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La sculpture au XIXe siècle de Canova à Maillol par Georg

Publié le 05/04/2015

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La sculpture au XIXe siècle de Canova à Maillol par Georg Schmidt Conservateur du Kunstmuseum, Bâle Admet-on la thèse (historiquement inexacte) de l'architecture " mère des arts " (peinture et sculpture), on devra reconnaître qu'au XIXe siècle ses deux enfants ont dépéri aux maigres seins, faiblement soutenus par un corset de représentation bourgeoise, de celle qui les aurait engendrés. En fait, cependant, aussi longtemps que la peinture et la plastique n'ont pas été réduites au rôle de vassales de l'architecture (dans l'art funéraire de l'époque du bronze, par l'Égypte agraire et féodale), elles ont sans doute connu leur époque d'autonomie la plus rigoureuse, la peinture en tant que magie de chasse, dans l'art rupestre des nomades paléolithiques, la sculpture dans les idoles de bois en tant qu'instrument privilégié du culte des ancêtres chez les peuples néolithiques. Une première fois, la sculpture s'est libérée de la soumission à l'architecture, comme représentation de l'individu libre, dans la culture bourgeoise et citadine de l'ère classique grecque aux Ve et IVe siècles av. JC. De la même manière, la peinture murale s'est émancipée, devenant peinture de chevalet, représentation du monde environnant, rationnellement reconnu, dans la culture également citadine et bourgeoise de la Renaissance ouest européenne. L'absolutisme féodal et manufacturier du Baroque a fait un essai, tout compte fait inutile, pour ramener peinture et sculpture sous le joug de l'architecture princière, la première par l'intermédiaire du panneau représentatif, la deuxième par le moyen de la sculpture architecturale représentative. En vain : toutes les productions réellement créatrices des deux arts ont eu pour domaine la peinture de chevalet (Rembrandt, Watteau, Goya) et le portrait (Houdon). Rien ne révèle mieux les contradictions internes de l'Empire bourgeois napoléonien que son rêve d'une peinture et d'une sculpture représentatives, soumises à l'architecture. Et rien ne saurait mieux mettre en évidence le fondement social du pouvoir de Napoléon que le fait qu'Ingres ne s'appuie pas sur l'art de Goya - qui embrasse toutes les couches de la population mais retourne à celui de la haute Renaissance, d'un caractère grand-bourgeois prononcé. La révolution de juillet 1830 est la première de toute une série de tentatives visant à réaliser l'inéluctable postulat de la Révolution qui exigeait l'établissement d'une démocratie embrassant la nation tout entière. Mais à chaque fois 1830, 1848, 1871 la grande bourgeoisie triomphe et - symbole nettement visible de sa domination - revient, dans son architecture et sa scu...

« par Georg Schmidt Conservateur du Kunstmuseum, Bâle. »

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