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Axel Oxenstierna 1583-1654 De toutes les forces qui, galvanisées par Gustave-Adolphe, ont porté la puissance suédoise à des sommets étonnants, aucune n'a joué un rôle plus marquant que la haute noblesse.

Publié le 05/04/2015

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Axel Oxenstierna 1583-1654 De toutes les forces qui, galvanisées par Gustave-Adolphe, ont porté la puissance suédoise à des sommets étonnants, aucune n'a joué un rôle plus marquant que la haute noblesse. Dans celle-ci, aucun homme n'a contribué plus qu'Axel Oxenstierna à lier étroitement les intérêts, les aspirations et la sensibilité aristocratiques à l'expansion d'un État conquérant. Né dans une ancienne famille alliée aux plus illustres, il appartenait au milieu qui s'opposa vigoureusement au despotisme et aux secrétaires roturiers de Charles IX. Dans les universités allemandes, il avait acquis un goût de la théologie et un sérieux sans grâce dont la trace ne s'effaça pas dans la tournure du personnage et de son style. Employé à la chancellerie royale dès son retour, il attesta sa fidélité en siégeant au procès de Hogenskild Bielke, l'un des inspirateurs des Postulata nobilium de 1594, apparenté et très lié à la mère d'Oxenstierna --un vieillard qu'on dut porter jusqu'au billot (1605). Les services rendus à l'intérieur et dans une première mission diplomatique valurent à Axel Oxenstierna d'entrer à vingt-six ans au Conseil, où il prit rapidement de l'ascendant, jouant un rôle de premier plan quand il fallut régler les problèmes de l'avènement de Gustave Adolphe (1611). Dire qu'il fut dès lors le conseiller le plus proche, le plus efficace collaborateur du jeune roi, c'est donner une id&ea...

« La conduite de la guerre reposait en premier lieu sur le chancelier, qui avait donné forme au gouvernement de la régence.

Huit jours après la mort de Gustave-Adolphe, il envoyait au Conseil un document en soixante-cinq points, fixant systématiquement l'organisation collégiale de l'administration centrale sous la direction des cinq grands dignitaires formant la régence.

En attendant la majorité de la reine, dont les prérogatives n'étaient pas entamées, ces cinq se détachaient nettement au-dessus de leurs vingt collègues du Conseil. Le Riksdag approuva en 1634 ce texte qui lui laissait un rôle restreint : Oxenstierna affirmait que son projet avait eu l'approbation du roi.

De fait, la consolidation de la bureaucratie nobiliaire était un couronnement des réformes antérieures.

Certaines clauses se prêtaient à l'interprétation d'aristocrates qui entendaient en faire des garanties dans une constitution oligarchique.

L'effet immédiat fut de conférer le pouvoir aux Oxenstierna ; le chancelier avait un frère et un cousin parmi les régents, ayant exclu Jean-Casimir de Deux-Ponts, beau-frère de Gustave-Adolphe.

L'État, selon lui, avait besoin de revenus en argent, non en nature ; les aliénations de domaines trouvaient dans cette idée une justification.

Les régents y eurent recours seulement en cas de nécessité pressante.

Mais dans les provinces baltes conquises, la famille Oxenstierna et quelques autres étaient abondamment pourvues, avant de figurer au premier rang des bénéficiaires quand Christine multiplia les aliénations. Rentré en Suède depuis 1636, le chancelier, poussant partout les siens, fit entrer son fils Jean au Conseil en 1639.

Il apparaissait cependant comme un médiateur entre les appétits des aristocrates et les mécontentements opposés des autres ordres.

Il ne fit rien pour limiter le pouvoir de la reine accédant à la majorité (1644), à un moment où les succès extérieurs s'amplifiaient.

Les généraux suédois coopéraient victorieusement en Allemagne avec les Français.

En 1643, ils furent lancés contre le Danemark, Oxenstierna lui-même décidant d'agir sans déclaration de guerre.

Obtenant au traité de Brömsebro Gotland, Ösel, le Halland et les provinces norvégiennes du Jämtland et du Härjedal, la Suède n'eut plus à craindre un encerclement danois.

Ce qui lui fut attribué en Allemagne par la paix de Westphalie l'aida au contraire à menacer les États de Christian IV. Si Oxenstierna pouvait en 1648 se féliciter de ces triomphes, sa position personnelle s'affaiblissait.

La reine élevait des contrepoids, imposant en 1648 l'entrée de Salvius au Conseil.

A l'arrière-plan de ces rivalités, les trois ordres inférieurs du Riksdag intensifiaient leurs attaques contre l'aristocratie.

Christine usa de cet atout pour faire admettre son cousin Charles-Gustave comme généralissime, puis comme héritier éventuel et enfin comme prince héréditaire (1650).

Or ce fils de Jean-Casimir tenait les Oxenstierna pour ennemis de sa famille.

Stupéfait quand Christine révéla son intention d'abdiquer, le chancelier bousculé par une nouvelle génération restait actif.

Au Ritsdag de 1654, deux mois avant sa mort, il favorisa l'affirmation du pouvoir royal sans entraves.

S'incliner devant Charles X Gustave fut peut-être le moyen qui permit de transmettre la chancellerie à Erik Oxenstierna, qui devait mourir deux ans seulement après son père.

Ralliement de conviction ou tactique, le dernier geste d'Axel Oxenstierna s'accordait à la tendance qui conduisait vers le pouvoir absolu du monarque ; le vieux chancelier préoccupé par les efforts de consolidation prudente que demandait l'empire passait la main à un souverain fébrilement tendu vers l'offensive.. »

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