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Giacomo Meyerbeer 1791-1864 Meyerbeer eut une enfance heureuse au sein d'un opulent foyer.

Publié le 05/04/2015

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Giacomo Meyerbeer 1791-1864 Meyerbeer eut une enfance heureuse au sein d'un opulent foyer. Comblé par le sort, rien ne lui fit défaut ; pas même le dangereux privilège d'être un enfant prodige. Pianiste étonnant, il exécutait en public, à neuf ans, le Concerto en ré mineur de Mozart. Sa carrière commence en 1811 avec un oratorio : Dieu et la Nature que suivront d'assez près deux opéras : le Voeu de Jephté et Alimelek. A la vérité, ces divers ouvrages sont encore d'un élève. Conscient de cette faiblesse il tenta d'y porter remède. Il entrevit alors tout le profit qu'il pourrait retirer d'un séjour en Italie. Ce séjour dura de longues années. Meyerbeer trouva dans ce pays un climat propre à satisfaire ses plus intimes aspirations. Une nouvelle série d'opéras illustre, si l'on peut dire, cette époque : Romilda e Costanza (1818) ; Semiramide riconosciata (1819) ; Emma di Resburgo et Margherita d'Angiù (1820) eurent un temps de gloire. Cependant les succès italiens de Giacomo inquiétèrent ses amis d'Allemagne. Ils en jugeaient la qualité douteuse, indigne enfin de " l'énorme puissance créatrice " d'un auteur qu'ils croyaient destiné à de plus nobles exercices. Pour les rassurer, Meyerbeer écrivit alors Crociato in Egitto (Venise 1824). Cependant, les oeuvres les plus populaires de Meyerbeer et, sans aucun doute, les plus caractéristiques, sont celles de sa carrièr...

« personnalités très distinctes : l'homme de théâtre et le musicien.

Le premier était un maître ; le second faisait ce qu'il pouvait.

Et Schumann n'a jugé que le musicien tandis que Wagner reluquait l'homme de théâtre.

L'industrieux compère pouvait comprendre, mieux que personne, que l'auteur des Huguenots était, en son genre, un homme exceptionnel et que son œ uvre contenait de fameuses graines qu'il ne fallait point laisser perdre.

Et c'est ainsi que le chef-d' œ uvre de Meyerbeer est sans conteste : Lohengrin de Richard Wagner. Mais, par un curieux détour, Meyerbeer, homme de théâtre et metteur en scène, exerçait une grande et heureuse influence sur son double : Meyerbeer musicien.

C'est à elle que l'on doit sans doute, l'emploi très judicieux des masses chorales, des unissons puissants et cette utilisation des timbres de l'orchestre pour des fins spécifiquement dramatiques ; ce dynamisme et, enfin, cette préférence accordée au volume, au poids, plutôt qu'à la finesse ou la qualité du détail. Avant Meyerbeer, l'opéra n'était bien souvent qu'une manière d'oratorio exécuté dans un théâtre, devant un décor passe-partout, et avec une élémentaire mise en scène.

Meyerbeer a changé tout cela : on a tendance à l'oublier.

Quant à sa musique, elle présente, qu'on le veuille ou non, un intérêt de circonstance, de situation.

En somme elle est remplie de bonnes intentions qui parfois se réalisent.

Fragmentaire à l'excès, cette musique se présente, à l'ordinaire, comme une grande mosaïque où de lumineuses pierres fines brillent isolément au milieu des plus grossiers cailloux.

Musique essentiellement composite et dépourvue d'originalité d'espèce, c'est donc par son emploi, son application, sa présentation ou son style de grand bazar international, qu'elle a pu faire illusion et séduire des juges sévères comme ses innombrables admirateurs.

Musique italienne parfois, allemande souvent, elle montre de façon continue que l'auteur aimait l'Allemagne avec ferveur, comme l'ont aimée si longtemps et si imprudemment les gens de sa race. Mais que vaut, en réalité, cette énorme production ? Rien, diront en riant les plus jeunes. Les partitions de Meyerbeer se vendent présentement, il est vrai, au poids du papier. Néanmoins cet ex-grand homme a fondé une dynastie encore vivace dont le dernier représentant pourrait bien être Arthur Honegger.

D'ailleurs le mépris général qui s'attache à l' œ uvre de Meyerbeer puise sa force aux sources profondes de l'ignorance.

Ce mépris est donc suspect. En explorant cet immense “ marché aux puces ” où se retrouvent au complet, voire en pièces détachées : L'Africaine, le Prophète, les Huguenots , et tant d' œ uvres oubliées, un jeune musicien ne perdrait pas son temps.

Attentif et non prévenu, il recueillerait, pour sa récompense, les plus précieux enseignements.

Il apprendrait que le théâtre est un art difficile, que les réussites y sont rares et peut-être en découvrirait-il les raisons.

Il observerait que Meyerbeer y montra des aptitudes exceptionnelles et que les plus acharnés de ses détracteurs ont été parfois ses imitateurs.

Il se persuaderait, enfin, que ce Meyerbeer fut en son genre un créateur authentique et qu'il reste à prouver que ce genre était entièrement détestable.

Après quoi, notre jeune musicien s'aviserait, peut-être, que la changeante mode pourrait à l'occasion redorer le blason de celui dont Wagner disait : “ Je lui dois tout.

”. »

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