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Gustave II Adolphe 1594-1632 La mort de Charles IX, le 30 octobre 1611, laissait la Suède dans une mauvaise passe.

Publié le 05/04/2015

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Gustave II Adolphe 1594-1632 La mort de Charles IX, le 30 octobre 1611, laissait la Suède dans une mauvaise passe. Les troupes de Christian IV venaient de prendre Kalmar ; au printemps suivant, s'emparant d'Alvsborg, elles allaient couper la Suède de la mer du Nord. A moins de dix-sept ans, l'héritier ne manquait pas d'expérience ; dès l'enfance, il suivait son père en expédition, s'instruisait auprès d'officiers comme Jacques de la Gardie. Jean Schroderus lui donna une bonne éducation classique, nourrie d'histoire ; Gustave-Adolphe pourra lire Grotius en campagne. A dix ans, il assistait aux séances du Conseil ; avant la mort de son père, il lui arriva de recevoir des ambassadeurs, de haranguer le Riksdag. La décision de le faire proclamer immédiatement majeur fut toutefois un acte politique du Conseil, guidé par Axel Oxenstierna qui devint chancelier aussitôt l'affaire réglée. L'aristocratie, maltraitée par Charles IX, fit inscrire des engagements dans la charte d'avènement : le roi ne devait ni légiférer, ni faire la guerre, ni conclure de traité sans l'accord du Conseil et des États ; les hauts postes ne pouvaient être tenus que par des nobles. Il fallait d'urgence desserrer l'étau. La paix de Knäred donna aux Danois Alvsborg et les alentours, comme gage d'une indemnité dont le paiement paraissait inconcevable. Pour verser ce million de thalers, Gustave-Adolphe dut emprunter en Hollande, y pousser les ventes de cuivre : premier recours aux services d'hommes d'...

« devoir était de donner non tantum quid debeant, sed quid possint. Cette formule prononcée à propos des contributions définit l'étendue de tous les efforts exigés. Il était prescrit à l'Université de donner aux jeunes gens une haute idée des capacités de leur pays.

Mais la Suède n'avait pas un million d'habitants ; l'argent manquait pour louer des mercenaires.

L'instrument militaire construit dans ces conditions fut œ uvre d'un génie plus original sans doute dans la réalisation que dans la conception, attentif à tous les détails depuis la conscription et l'entraînement jusqu'au matériel et à la tactique, grand organisateur et ensuite brillant stratège.

Pas de temps pour une préparation à froid : la modernisation de l'armée progressa pendant qu'elle se battait âprement contre les Polonais.

Riga prise en 1621, c'est en 1626 que la cavalerie réorganisée affirma sur le terrain sa supériorité sur un adversaire réputé : L'action en Livonie s'inscrivait, avec plus de succès, dans la ligne antérieure de l'expansion suédoise.

Aux appels venus d'Allemagne depuis 1620, Gustave-Adolphe avait répondu négativement, par des conditions irréalisables tenant à ses soupçons concernant la politique danoise.

Désormais, si l'attaque portée en Prusse polonaise ne parvenait pas à en finir avec le Vasa ennemi, ce pays du moins nourrissait mieux l'armée.

L'idée s'imposa à Gustave-Adolphe que les conflits européens avaient une unité.

L'empereur aidait Sigismond III et Wallenstein touchait la Baltique.

La médiation franco-anglo-brandebourgeoise, à Altmark, assura, pour six ans de trêve avec la Pologne, la disposition de gros revenus douaniers des ports prussiens.

Ainsi pourvue, la Suède pouvait n'accepter l'alliance française proposée qu'au moment où les conditions lui sembleraient acceptables : au début de 1631 seulement.

Mais à la fin de 1629, la décision d'intervenir en Allemagne ayant été prise en Conseil après mûres réflexions, les hésitations qu'exprimait encore le roi montrent quelle conscience il avait des risques et de ses responsabilités. Débarqué en juin 1630, Gustave-Adolphe, sans alliés, établit en Poméranie une base qui, en toute éventualité, devait couvrir la Suède comme un ouvrage avancé.

On ne pouvait compter sur les princes protestants allemands, dont la réserve, quand il ne s'agissait pas d'obstruction, se retourna seulement à mesure de l'avance.

La victoire de Breitenfeld (septembre 1631) changea les données du problème.

Les concours affluèrent, les projets du roi s'élargirent, autour d'une intention nette de dicter la paix à l'empereur en le mettant entièrement hors de combat.

Un coup d'arrêt en Allemagne du Sud, après le triomphal hiver en Rhénanie, rappela que la partie n'était pas jouée contre Wallenstein.

La mort du roi sur le champ de bataille de Lützen (6 novembre 1632) agrandit pour la postérité l'auréole du héros. Autant qu'il est possible à un homme, il avait renversé le cours de la guerre.

Mais il avait marqué bien plus profondément l'histoire de son pays.

Si l'effort à la longue devait se révéler insoutenable pour la Suède, il fut dans l'immédiat comme un traitement de choc, accélérant la modernisation de l'État, des couches dirigeantes, de ce qui pouvait progresser dans l'économie et de beaucoup d'idées.

Et bien plus tard la grandeur, réduite à l'état de passé, a encore joué son rôle dans la conscience nationale suédoise.. »

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