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Jan Hus par F.

Publié le 05/04/2015

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Jan Hus par F. M. Bartos Professeur émérite à la Faculté Comenius de théologie protestante, Prague Le royaume de Bohême, élevé par Charles IV au premier rang parmi les États de l'Europe centrale, ne se maintint pas longtemps à ce niveau. Les éléments de désagrégation, que l'empereur avait presque supprimés, reprirent de la vigueur au cours du faible règne de son fils Venceslas IV et, pendant la guerre civile qui avait fait rage durant dix années, amenèrent l'État au bord de la ruine. Seuls les anciens officiers de l'empereur et leurs fidèles, ainsi que les intellectuels issus pour la plupart de l'université fondée par Charles IV, réussirent à éviter la catastrophe. Les prédicateurs, surtout, exaltèrent puissamment le patriotisme tchèque. Maître Jean Hus, le premier parmi eux aussi bien par la grande oeuvre de sa vie que par l'exemple de sa mort, devint leur représentant. " Les Tchèques, dit Ernest Denis, si fiers de leurs grands rois et de leurs illustres généraux, n'ont cependant choisi ni Charles IV, ni Zizka, ni Georges de Podebrady pour les placer au sommet de leur Panthéon, mais ce simple prédicateur... " Jean Hus provenait d'une couche sociale très humble. Il naquit vers 1370 en Bohême du Sud-Ouest, à quelque distance de la frontière bavaroise, dans le petit bourg de Husinec, dont les habitants gagnaient probablement leur vie en élevant des oies. C'est de là sans doute qu'il tirait son nom, Jean de Husinec, Jean Hus. Son pays natal rude, s'étendant au pied des montagnes, n'avait pas beaucoup à offrir à ses enfants. Dans la ville voisine de Prachatice, le petit Jean trouva le premier idéal de sa vie, être un prêtre à la tête d'une riche paroisse, être bien vêtu et occuper une honorable situation sociale. Parmi les prêtres opulents de la contrée était le seigneur de la ville, prévôt de la deuxième cathédrale de la capitale du royaume, l'un des hommes les plus riches de l'État, possédant plusieurs grands domaines aux alentours de Prachatice. Quant à la charge de prévôt, c'était cette carrière qui s'ouvrit au jeune garçon quand il acheva ses études latines à l'école municipale et trouva une place d'enfant de choeur dans une des églises de la ville. En 1390, il partit pour Prague grâce à l'aide de son compatriote Maître Christian de Pardubice, futur médecin illustre, qu'il appellera un jour son plus grand bienfaiteur. En 1393, il prit son premier grade universitaire ; il fut reçu bachelier ès arts et obtint la charge de famulus au Carolinum, le plus grand collège de l'Université Charles. Au cours de quelques années, Jean y fit ses preuves et lorsqu'il fut, en 1396, reçu maître ès arts et dut se démettre de la charge de famulus, il était si bien connu et populaire auprès des maîtres les plus en vue qu'il quitta le Carolinum dans l'espoir d'obtenir bientôt à l'Université un autre poste durable. Ordonné prêtre en 1400, il fut reçu à la faculté de théologie et nommé en 1402 administrateur de la chapelle de Bethléem, église universitaire. Il se résolut dès lors à se consacrer, outre son travail à l'Université, à la mission de prédicateur. Cette nomination eut sur les idées de Hus une action décisive et contribua à sa renaissance intérieure. Les débuts de ce renouveau spirituel remontent aux années que Hus avait passées au Carolinum. C'étaient les années de la crise fatale de l'État de Bohême, celles de la longue guerre civile qui ravagea le pays de 1394 à 1403. Maîtres et étudiants en discutaient, avides d'être au courant des nouvelles du champ de bataille ainsi que des événements politiques. Jean Hus, étudiant provincial, dont le pays natal avait plusieurs fois été bouleversé par la guerre, y fut à bonne école ! De plus, l'écho de la guerre se faisait entendre du haut des chaires des églises praguoises. Il était donc tout naturel que le jeune Hus ait éprouvé le désir d'influencer lui-même ainsi l'opinion publique. Il devint vite populaire. Ses sermons, politiques et patriotiques à la fois, étaient dirigés contre l'invasion de l'armée allemande qui avait pénétré jusqu'aux alentours de Prague. L'influence qu'il acquit ainsi et le patriotisme dont il fit preuve lors du siège de Prague le désignèrent pour la place de prédicateur dans la chapelle de Bethléem réservée exclusivement à la prédication tchèque et destiné...

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