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Arsène D'Arsonval

Publié le 22/02/2012

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1851-1940 Si habitué soit-on à vivre dans la pensée et le souvenir de D'Arsonval, on n'aborde jamais le récit de sa vie sans le sentiment, un peu inquiétant, d'une véritable chevauchée à travers l'histoire des sciences contemporaines, en croupe de ce diable d'homme, dont soixante-douze années, sur quatre-vingt-dix d'existence, se signalèrent par un "feu d'artifice" de découvertes, quasi ininterrompu. Né le 8 juin 1851, dans une vieille gentilhommière limousine, d'un père médecin et gentleman-farmer de vieille noblesse, et d'une mère pareillement d'illustre lignée, le jeune Arsène D'Arsonval trouva, dès sa plus tendre enfance en ce milieu, les conditions les plus favorables à l'éveil de l'intelligence et du cOeur, en même temps qu'à la formation du corps.

« Société de biologie, à celle des électriciens, etc., sur les sujets les plus divers, en particulier :En électricité industrielle : premières études sur les accidents industriels de l'électricité ; sur la mort apparente et larésurrection possible des électrocutés par les procédés de la respiration artificielle, d'Arsonval établissant que cessortes de victimes doivent être traitées comme des noyés.En électricité animale : l'origine musculaire de l'électricité chez les poissons dits "électriques" (torpille, gymnote,etc.) par la démonstration que leurs organes générateurs de décharges sont — non des centres nerveux — mais desmuscles modifiés en vue de débiter de l'électricité au lieu de mouvement.

Parallèlement, l'utilisation des travaux deLippmann sur les phénomènes capillaires et sur la tension superficielle amène d'Arsonval à réaliser de toutes pièces— avec un tube de caoutchouc compartimenté en logettes contenant du mercure et de l'eau salée et séparées parde petites rondelles de sureau — un muscle "artificiel" se contractant ou se détendant suivant qu'on lui envoie ounon du courant.

Ces travaux l'amènent à rechercher les effets sur les nerfs et sur les muscles des courantsalternatifs à fréquences de plus en plus poussées et, avec son ingénieux "alternateur mécanique" atteignant jusqu'àdix mille fréquences, il arrive à soupçonner "l'indifférence" des nerfs et des muscles aux courants alternatifs quandles fréquences de ceux-ci deviennent extrêmes : notion d'une importance capitale que l'apparition prochaine de"l'oscillateur électrique" de Hertz, à fréquences astronomiques, va bientôt lui permettre de pleinement confirmer(1889) donner occasion de créer, peu à peu, toute la thérapeutique médico-chirurgicale de haute fréquence quidevait par deux fois dans la suite : d'abord en 1899 à Vienne, sur la proposition du professeur Benedikt, puis à Berlinen 1913 sur celle des professeurs Hiss et Borruttau, être baptisée du nom Darsonvalisation.

En attendant, le voicicollaborant aux curieux essais que Brown-Sequard fait sur lui-même de la macération testiculaire de taureau, eninjections sous-cutanées.

Mais bientôt, dépassant, par une intuition de génie, le but tout à fait limité et personneldu maître, d'Arsonval étendra la conception à toutes les cellules, à tous les tissus de l'organisme, les déclarant"tous" producteurs d'hormones spécifiques et jetant les bases de l'opothérapie moderne. De 1890 à 1899 : C'est d'abord, dès 1890, l'utilisation que nous venons de dire de l'oscillateur de Hertz pour sesrecherches des effets des excitations électriques en très haute fréquence, et la démonstration que des courants,foudroyants en basse fréquence, deviennent parfaitement inoffensifs en haute fréquence, traversant le corps enpermettant d'allumer des lampes tenues dans les mains sans autres sensations qu'un effet de chaleur et devasomotricité.

D'où D'Arsonval édifie peu à peu toutes les applications médicales et chirurgicales de la hautefréquence — y compris le "bistouri électrique".

On comprend donc qu'il ait été nommé par acclamations, en 1938, undes premiers membres de l'Académie de chirurgie ressuscitée ; il était déjà de l'Académie de médecine depuis 1888,et de l'Académie des sciences depuis 1894, l'année même où, Brown-Sequard étant mort, il recueillait la successionde la chaire du Collège de France dont, depuis plusieurs années déjà, il assumait la suppléance.

C'est aussi, pendantcette période de 1890 à 1899, de nombreuses communications et de nombreux voyages de vulgarisation sur lahaute fréquence en France et à l'étranger — en même temps d'ailleurs que maintes publications relatives à lathérapeutique par les extraits d'organe.

Entre temps, il "s'amuse", vers 1891, à l'automobile naissante, construitavec Levassor et Mayade la "toute première" Panhard sur un châssis de voiture d'enfant, et trouve encore moyende contribuer puissamment à la diffusion des rayons X, nés aux derniers jours de 1895, par la construction avecGaiffe d'un "meuble à rayons X et haute fréquence" qui devient bientôt universel dans les cabinets médicaux et lescliniques.

Et le voilà maintenant qui contribue pareillement à la diffusion de la jeune T.S.F.

de Branly-Marconi,puisque c'est l'équipement de haute fréquence du laboratoire de D'Arsonval prêté au capitaine Ferrié qui, pendantdix ans, va servir aux émissions de la Tour Eiffel. De 1899 à 1902 : C'est la construction de thermomètres à l'éther de pétrole incongelable à - 180° et par eux lasolution pratique de fabrication de l'air liquide par détente sur un piston donnée à Georges Claude, jusqu'alorsterriblement embarrassé par le givrage de ses pistons se refusant à marcher à des températures aussi basses, en luiindiquant ce merveilleux éther de pétrole comme lubrifiant.

C'est encore l'indication à lui donnée, pour laconservation de ses premières productions d'air liquide, des "vases à double paroi" que D'Arsonval utilise depuisplusieurs années à son laboratoire et d'où sortira bientôt la "bouteille thermos".

Et le voilà maintenant établissantpour les premiers sous-marins de Laubeuf des accumulateurs de très peu d'encombrement (brevet D'Arsonval-Vaugeois) qui serviront bientôt encore, en aérostation, à Klebs, aux frères Renard, à Santos-Dumont, et aussiéquipèrent plusieurs lignes électriques de nos transports parisiens. De 1902 à 1914 : divers sur la haute fréquence (application avec Rivière, de Keating-Heart, Doyen, à la fulgurationdes tumeurs).

Premiers essais avec le capitaine Ferrié de la lampe triode de Lee de Forest à la téléphonie sans fil.Puissante contribution aux travaux de l'Institut général psychologique, de l'Institut d'hydrologie et de maintes autressociétés. Guerre de 1974-1918 : essais avec Georges Claude de bombes à oxygène liquide.

Coopération avec Painlevé et J.-L.Breton aux travaux du Comité des inventions, du Comité des combustibles liquides, du Comité des forceshydrauliques, du Comité des explosifs.

Présidence de l'Académie des sciences en 1917 et création l'année suivante,sous son énergique impulsion, d'une nouvelle section en cette Académie : celle des applications des sciences àl'industrie. De 1918 à 1940 : Campagne de 1919 pour le droit du savant.

Création du célèbre Laboratoire Ampère de laCompagnie générale d'électro-céramique pour les épreuves de résistance des isolateurs sous des tensions deplusieurs millions de volts, et sa mise à la disposition de Joliot-Curie pour ses expériences de radioactivité artificielle.Construction d'appareils nouveaux en haute fréquence.

Participation aux travaux d'ionométrie, de luminescence pargaz rares.

Participation au Congrès d'héliothérapie, à la fondation de l'Institut d'actinologie, au Congrès decosmobiologie, etc., etc.. »

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