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L'inconscient. Définitions

Publié le 29/06/2010

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1. CONSCIENCE ET Inconscient

  • Selon  Freud (1856/1939), l'inconscient constitue le fond de la vie psychique.

« II faut (...) voir dans l'inconscient le fond de toute vie psychique. L'inconscient est pareil à un grand cercle qui enfermerait le conscient comme un cercle plus petit « (Freud, L'Interprétation des rêves, 1900).

  • Rupture avec la tradition cartésienne.

En refusant de considérer que tout le psychique est conscient, le freudisme s'oppose à la tradition léguée par le cartésianisme. Descartes soutenait, en effet, qu'« il ne peut y avoir en nous aucune pensée de laquelle dans le moment qu'elle est en nous, nous n'ayons une actuelle connaissance « (Réponses aux quatrièmes objections, 1641).

  • Vanité de la conscience.

Spontanément, l'individu « se sent souverain de sa propre âme « (Freud, Essais de psychanalyse appliquée, 1924) — mais ce, au prix d'une « prétention intenable « scientifiquement (Métapsychologie, 1915).

2. LES DEUX TOPIQUES FREUDIENNES

Freud a présenté successivement deux descriptions « topiques « (du grec : topos, lieu) de l'appareil psychique.

  • La première topique, présentée dans le chap. VII de L'Interprétation des rêves (1900), distingue trois systèmes : inconscient, pré-conscient et conscient.
  • La seconde topique (qui apparaît à partir de 1920) fait intervenir trois « instances « :

  1. « Dans le ça, s'agitent nos pulsions primitives ; et tous les processus qui s'y déroulent demeurent inconscients « (Freud, Moïse et le monothéisme, 1939) ; le ça est régi par le principe de plaisir ;
  2. les deux autres instances — le moi (= pôle « défensif « de la personnalité) et le surmoi (= intériorisation des exigences et des interdits parentaux) — sont des modifications du ça devant la réalité.

N.B. : moi et surmoi sont en grande partie inconscients.

3. LES ACTES MANQUES

  • Les actes manqués, écrit Freud, « sont des actes psychiques ayant un sens et marqués d'une intention « (Introduction à la psychanalyse,

1916-1917).

  • Lapsus, maladresses, oublis inexpliqués, etc., trahissent souvent,

en effet, les secrets les plus intimes d'un individu.

Leur apparente bizarrerie vient de ce qu'ils « résultent de l'interférence de deux intentions différentes « (Ibid.).

  • Ainsi, dans le lapsus (par exemple, celui d'un président de la Chambre des députés autrichienne qui ouvre la séance en déclarant : « la séance est levée «), l'intention refoulée parvient-elle à se manifester par la perturbation du discours normal. Formation de compromis, l'acte manqué est donc également formation de substitution.

4. LE REVE

  • Le rêve manifeste brille par son caractère décousu, « abracadabrant« (Cinq leçons sur la psychanalyse, 1909).
  • En deçà du « texte « du rêve (= rêve manifeste), on trouve des pensées latentes, des désirs inconscients ; c'est que le travail du rêve (ou élaboration onirique) organise un compromis entre deux tendances opposées de l'appareil psychique (= entre désirs inconscients et forces tendant à censurer ces désirs).
  • Le rêve est, selon Freud, la réalisation hallucinatoire d'un désir.

5. LES NEVROSES

  • Les affections des névrosés «paraissent soit immotivées, soit absurdes « (Cinq leçons sur la psychanalyse).
  • La névrose traduirait à sa façon l'obsédante présence du désir pathogène (ainsi Anna O., garde-malade d'un père mourant, est-elle partagée inconsciemment entre son amour filial et son désir de liberté).
  • Les symptômes névrotiques constitueraient donc. eux aussi, des substituts (certes morbides et mutilants) à la satisfaction d'un désir refoulé.

 

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