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L'Anthropologie : La notion de race

Publié le 26/10/2011

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Deux facteurs ont joué un rôle important dans l"évolution interne des groupes humains, en dehors de toute immigration ou émigration : la sélection, due par exemple à un changement climatique et dont l'importance a été mise en évidence au siècle dernier par les évolutionnistes, et la ségrégation, c'est-à-dire l'isolement de groupes humains qui, grâce à la forte endogamie qui en découle, aboutit à une exagération de certains caractères. C'est par la ségrégation que l'on explique actuellement divers phénomènes anthropologiques tels que, par exemple, le fait que les caractères propres aux Eskimo sont plus marqués vers l'extrémité orientale du domaine de cette population, c'est-à-dire à l'opposé de la région où elle a pris naissance...

« Mead, ethnographe et sociologue américaine fort connue, écrivait en 1948 (Male and Fe­ male, traduction : Les Temps Modernes, n° 69, mai 1951) : c Actuellement, on ser­ virait beaucoup mieux l'évolution histori­ que en insistant sur les possibilités de mo­ dification de l'homme qu'en soulignant ses caractéristiques immuables.

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Rejeter une hypothèse de travail qui peut être féconde et mener à des découvertes biologiques est une méthode bien peu recommandable et la crainte de fournir des arguments aux théories racistes qui ont pu servir à justi­ fier de véritables attentats contre certains groupes humains ne doit pas faire mécon­ naJtre la valeur de la notion de race.

La notion de race suppose des différences héré­ ditaires entre groupes, mais elle ne com­ porte pas de jugement de valeur sur ces différences : c'est là seulement qu'intervient le racisme.

L'homme, fiH-il chercheur scientifique, a bien du mal à aborder froidement, « scien­ tifiquement :., un problème aussi important pour lui que sa propre appartenance ra­ ciale, problème où le sujet se prend lui­ même pour objet de son étude.

La variabilité de la race.

Les races sont des réalisations momen­ tanées.

Diverses causes influent sur leur va­ riabilité.

Métissage La première observée M sans doute été le métissage, résultant de migrations.

Qu'en­ tend-on généralement par métis? Lorsqu'il s'agit du produit de parents appartenant à des grandes races différentes, par exem­ ple l'enfant d'une noire et d'un blanc, tous sont d'accord pour parler de mé­ tis.

Mais lorsqu'il s'agit du produit de pa­ rents appartenant à des ethnies différentes, on oublie souvent, en parlant de métis, que les parents appartenant à des ethnies diffé­ rentes peuvent bien appartenir à la même race.

Ainsi, y a-t-il moins d'écart anthropo­ logique entre deux sujets nordiques, l'un suédois et l'autre italien, qu'entre un sujet nordique et un sujet méditerranéen, tous deux italiens.

Dans la région nord-est de l'Italie, à la frontière de l'Autriche, il y a des sujets italiens de race nordique et par­ lant entre eux une langue germanique.

En {a\l, un individu ayant deux parents de types raciaux identiques peut bien se c sen- tir plus métis :.

s'ils sont d'ethnies éloi­ gnées que s'ils sont de types racialcment différents, mais appartiennent à la même ethnie.

C'est dire la prévalence du socio­ logique ct du psychologique dans la notion de métis : pour être métis il faut se sentir ct être senti comme tel.

Aussi pensons­ nous qu'il serait plus clair de réserver le terme de métis à l'aspect sociologique de ce problème et d'employer le terme hybride quand on se réfère au biologique.

En ce qui concerne l'aspect biologique des croisements entre races différentes, les re­ cherches anthropologiques ont permis de préciser les faits suivants : - tous les humains peuvent s'interfé­ conder; - les hybrides de grandes races sont fé­ conds et indéfiniment; - aucune dysharmonie ou désavantage biologique n'atteint un individu du fait de l'éloignement racial de ses géniteurs; - des cas de luxuriance des hybrides ont été observés (par exemple une taille plus grande) dont il ne nous semble pas qu'on puisse tirer une conclusion générale de valeur; - la variabilité des hybrides n'est pas plus grande que celle des groupes parents .

Les hybrides sont intermédiaires à la pre­ mière génération, mais aussi à la seconde où l'on ne constate pas de disjonction frap­ pante, et ceci probablement à cause du grand nombre d"allélomorphes multiples, responsables des caractères raciaux: - les mêmes problèmes d'hybridation se posent dans des pays différents et se résol­ vent différemment.

De ces développements historiques inverses on n'a pu tirer jusqu'à présent de conclusions valables sur les avantages ou désavantages biologiques qui en peuvent découler.

Les recherches génétiques ont, elles aussi, fourni quelques faits intéressants, en ce qui concerne les problèmes des hybrides ra­ ciaux.

Mais la génétique de population, née dans les conditions artificielles des labora­ toires, n'a pas encore forgé l'instrument mathématique nécessaire pour appréhender et rendre compte des particularités des po­ pulations humaines et ses conclusions s'ex­ priment toujours en termes de probabilités.

Nos connaissances en génétique humaine sont très fragmentaires, elles concernent essentiellement soit des aspects pathologi­ ques, soit des particularités sérologiques,. »

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