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Lothaire Ier par Eugen Ewig Professeur à l'Université de Bonn Lothaire fils aîné de Louis le Pieux, naquit en 795, fort probablement dans le royaume d'Aquitaine gouverné alors par son père.

Publié le 05/04/2015

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Lothaire Ier par Eugen Ewig Professeur à l'Université de Bonn Lothaire fils aîné de Louis le Pieux, naquit en 795, fort probablement dans le royaume d'Aquitaine gouverné alors par son père. Sa naissance coïncida avec la consolidation du royaume de Charlemagne qui allait bientôt atteindre son apogée. La dernière révolte des Saxons fut domptée, l'Empire des Avars s'écroula, et les Francs montèrent la garde sur les rives de l'Elbe et du Danube. En 800, Charlemagne reçut la couronne impériale, et le royaume des Francs se transforma en Empire chrétien. L'empereur " d'Orient " finit par reconnaître la dignité impériale à son " frère " d'Occident. Les incertitudes sur le statut futur de l'empire franco-romain, provenant des difficultés de concilier le droit successoral franc (régime des partages) avec l'idée impériale (" monarchie " de l'empereur), se dissipèrent après la mort de Charles et de Pépin, frères aînés de Louis d'Aquitaine. En 813, Charlemagne, après avoir consulté les grands, associa son fils Louis à l'Empire par une cérémonie calquée sur celle en usage à Constantinople pour le couronnement d'un co-empereur. L'acte de 813 fut applaudi par tous ceux qui entendirent maintenir l'unité de l'Empire chrétien des Francs, et Louis le Pieux s'en inspira lorsqu'il rendit à la res publica une constitution nouvelle, l'Ordinatio imperii de 817. Celle-ci consacra à jamais l'unité de l'Empire sous l'égide impériale tout en admettant l'installation des princes carolingiens comme sous-rois aux pouvoirs limités dans les pays de tradition autonome, c'est-à-dire en Aquitaine, en Bavière et en Italie. En vertu de cette loi, Lothaire fut associé à son père sous les mêmes formes et dans les mêmes conditions que Louis à Charlemagne quatre ans auparavant. Il renonça alors au royaume de Bavière que Louis le Pieux lui avait accordé en 814, au profit de son frère cadet Louis (le Germanique) qui lui succéda en qualité de sous-roi. L'Ordinatio ne rencontra pas immédiatement l'unanimité des grands dont un groupe non négligeable resta apparemment fidèle au régime des partages sans toutefois appuyer ouvertement la révolte de Bernard d'Italie en 817-818. Louis le Pieux crut nécessaire de sanctionner l'Ordinatio par un serment solennel de l'aristocratie de l'Empire. Il y arriva en 821 : les grands prêtèrent serment aux diètes de Nimègue et de Thionville dans un climat de réconciliation générale (amnistie accordée aux partisans de Bernard ; rentrée en grâce des frères Adalhard et Wala de Corbie, cousins germains de Charlemagne exilés en 814). A Thionville, le jeune empereur Lothaire épousa Ermengarde, fille du comte Hugues de Tours de la famille des Éticons d'Alsace. C'est alors seulement que Lothaire, à l'âge de vingt-six ans, apparaît sur la scène de l'histoire. Nous ignorons tout ou presque tout de sa jeunesse et de son adolescence. Il est certain que le fils aîné de Louis le Pieux reçut une éducation excellente, confiée d'abord à l'Irlandais Clément et ensuite à Eginhard. Le prince n'était pas dépourvu de curiosité intellectuelle. Comme son père, il s'intéressait à la théologie, surtout à l'exégèse biblique. Sa conduite personnelle ne prêtait pas le flanc à la critique. Il semble avoir hérité de son père un caractère plutôt sérieux. Au jeune homme favorisé par la naissance, qui avait grandi dans la paix carolingienne, l'unité de l'Empire et le rôle qui lui était réservé devaient paraître chose toute naturelle. De 817 à 822, le jeune empereur semble avoir fait un stage d'apprentissage à la cour de son père. Finalement, Louis le Pieux prit la décision d'abandonner à son fils les affaires italiennes. La mesure était dictée par la sagesse politique. Le gouvernement de l'Italie, pays en contact avec les mondes byzantin et arabe, et la coordination de la politique impériale et papale posaient des problèmes difficiles à résoudre de la lointaine Aix-la-Chapelle. Louis nomma au conseil de son fils deux grands dignitaires de la cour : Gerung, maître des ostiaires du palais, et Wala de Corbie, bien au courant des questions italienne et romaine, puisqu'il avait déjà présidé en 812 au conseil du sous-roi Bernard d'Italie. Lothaire partit en automne 822. Il devait dorénavant gouverner en personne l'Italie pendant deux décennies (822-844) sans y résider toujours. Dans son itinéraire italien, Pavie et le palais voisin de Cortolone occupèrent la première place. L'empereur semble avoir rarement quitté la province royale par excellence, la Neustrie longobarde (province de Milan). Il fonda à Pavie la dernière des grandes abbayes royales, le couvent de Notre-Dame et Saint-Martin foras portam. Il réorganisa l'école de Pavie et délimita en 825 le district de la capitale comprenant treize cités neustriennes, dont la métropole ecclésiastique de Milan. Cinq autres districts scolaires étaient centrés autour de Turin, Vérone, Vicence, Florence et Fermo. Les décrets scolaires allaient de pair avec une législation tendant à restaurer la justice et l'ordre public dans le royaume. La compétence du co-empereur n'était cependant pas limitée au royaume des Longobards, elle s'étendait aussi à Rome et à l'État pontifical. Après son entrevue avec Étienne IV à Reims en 816, Louis le Pieux avait reconnu au pape le haut domaine dans l'État pontifical, ne se réservant qu'une juridiction d'appel en cas d...
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