Le procès
Publié le 09/01/2013
Extrait du document
«
Chez Racine, le plaideur = procédurier déshumanisé par la mécanique du raisonnement judiciaire articulée avec celle
du rire
Ex : c’est la Comtesse qui engage la conversation avec un autre plaideur et en quelques répliques, menace d’un
procès son interlocuteur, il suffit d’un mot de travers, d’un quiproquo pour qu’elle le menace.
Le ridicule touche aussi les avocats et les juges ex : le juge Brid’oison du Mariage de Figaro amis aussi chez les
accusés (Champmathieu, Meursault) qui font rire la salle.
La langue littéraire et théâtre dispose de nbx procédés pour
faire rire (le bégaiement de Brid’oison, les accidents de langage de Champmathieu) mais le rire est débordé par un
jugement très sévère.
B.
L’erreur judiciaire pointée par les écrivains
Chez Hugo comme Camus sont évoqué la possibilité voire la démo (chez Hugo) de l’erreur judiciaire
Ex : intervention de JVJ qui proclame que la justice allait commettre l’irréparable en le condamnant ∅ doute à mort,
chez Camus, c’est par l’utilisation de la focalisation interne systématique dans l’Étranger de Camus que l’auteur
propose de prendre une certaine distance vis-à-vis de ce que l’auteur nomme le « vraisemblable » de l’accusation
(apparente logique qui vient des apparences et semble convaincante).
En effet, le récit de Meursault propose un
déroulé des faits, une narration soulignant l’absence d’intention, de préméditations au moment de l’assassinat.
Ce récit
diverge de celui livré par le procureur, qui montre que Meursault est un criminel « qui a enterré sa mère avec une
âme/cœur de criminel » et donc qu’il est un monstre, un être dangereux pour la sté à retrancher (il n’a pas pleuré à
l’enterrement de sa mère et le lendemain, il emmène une amie voir un film de Fernandel, il noue une relation
amoureuse hors mariage avec cette même fille).
A côté, ce récit en focalisation interne nous dit comment ce garçon est
allé à l’enterrement de sa mère, à méditer sur son insensibilité, sur son incapacité à ressentir du chagrin (il était l’heure
de partir pour elle, elle était heureuse dans son hospice et des témoignages corroborent : elle s’est faite des amies là-
bas) à l’enterrement, il ressent surtout la chaleur de la journée.
Un portrait de l’intérieur se dessine devant nous.
Il est
sûr que lorsque Meursault tue « l’arabe » (statut correspondant à un statut d’autochtone, personne né sur le sol mais
juridiquement, n’est pas citoyen français mais « colonisé ») dans un contexte où l’auteur et Meursault particulier
(Algérie colonisé) → cohabitation entre Français d’Algérie et arabes et cette cohabitation est en jeu sur la plage qui
fait suite à une histoire (son ami qui l’a invité avec d’autres amis aurait eu une liaison avec une ♀ arabe et son frère
estime qu’elle a été déshonorée par cette liaison et les cherche pour une confrontation = confrontation entre sté
moderne et sté d’honneur.
1 ère
confrontation évitée mais Meursault les retrouve sur la plage et croit voir, aveuglé par
le soleil, un couteau dans la main de l’Arabe et tire un coup de feu.
Il n’y avait pas d’intention dans ce coup de feu
mais le destin (comme dans la tragédie) → la force du soleil a agi sur cette psyché + passage du bonheur → malheur
La juxtaposition de 2 narrations souligne que même si la vérité est introuvable, le récit du procureur ne correspond pas
à la vérité.
Hugo
L’affirmation de l’injustice des lois des hommes est quasi systématique dans ses œuvres après le coup d’téta et le
basculement républicain de Hugo
Ex : le bourgeois Bamatabois, méchant et responsable de la déchéance de Fantine est juré de l’Affaire Champmathieu.
Le roman s’ouvre sur une monstruosité judiciaire : 19 ans de galère pour ∈ volé un pain pour nourrir des enfants =
errements de la justice.
Une justice des hommes qui protège le propriétaire n’est pas une justice pour Hugo
C.
La figure de l’avocat général
Hugo, Camus : l’avocat général, efficace, violent et cruel
Stendhal : avocat général mauvais car il met le beau langage du côté de ces êtres moraux comme Mme de Rénal ou
Julien
Il est celui qui va le plus loin dans la réfutation de la justice
Récuser totalement une institution si indispensable et précieuse, cet espoir de rendre la justice, ne serait-il pas
totalement irresponsable ? la littérature elle-même irresponsable en nous faisant perdre confiance dans cette institution
judiciaire
On ne peut récuser ni la figure de l’orateur ni la légitimité ni la dignité de la parole de justice ∅ renoncer aux liens
sociaux.
Ce qui fait que la littérature ne se borne pas à la sature même si elle critique, la littérature met en crise.
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