L'homme devant la mort
Publié le 26/10/2011
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L'écrivain Garcilaso de la Vega (XVIe siècle) présente une version différente en ce qui concerne les obsèques du souverain. Personne ne sait si Garcilaso a vu lui-même les funérailles d'un Inca, mais il est vraisemblable que les anciens de sa famille maternelle - des Incas de sang royal - lui ont rapporté les rituels observés en cette occasion. C'est pourquoi nous laissons la parole à Garcilaso de la Vega :
« Nous avons expliqué aussi comment les corps des rois étaient disposés dans le temple du soleil de Cuzco. Pendant tout le mois suivant la mort du roi, il était pleuré chaque jour par tous les habitants de la ville impériale, avec beaucoup de sentiment et de sincérité : chaque quartier sortait en cortège à la campagne, portant les insignes du roi défunt, et chantait à haute voix le récit de ses faits d'armes et de tous les bénéfices qu'il leur avait accordés de son vivant.
«
Buke : den11 tun6relre dea 1111 Salomon (MUHI dn Tropiques, Amaterdem)
Cette danse funéraire est exécutée, selon les mœurs des indigènes
vivant dans les iles Salomon , devant le mort étendu sur une estrade .
Ce dessin naïf, à l'encre et aux crayons de couleur, a été réalisé par
un marin européen qui visitait ces 'iles à la fin du XIX• siècle , vers 1890.
Les traditions locales veulent que cette cérémonie funérai re soit accomplie par la corporation spéciale des • danseurs de la mort • qui jouissent
d'un immense prestige auprès des habitants car eux seuls connaissent le • chemin mystérieux qui mène à l'éternité •.
Chez les Aborigènes d'Australie et chez la plu
part des survivants de la préhistoire, les rites rela
tifs à l'inhumation sont variables.
Dans la plupart
des cas, on commence d'abord par détruire tout
ce qui a appartenu au mort : ses objets, ses vête
ments et même dans certains cas sa propre
demeure.
Par cette destruction frénétique,
l'homme primitif traduit le sentiment de terreur
qui s'empare de lui devant la mort.
Après, on
place
le corps du défunt dans une fosse que l'on
creuse et que l'on tapisse d'écorce.
Mais il arrive
aussi que l'on place le cadavre sur une plate
forme aménagée dans un arbre.
Toutes ces prati
ques visent à se débarrasser de l'esprit du défunt
en l'orientant très vite vers sa résidence spirituelle.
Dans les croyances de certains groupes, l'esprit
finit par atteindre le ciel; dans d'autres, il se réin
carne en un objet ou une plante.
Chez quelques
tribus, cette réincarnation est censée
se produire
pour tous les individus; chez d'autres, elle ne s'applique que pour les enfants morts dans leur
prime jeunesse.
Chez les Pygmées
de la grande forêt africaine
Comme les Aborigènes d'Australie, les Pygmées comptent parmi les derniers survivants
de la préhistoire, et, de ce fait, l'étude de leurs mœurs,
de leurs croyances
et de leurs rites funé
raires nous aide à mieux pénétrer la mentalité de
l'homme primitif.
Les funérailles, chez les Pygmées, sont tou
jours marquées par cette simplicité que l'on peut
observer dans tout leur comportement social.
Lors des cérémonies qui entourent
les funérailles
d'un chef, les Pygmées entonnent un chant propi
tiatoire destiné à guider l'âme du défunt dans le labyrinthe de l'au-delà :
La lumière s'éteint, la lumière va briller Un homme va franchir le seuil de sa case
Dehors l'oiseau chante, l'oiseau appelle
La lumière s'éteint, la lumière va briller
Dehors, l'oiseau Ngofyo t'appelle.
Après les chanteurs sont les danseurs, menés
par le plus habile d'entre eux, qui entrent en scè ne : les funérailles chez les Pygmées sont réglées, en effet, depuis la nuit des temps, comme une
pièce de théâtre dont chaque scène est prévue
dans ses moindres détails.
Par cette dramaturgie
rigoureuse, le Pygmée exprime sa peur de la mort
et sa lutte contre elle.
Au cours de ces danses
rituelles, obéissant à une mystérieuse chorégra
phie que la tradition a
figée depuis des millénai
res, les danseurs miment les principales actions du
chef, sa « geste », en quelque sorte : ses chasses en forêt mettant en évidence ses qualités
d'homme ou ses prouesses guerrières..
»
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