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Les grands états de l'Amérique Précolombienne par Jacques Soustelle Quand les Européens

Publié le 05/04/2015

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Les grands états de l'Amérique Précolombienne par Jacques Soustelle Quand les Européens entrèrent en contact pour la première fois, au début du XVIe siècle, avec les peuples autochtones du continent américain, ils se trouvèrent en présence des formes les plus diverses d'organisation sociale et politique. On citera seulement, à titre d'exemples, les tribus nomades et guerrières du Nord : du Mexique, très dispersées, avec un minimum d'autorité ; les villages de cultivateurs et de chasseurs de la forêt amazonienne ; les petits royaumes paysans d'Amérique centrale ; enfin les grands États, et particulièrement ceux qui, à cette époque, pouvaient être qualifiés d'empires, celui des Aztèques au Mexique, celui des Incas au Pérou. Dans un cas comme dans l'autre, il s'agissait bien d'empires, puisqu'une puissance conquérante établie à Tenochtitlan ou à Cuzco exerçait son hégémonie sur de nombreuses populations différentes par leur origine, leur langue et leur religion. Mais l'empire aztèque se présentait comme une confédération de cités autonomes, tandis que l'empire incasique, avec son administration centralisée, son économie autoritaire et sa religion d'État, avait déjà réussi dans une large mesure à effacer les particularismes locaux. Le Mexique (y compris la partie de l'Amérique centrale où s'est épanouie la civilisation maya) et le Pérou (y compris les anciennes provinces incasiques de Bolivie et de l'Équateur) sont les deux zones de l'Amérique où certains peuples autochtones, dépassant le stade de la tribu et celui du village, ont édifié des villes, foyers de culture, centres de développement des idées, de l'architecture, des arts plastiques et aussi d'un pouvoir s'exerçant soit par le prestige, soit par la force des armes. La civilisation urbaine suppose l'existence d'un État hiérarchisé capable d'organiser la vie collective, de diriger les travaux publics, d'assumer la responsabilité et le commandement de la défense ou des actions guerrières. L'irrigation ou la lutte contre les inondations, l'agriculture en terrasses, la construction d'aqueducs et de réservoirs ; le transport de matériaux pesants sur de longues distances, l'édification de monuments de pierres ou de briques, autant d'activités coordonnées inconcevables sans une autorité, au moins à l'échelle de la ville. Au Mexique, les débuts de la civilisation urbaine se situent avant et après la date zéro de notre ère, entre -300 et 300, avec les centres cérémoniels olmèques, les premières villes maya (Tikal, Uaxactun), Teotihuacan sur le plateau central, El Tajin sur le versant oriental de la Sierra Madre, près de la côte du Golfe, et enfin MonteAlban dans la vallée d'Oaxaca. Cette première phase des hautes civilisations indigènes s'est prolongée, selon les régions, jusqu'au VIIIe, IXe ou Xe siècle. Elle a été marquée par une extraordinaire floraison artistique et intellectuelle, par le développement de l'écriture hiéroglyphique et des calculs astronomiques et par l'extension considérable des relations entre les diverses zones du pays. Certains objets trouvés dans les fouilles archéologiques montrent que des commerçants ou des pèlerins voyageaient entre des cités très éloignées telles que Teotihuacan au Mexique central et Tikal au Guatemala. La forme d'organisation politique qui caractérise cette période semble bien avoir été celle de la citéÉtat, formée par la ville ellemême et le territoire environnant d'où elle tirait sa subsistance. Dans une économie exclusivement fondée sur l'agriculture (maïs, haricots, calebasses, piments, tomates, etc.), sans aucun animal de trait ou de bat, la population paysanne devait fournir un effort prodigieux pour subvenir aux besoins des dirigeants et des artisans spécialisés : sculpteurs, ciseleurs, maçons, peintres, et c'est d'elle que pr...

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