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La musique Allemande de Bruckner à Strauss par Dr Willi Reich " Voici l'homme providentiel !

Publié le 05/04/2015

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La musique Allemande de Bruckner à Strauss par Dr Willi Reich " Voici l'homme providentiel ! Nous vivons à une époque musicienne par excellence. Un jeune homme dont la musique nous touche au plus profond de notre âme, et qui, j'en suis convaincu, suscitera la plus grande révolution dans le domaine de la musique ". C'est en ces termes que Robert Schumann, en automne 1863, annonça dans une lettre l'apparition dans le monde musical de Johannes Brahms (1833-1897), alors âgé de vingt ans. Schumann était convaincu qu'un musicien apparaîtrait, capable de réagir contre la " Nouvelle École allemande " inaugurée par Wagner et Liszt ; ce musicien, en même temps, perpétuerait les tendances de la musique romantique allemande, dont Schumann était l'un des plus nobles représentants, et insufflerait à ces tendances un esprit nouveau. Brahms a réalisé entièrement ces prophéties de Schumann et accompli les tâches que celui-ci lui avait assignées ; elles déterminent en effet sa vie et son oeuvre tout entières. Mais c'est son génie qui lui permit d'être plus qu'un opposant ou qu'un simple épigone. Lorsque Brahms, venant de Hambourg, en 1863, fait de Vienne sa nouvelle patrie, sa personnalité d'artiste, après dix ans d'une vie errante et romantique, montre déjà une physionomie nettement accusée ; là même où Gluck, Haydn, Mozart, Beethoven et Schubert avaient trouvé leur champ d'action, Brahms lui-même trouve l'ambiance nécessaire pour réaliser, par ses symphonies, ses oeuvres chorales et ses oeuvres de musique de chambre, la synthèse de l'époque préclassique (représentée par les vieux maîtres de la musique vocale italienne, par Bach et par Haendel) avec la musique classique viennoise et la musique romantique allemande. Il crée ainsi le " style Brahms " qui, par son originalité, est l'aboutissement d'un demi-millénaire d'évolution musicale et qui, en même temps, ouvre la voie à de nouvelles découvertes. C'est par une discipline de fer que Brahms a pu accomplir les oeuvres qui lui assurent l'immortalité. Il ne céda jamais à la facilité ; c'est avec un esprit de critique implacable qu'il juge ses propres créations. Toute sa force et toute sa volonté sont tendues vers l'oeuvre à laquelle il a sacrifié sa vie. Il ne trouve dans celle-ci aucune satisfaction. Dans son art, en revanche, il réussit à concilier des éléments qui paraissent incompatibles : liberté et indépendance, fantaisie et ordre, progrès et tradition s'unissent, en effet, chez lui en un tout organique, en une nouvelle unité, à laquelle l'âpre force, la mélancolie nostalgique et la gaieté contenue du tempérament de Brahms confèrent un caractère unique et personnel.

« par Dr Willi Reich. »

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