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LE MYTHE DE DON JUAN

Publié le 02/10/2013

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Don Juan, histoire d'un mythe. Don Juan naît en 1630; dans l'Espagne des Habsbourg, le moine espagnol jésuite Tirso de Molina met en forme une comédie célèbre, El Burlador de Sevilla. Il critique le libertinage des moeurs dans une société faussement morale. Don Juan Tenorio est un jeune débauché sensuel, un « hurlador «, un trompeur qui cherche l'assouvissement du désir. Menteur et sacrilège, il n'éprouve aucun remords. Donc, il est coupable: il transgresse la loi morale qu'il ignore. Il choisit l'instant contre Je temps. La société le hait parce qu'elle a besoin d'éternité et de valeurs. L'inconstance fait de lui un individu privé d'être, sans âme.

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« outre, il passe le réel au crible de son désenchantement.

li ne sau­ rait être réduit à un simple coureur de jupons, c'est un homme qui a perdu la foi, et en Dieu et dans l'homme.

Son ultime sacrilège consiste à pratiquer l'hypocrisie dans une société où le sens s'est perdu.

Dans Les Liaisons dangereuses, Laclos prendra acte de la nécessité, pour le libertin, de sacrifier aux apparences pour réali­ ser ses désirs personnels.

L'évolution du mythe exploite deux caractéristiques de Don Juan : son immoralité et sa complexité, sa faculté à maintenir ensemble les facettes de la contradiction.

Le Don Juan débauché connaît de multiples avatars et conduit à la dégradation de la figure originelle: Don Juan et la punition du libertin, de Goldoni (1730), Don Juan, de Byron (1818-23, 1824, version intégrale).

Le Don Juan romantique devient l'incarnation du révolté, du désespérée en quête de l'amour parfait - Don Juan fascine Mus­ set -.

Mérimée ( 1830) et Dumas ( 183 7) assurent le salut spiri­ tuel de Don Juan.

Les romantiques ont donc travaillé la modernité du mythe jusqu'à le faire éclater.

La figure de la femme fatale, Carmen, s'impose de plus en plus.

Autres versions chez Balzac, Baudelaire, etc.

Mais le mythe vieillit mal - à noter, cependant, au XX' siècle, retour du pouvoir donjuanesque chez Bataille.

LE MYTHE DE FAUST Le personnage historique.

Le mythe de Faust, comme celui de Don Juan, est moderne et s'inspire d'un personnage réel.

D'après les spécialistes, le« vrai» Faust s'appelait Georges Faust et serait né quelque part en Allemagne à la fin du XV' siècle.

Picaro dans la pure tradition de la Renaissance, cet aventurier aurait beaucoup voyagé, connu la cour de François !'', Luther et Mélanchthon.

Le personnage historique, un charlatan beau par­ leur, a inspiré une légende qui constitue une première déformation par rapport à la réalité des faits historiques.

L'homme réel catalyse une tradition issue de l'inconscient collectif et exploitée par la lit­ térature.

La légende s'inspire, en effet, de la figure du magicien, qui, comme Merlin, savait tirer parti des forces occultes.. »

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