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Diego Vélasquez par Pierre Lavedan Professeur à l'Université, Paris Le visage de Vélasquez nous est bien connu.

Publié le 05/04/2015

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Diego Vélasquez par Pierre Lavedan Professeur à l'Université, Paris Le visage de Vélasquez nous est bien connu. Lui-même s'est peint plusieurs fois, soit dans des groupes, soit tout seul. De grands cheveux noirs retombant de chaque côté du visage sur la collerette empesée, des moustaches retroussées, des yeux sombres, une expression sévère. Tous ces portraits s'accordent. On peut donc admettre qu'ils disent vrai. Or, ce qu'ils nous disent d'abord, c'est de ne pas demander à cet homme des confidences sur lui-même. Il est facile aussi d'écrire une biographie sur Vélasquez, mais ce ne sera guère qu'un curriculum vitae. Il était né à Séville, le 6 juin 1599, de don Juan Rodriguez de Silva, gentilhomme portugais, et de doña Geronima Vélasquez, dont il prit le nom. Mieux que Zurbaran, fils de paysan, ou que Murillo, fils d'artisan, ses origines le disposaient à devenir un peintre de cour. Son apprentissage se fait à Séville, dans deux ateliers, Herrera, puis Pacheco. Herrera, un demi-sauvage, dont la femme, la fille, les deux fils autant que les élèves, fuiront la brutalité. Pacheco, homme de bonne éducation, poète, auteur d'un célèbre Traité de la peinture et, par surcroît, père d'une charmante fille. " Après cinq ans d'enseignement, écrit-il, je la donnai à Vélasquez en mariage, incité par sa retenue, sa vertu, ses belles qualités et par les espérances que nous faisaient concevoir son heureux naturel et son grand talent. " Ces maîtres lui ont appris le métier. A Séville, les apprentis étaient astreints à travailler sur des sargas, toiles écrues, qu'on couvrait de grandes décorations à l'aide d'un mélange de colle et de couleurs broyées à l'eau. Le procédé exige rapidité et sûreté. L'éducation de la main est faite. Mais celle de l'esprit ? Pacheco a écrit cette phrase : " L'art n'a d'autre mission que de porter les hommes à la piété et de les conduire vers Dieu " ; elle ne pourrait certainement pas servir d'épigraphe à l'oeuvre de Vélasquez. Ayant fait à Madrid les preuves de son talent, Vélasquez est nommé en 1623 peintre-valet de chambre du roi. C'est le début d'une carrière de courtisan, dont il gravira patiemment tous les échelons. Peindre n'est qu'un de ses devoirs ; il est rivé à la personne royale. En 1650, voici le couronnement : aposentador, Grand Maréchal du Palais, chargé d'organiser les déplacements de la cour. En 1...

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