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Edouard Manet par Jean Leymarie Conservateur du Musée de Grenoble Manet convoque dans une-ultime sommation l'héritage éternel des musées et libère en même temps les brusques nouveautés de la peinture moderne.

Publié le 05/04/2015

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Edouard Manet par Jean Leymarie Conservateur du Musée de Grenoble Manet convoque dans une-ultime sommation l'héritage éternel des musées et libère en même temps les brusques nouveautés de la peinture moderne. " Toute fraîcheur, avoue André Masson, toute audace aujourd'hui encore lui doit reconnaissance ". Jamais artiste, cependant, ne s'affirma moins révolutionnaire que ce parfait homme du monde, élégant et sociable, pénétré de tradition, qui n'aspirait qu'à la gloire officielle et aux honneurs du Salon. Ce fut bien malgré lui qu'il déchaîna les plus violents scandales, consommant avec le public une rupture dont il fut aussi surpris que profondément affecté. Il se sentait d'entière bonne foi, sûr de sa maîtrise et de son instinct, mais rien justement ne déconcerte mieux que la spontanéité : " C'est l'effet de la sincérité, déclare-t-il avec une exemplaire modestie, de donner aux oeuvres un caractère qui les fait ressembler à une protestation, alors que le peintre n'a songé qu'à rendre son impression.. Il a cherché simplement à être lui-même et non un autre ". Il n'en fallait pas davantage pour briser l'académisme et renouveler la peinture. Car ce n'est pas dans l'attitude extérieure, mais dans cette intime fidélité à soi-même que réside l'originalité véritable, celle dont Manet jamais ne se départit, malgré les influences multiples qu'il ne cessa de traverser. Et ni le romantisme qui le marqua dans sa jeunesse, ni le réalisme don t il subit l'emprise, ni l'impressionnisme auquel il se rallia, ne peuvent rendre compte de son irréductible génie. Celui-ci est d'essence technique. " Un oeil, une main ", disait-il. Manet inaugure la peinture absolue, sans autre secret que le miracle de peindre. Par suite, sa biographie, conventionnelle et banale, ne présente guère d'autre intérêt que d'ordonner chronologiquement l'histoire retentissante de ses tableaux. Il n'y a pas à parler de contradiction, ni de mensonge. Il est né rue Bonaparte, au coeur de Paris, le 23 janvier 1830, d'une famille de bourgeoisie ancienne et très aisée. Après des études au collège Rollin, où il eut pour condisciple Antonin Proust, futur directeur des Beaux-Arts, il manifeste son désir d'être peintre, à la grande consternation de son père, homme de loi et de principes, qui n'accorde de choix qu'entre la marine ou le droit. Il s'embarque alors, âgé de seize ans, pour Rio-de-Janeiro, en qualité de pilotin, comme l'avait été Baudelaire, comme le sera Gauguin. Cette aventure ne laisse aucune trace d'exotisme dans son art, le plus parisien qui soit, au meilleur sens du mot, mais peut-êt...
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