis IV avait rompu avec la théorie de la théogamie qui faisait des princesses royales les dépositaires du sang divin ; il avait épousé une princesse mitannienne, dont il avait fait la grande reine d'Égypte et qui fut la mère d'Aménophis III.

C'était une véritable révolution dynastique.

Elle allait devenir dorénavant la base d'une théorie nouvelle du pouvoir.

Sans doute le pharaon n'entendait-il pas renoncer à son origine divine ; Aménophis III au contraire l'invoqua à son profit, en faisant représenter dans l'admirable temple qu'il fit construire à Louxor — le plus beau temple qui fût jamais construit en Égypte — la scène de la théogamie dans laquelle il figure s'approchant de la reine sous la forme d'Amon. Mais ce qui distingue la théogamie, telle que la conçoit Aménophis III de ce qu'elle était sous Hatchepsout c'est que dorénavant ce n'est plus le sang transmis par les princesses royales qui donne le caractère divin au roi, c'est la fonction royale elle-même.

Le roi, en montant sur le trône, devient de ce seul fait, l'incarnation du dieu sur la terre.

La reine peut dès lors être choisie en dehors de la famille royale sans altérer le caractère divin du roi. Pour libérer, en même temps, le roi de la tutelle du clergé d'Amon, Aménophis III joignit à cette réforme dynastique profonde, une réforme tendant à une séparation radicale entre les pouvoirs sacerdotaux et administratifs.

Dorénavant les grands prêtres du culte furent rigoureusement écartés de toutes fonctions civiles. Ce bouleversement des idées dynastiques donnait au roi un absolutisme total.

Il allait en user pour faire de l'Égypte le centre de la vie internationale.

Aménophis III, fils d'une Mitannienne, épousa lui-même la princesse Tiy, qui semble avoir été une Asiatique, et qui fut la mère du futur Aménophis IV. L'Égypte était à ce moment le plus puissant et le plus riche de tous les États d'Orient.

La politique d'Aménophis III devait tendre à lui conserver sa primauté en assurant le statu quo. Il fallait pour cela, maintenir entre tous les principaux pays et l'Égypte, des relations d'amitié qui, selon les idées du temps, ne pouvaient reposer que sur les liens de famille entre les différents souverains, relations qui, pour être durables, devaient se renouveler à chaque règne.

La polygamie pratiquée par les pharaons devait rendre une pareille politique possible. Ces mariages entre maisons régnantes, accompagnés de traités d'amitié, assuraient, non seulement la paix, mais établissaient un régime de faveur pour les habitants de chacun des pays signataires, dans l'autre pays contractant.

Normalement, les biens laissés par les étrangers morts en Égypte, appartenaient au pharaon.

Mais pour les pays liés par un traité d'amitié, leurs biens restaient à leurs héritiers en cas de mort, bien plus, tout dommage qui pouvait leur être causé par un ressortissant du roi allié, devait être réparé par lui. Ainsi se dégageait du droit international, réalisé par les traités d'amitié et les mariages royaux, le début d'un droit international privé appliqué aux ressortissants des deux pays liés par ces traités.. »

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