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Léon Ier le grand par Pierre Riché Professeur à l'Université de Paris Le pontificat de Léon Ier se place à une période tragique de l'histoire de l'Occident.

Publié le 05/04/2015

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histoire
Léon Ier le grand par Pierre Riché Professeur à l'Université de Paris Le pontificat de Léon Ier se place à une période tragique de l'histoire de l'Occident. En effet, depuis le début du Ve siècle, l'empire romain est envahi par des peuples barbares. En 410, la ville de Rome elle- même, qui n'avait jamais été souillée par l'envahisseur, est prise et pillée par les armées du Wisigoth Alaric. Les empereurs, installés à Ravenne, ne parviennent pas à repousser les Germains. Pourtant, Valentinien III (425- 455) et son ministre Aétius ne désespèrent pas d'arriver à un accord avec les Barbares. L'Église romaine subit le contrecoup de ces événements politiques et peut difficilement se faire respecter des autres églises d'Occident et d'Orient. A Constantinople, le patriarche, tout en reconnaissant la prééminence morale de l'évêque de Rome, a de plus en plus tendance à se soustraire à son autorité juridique. Les papes de la première moitié du Ve siècle s'efforcent difficilement d'être à la hauteur de la situation. Lorsque le diacre Léon succède, en 440, au pape Sixte III, il accepte une lourde charge. Nous ne savons presque rien de la vie de Léon avant son pontificat. Le " Liber Pontificalis " nous dit qu'il était fils de Quintianus et originaire de Toscane. Il dut rentrer assez jeune dans les rangs du clergé romain et accéda à la dignité importante de diacre. Le pape Célestin Ier, puis son successeur Sixte III, firent appel à ses conseils et utilisèrent ses connaissances doctrinales. Mais Léon s'était fait remarquer en dehors des milieux ecclésiastiques puisque l'empereur Valentinien III lui demanda d'aller en Gaule arbitrer un conflit entre Aétius et le préfet du prétoire, Albinus, reconnaissant ainsi ses qualités de diplomate. Il était encore en Gaule quand Sixte III mourut le 19 août 440. Le choix du clergé de Rome se porta sur le diacre Léon et le 29 septembre 440, sans doute dans la basilique de Saint- Pierre du Vatican, trois évêques lui donnèrent la consécration épiscopale. On aimerait faire le portrait du nouveau pape. Malheureusement nous ne disposons d'aucune source suffisamment précise pour cela. Le Liber Pontificalis ou la Chronique de Prosper d'Aquitaine ne nous donnent que quelques renseignements sur les activités du pape. Si l'on veut connaître Léon, c'est en lisant les sermons qu'il a prononcés et qui ont été publiés d'abord par les Frères Vallerini (Venise 1755), puis dans la Patrologie Latine de Migne (Tome 54. Col. 141-468). En les lisant, nous voyons que, si Léon n'a pas la culture de saint Jérôme ou de saint Augustin, il a reçu une formation classique et a gardé un souvenir certain des leçons des grammairiens et des rhéteurs romains. S'il orne sa prose de clausules métriques, il se défend pourtant de tomber dans le maniérisme habituel aux orateurs de son époque et même aux orateurs sacrés. Son style reste toujours sobre et majestueux ; il sait peser ses mots et les utiliser au mieux dans les définitions doctrinales ou juridiques, mais il sait aussi hausser le ton et devenir lyrique pour exalter l'Église ou la ville de Rome. Bref, le style des sermons de Léon nous révèle un homme sûr de lui et capable de redonner confiance dans le moment du péril. L'Histoire a voulu que, pendant le pontificat de Léon, l'Occident soit victime de l'invasion des Huns. Ces barbares, venus des plateaux de l'Asie Centrale, avaient, depuis longtemps déjà, semé la terreur en Europe. Les Germains, pour échapper à leur joug, avaient envahi l'empire. Mais Attila, installé au coeur de l'Europe, voulait plus, et, en 451, il envahit la Gaule. Une coalition entre Germains et Romains permit d'arrêter l'invasion, mais l'année suivante Attila pénétrait en Italie, brûlait Aquilée, pillait Milan et Pavie. L'empereur Valentinien III quittait Ravenne précipitamment pour se réfugier à Rome et abandonnait toute l'Italie du Nord au pouvoir d'Attila. Le roi Hun allait- il, comme précédemment Alaric, marcher sur Rome ? Mais craignant la disette, l'épidémie et peut- être la mort, Attila accepta de recevoir l'ambassade que lui envoyait l'empereur. Or, parmi les ambassadeurs était Léon, évêque de Rome. " Attila re&cced...
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