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Arsène D'Arsonval 1851-1940 Si habitué soit-on à vivre dans la pensée et

Publié le 05/04/2015

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Arsène D'Arsonval 1851-1940 Si habitué soit-on à vivre dans la pensée et le souvenir de D'Arsonval, on n'aborde jamais le récit de sa vie sans le sentiment, un peu inquiétant, d'une véritable chevauchée à travers l'histoire des sciences contemporaines, en croupe de ce diable d'homme, dont soixante-douze années, sur quatre-vingt-dix d'existence, se signalèrent par un " feu d'artifice " de découvertes, quasi ininterrompu. Né le 8 juin 1851, dans une vieille gentilhommière limousine, d'un père médecin et gentleman-farmer de vieille noblesse, et d'une mère pareillement d'illustre lignée, le jeune Arsène D'Arsonval trouva, dès sa plus tendre enfance en ce milieu, les conditions les plus favorables à l'éveil de l'intelligence et du coeur, en même temps qu'à la formation du corps. Placé ensuite au Collège de Brive, puis au Lycée de Limoges, il y fit de fortes études secondaires avec dilection particulière pour un certain cabinet de physique dont il possédait la clef et où il allait fureter à toute occasion : déjà ! En 1869-70, année de préparation pour l'École polytechnique au Collège Sainte-Barbe à Paris. Mais le concours s'étant trouvé supprimé par la guerre franco-allemande, retour au pays familial et inscription provisoire comme étudiant à l'École de médecine de Limoges : un provisoire qui devient définitif. Deux ans plus tard, il est à Paris, externe des hôpitaux, et voici que le hasard révèle à Claude Bernard la prodigieuse intelligence et l'habileté manuelle du jeune étudiant venu écouter un de ses cours. Par chance l'expérience cruciale de la leçon rate ! Et c'est le jeune D'Arsonval qui, se trouvant au premier rang de l'assistance, en signale timidement le pourquoi au maître très ennuyé, en lui faisant remarquer que son galvanomètre est mal monté ! Quelques heures après, le jeune étudiant, retenu à déjeuner par Claude Bernard, et reconnu par lui hors de pair, est invité à demeurer son préparateur. Alors commence pour D'Arsonval une chaîne prodigieuse de découvertes dans lesquelles nous allons tenter de le suivre de ses vingt-trois à ses quatre-vingt-neuf ans. De 1874 à 1878, c'est-à-dire jusqu'à la mort de Claude Bernard : Pour aider le maître dans ses mémorables travaux sur la chaleur animale, c'est d'abord l'invention d'étuves calorimétriques à régulateurs thermiques automatiques associés à régulateurs d'écoulement d'eau. Et tout de suite, Pasteur aussi en bénéficie pour ses travaux de microbiologie, de même que les régulateurs thermiques entrent de plain-pied en maintes industries. Parallèlement, il établit -- encore pour Claude Bernard -- de nouvelles aiguilles thermoélectriques pour explorer la température dans l'intimité des tissus et dans le sang, et aussi de nouvelles électrodes impolarisables. Et puis le voici qui applique la toute récente invention américaine du téléphone et du microphone à la mise en évidence des courants électriques engendrés par un muscle en contraction, en obtenant la vibration du microphone au moyen de ces courants musculaires rythmiquement coupés. On le verra plus tard, grâce au principe de son " galvanomètre asiatiqu...

« l'électrocardiographie et de l'encéphalographie.

Sans lâcher le téléphone américain, voilà qu'il y apporte, avec Paul Bert, de telles novations que l'État français peut se passer du brevet étranger et faire fonctionner son réseau naissant avec le “ téléphone à noyau magnétique D'Arsonval-Paul Bert ”. De 1878 à 1882 : Tout en continuant ses fonctions auprès de Brown-Sequard, nommé à la succession de Claude Bernard, D'Arsonval se passionne avec Marey, Richet et Tatin pour les problèmes encore si peu avancés du vol par avion, au point d'arriver avec eux à des solutions et à un “ profil ” que l'avenir ne démentira pas quand, vingt ans plus tard, on aura trouvé le moteur léger.

Et puis, c'est la continuation de ses recherches, au bénéfice tant de l'électricité animale que de l'électricité industrielle.

D'abord : avec ce “ coup de maître ” du galvanomètre de Deprez rendu par D'Arsonval “ astatique ” par inversion de la construction de Deprez, c'est-à-dire en rendant le “ cadre ” fixe et le “ courant mobile ” et en réduisant ainsi considérablement l'inertie ; et ensuite : avec l'utilisation de la décharge des condensateurs, comme procédé de mesure de l'excitabilité électrique des muscles et des nerfs.

En 1881, collaborateur attitré du célèbre journal La Lumière électrique, il devient l'un des plus actifs organisateurs de cette Exposition internationale de l'électricité à Paris d'où devait sortir toute la vie électrique moderne.

Il y obtint, entre autres choses, comme secrétaire du congrès, l'unification internationale des mesures électriques sur la base du système C.G.S.

pour tous les appareils électro-médicaux — et d'autre part y soutint, avec un enthousiasme ardent, et contre des adversaires de choix et non moins passionnés comme Gustave Lebon, les idées de Marcel Deprez sur la possibilité de transporter bientôt l'énergie électrique à telle distance qu'on voudra — et ce sans augmentation de la section du fil avec la distance, comme l'estimaient nécessaire les augures de l'époque déclarant en conséquence le système de Deprez irréalisable ! A quoi Deprez et D'Arsonval ripostaient à la façon d'Archimède : “ Donnez-nous des “ tensions ” suffisantes, et, à travers un fil fin, nous porterons le courant-force jusqu'au bout du monde.

” Et, l'année suivante, au Congrès de Munich, ils en donnaient une éclatante démonstration, en faisant, contre le défi allemand, tourner à Munich une motopompe au moyen d'un courant électrique apporté, par un fil télégraphique de cinquante kilomètres, du petit village de Misbach où il était engendré par une dynamo Gramme équipée par eux en tension.

Date à jamais mémorable dont l'Académie des sciences de Paris conserve le souvenir dans une dépêche admirative à elle envoyée par le Comité allemand de Munich. De 1882 à 1890 : Participation à la création de la Société des électriciens et de l'École supérieure d'électricité qui devait bientôt donner de si illustres élèves.

Innombrables communications aux Académies des sciences et de médecine, à la Société de biologie, à celle des électriciens, etc., sur les sujets les plus divers, en particulier : En électricité industrielle : premières études sur les accidents industriels de l'électricité ; sur la mort apparente et la résurrection possible des électrocutés par les procédés de la respiration artificielle, d'Arsonval établissant que ces sortes de victimes doivent être traitées comme des noyés.. »

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