L'histoire de la Genèse

« "créa l'homme avec la poussière du sol et lui insuffla la vie".

Il le plaça ensuite dans le Paradis terrestre "afin qu'ille pare et le garde", et, pour lui donner de la com­ pagnie, il "créa d'abord tous les animaux, puis la fem­ me, Eve, qu'il façonna avec une côte d'Adam" .

Dans cette version, les animaux sont créés après l'homme et la femme est façonnée avec une de ses côtes, tandis que dan,s le chapitre I, les animaux apparaissent les premiers et l'homme et la femme sont créés simultanément.

Mais les deux récits de la Genèse ne diffèrent pas seulement dans ces détails.

Ils expliquent des choses différentes, les origines respectives du monde physique et de ses formes de vie, ainsi que celles de l'homme et de sa nature.

Voici donc les histoires qui sont devenues un élément fondamental de la culture et de la conscience occidenta­ les .

C'est la raison pour laquelle la littérature et l'art eu­ ropéens en particulier sont remplis de reconstitutions de l'histoire de la création biblique.

Le paradis perdu du poète anglais John Milton, la Création, oratorio du com­ positeur autrichien Joseph Haydn, ainsi que les peintures de la chapelle Sixtine à Rome (dues à Michel-Ange, ar­ tiste italien de la Renaissance), ne représentent qu'une petite partie de ces reconstitutions .

Si l'on se réfère aux catégories établies par l'historien de la mythologie, l'Américain Jo seph Campbell, parmi les récits de la création, on peut classer les chapitres de la Genèse dans le contexte des histoire s primitives de la création à travers le monde.

On constate alors que ces récit s de la Genèse peuvent être répertoriés sous le titre "le monde créé par la seule puis­ sance d'un dieu mâle".

Ceci constitue bien une preuve de leur composition tardive, vu qu'ils sont déjà le produit d'une culture dominée par le mâle qui avait chassé l'an­ cien concept de la dée sse de la terre.

En effet, la sexualité humaine a été évincée par le mot "commandement" dans l'histoire de la création .

Le fait que les histoire s de la Genèse présentent des s imi ­ litude s avec les mythe s des cu ltur es environnantes n'in - Ci-dessus: Adam et Eve, succomban t à la tentation du serpent maléf i­ que , mangent le fruit défendu (à gauche) .

Pour leur péché de désobéis­ sance, ils sont expulsés du Parad is terr estre (à droite) .

firme en aucun cas le point de vue de ceux qui croient aux traditions judéo-chrétiennes de la création biblique.

Nos ancêtres primitifs cherchaient des réponses aux mêmes questions que l'homme d'aujourd'hui sur son origine, son destin, sa culture.

Et les réponses sont toujours en rapport avec le niveau de connaissance de l'homme.

A l'époque où la Genèse a été composée, la langue était simple et figurative, adaptée à la compréhension de per­ sonnes moins évoluées; elle pouvait être ainsi rapidement décodée et comprise par ceux qui l'entendraient.

Ce n'est pas le langage d'aujourd'hui, bien sûr.

C'est pourquoi nous avons besoin des savants et des scientifiques pour découvrir les vérités qu'elle contient.

Bien que certains critiques de la vue biblique de la créa­ tion affirment que les compositeurs du premier récit de la Genèse n'étaient certainement pas des scientifiques, il est important de noter que rien, dans la source ecclésiasti­ que, ne contredit les découvertes de la science.

Il est tout à fait possible au croyant d'a voir foi en la synthèse de la vie qui se produit dans les "eaux sous les cieux" de la Bi­ ble, de croire que les deux formes de la vie, à savoir la plante et l'animal, se sont manifestées en même temps que la création de la terre et que la vie animale s'est éten­ due à tout "être vivant qui bouge", que les eaux ont pro­ duit en abondance "tous les oiseaux, et le bétail, et tou­ te s le s bête s rampantes de la terre".

L'ordre chronologique est le même depuis la création des galaxies jusqu'à l'homme .

Il y a effectivement une certai­ ne harmonie entre le chapitre de la Genèse et le point de vue scientifique, exposé par ces mots d'un savant britan­ nique, le professeur A.R.

Pea cocke: "Depuis la masse initiale d'atomes d'hydrogène et d'hélium dans la grande exp losion jusqu'à l'homme lui-mê me, la trame est inin­ terrompue." 15. »