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Marquis de Pombal 1699-1782 De son nom complet Sebastiao José de Carvalho e Melo, l'homme d'État le plus célèbre du Portugal ne reçut qu'en 1769 le titre de par lequel il est universellement connu.

Publié le 05/04/2015

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Marquis de Pombal 1699-1782 De son nom complet Sebastiao José de Carvalho e Melo, l'homme d'État le plus célèbre du Portugal ne reçut qu'en 1769 le titre de par lequel il est universellement connu. Dix ans auparavant, le roi Dom José l'avait fait comte d'Oeiras, marquant déjà ainsi l'ascension sociale du modeste fidalgo peu fortuné et plein d'ambition qu'il avait été jusqu'à la soixantaine. Le marquis de Pombal a soulevé, de son vivant et après sa mort, des passions qui ne sont pas encore éteintes de nos jours, si bien que les jugements portés sur la personne et l'oeuvre du plus parfait despote éclairé du XVIIIe siècle doivent être soumis à un examen critique. Il est d'ailleurs difficile, malgré le recul dont les historiens disposent pour analyser son action politique, d'atteindre à une totale objectivité. Et l'absence de sérénité que l'on constate dans les innombrables études qui ont été consacrées à ce personnage exceptionnel provient sans doute du fait que, peut-être involontairement, l'oeuvre du marquis de Pombal a été révolutionnaire : c'est lui, en effet, le véritable créateur du Portugal moderne, celui qui a amorcé la fin de l'Ancien Régime, et il n'est guère de domaine où le Portugal contemporain ne lui soit redevable d'une transformation essentielle. Le marquis de Pombal ne fut pas un homme politique précoce. Il dut sa célébrité à une extraordinaire longévité. Malgré ses efforts pour se faire remarquer de Dom Joao V, malgré son mariage avec une veuve de haut lignage, de dix ans son aînée, et qui lui laissa une fortune appréciable, Sebastiao José n'entra qu'à près de quarante ans dans la vie politique. Encore n'obtint-il en 1738 une ambassade à Londres que grâce à l'appui de son oncle Paulo de Carvalho ! Ministre plénipotentiaire, il n'est cependant guère mis en avant, en raison de la politique de neutralité menée par son souverain. En 1744 on l'envoie en médiation à Vienne, mais son action s'avère inutile, et ses initiatives le font rappeler en 1749 Sa carrière semble brisée lorsque brutalement meurt le roi. Son successeur Dom José choisit de nouveaux ministres et fit appel à Sebastiao José. Peut-être se rappela-t-il le conseil de Luis da Cunha, le plus grand diplomate de son temps. Mais il est plus probable que Carvalho e Melo dut son élévation à des intrigues de cour, et surtout à l'intervention des milieux affairistes de Lisbonne, dont l'appui était n&eacu...
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« volonté générale de renforcer la puissance de l'État et de doter le monarque d'un pouvoir plus absolu.

Quant aux moyens, ils dépendent de la restauration des finances publiques, tâche délicate qui nécessitait au départ l'appui des grands négociants et des armateurs monopolisant le commerce du tabac brésilien. C'est en effet essentiellement sur le plan économique que l' œ uvre du marquis de Pombal nous apparaît comme dictée à la fois par la ferme intention de défendre l'intérêt du bien commun, idée chère aux philosophes, et par l'adaptation de sa politique aux nécessités du moment et de la conjoncture.

Désireux d'assurer au Trésor les rentrées régulières et substantielles indispensables à toute politique d'indépendance, le marquis de Pombal lutta tout d'abord contre la contrebande qui, sous le règne précédent, avait privé la couronne des bénéfices de l'exploitation de la colonie brésilienne.

C'est pourquoi, se ménageant l'appui des capitalistes de Lisbonne, il surveilla étroitement le commerce du sucre, du tabac et de l'or.

Il créa pour eux, entre 1753 et 1759, des compagnies de commerce à monopole (Companhia de Asia ; Companhia do Grao Para e Maranhao, Companhia de Pernambuco e Paraiba) auxquelles on peut associer, pour la fourniture du vin de Porto à l'Angleterre et au Brésil, la Companhia Geral da Agricultura dus Vinhas do Alto Douro.

Il organisa aussi, de façon dirigiste, le commerce colonial du Portugal, fondant en 1755 la Junta Real do Comércio dont le rôle était, entre autres fonctions, d'organiser des flottes régulières entre Lisbonne et les principaux ports brésiliens.

Mais cette politique mercantiliste dut être progressivement abandonnée.

En raison du tremblement de terre et des difficultés qui en résultèrent pour l'économie portugaise, le système des flottes fonctionna mal et dut être supprimé en 1763.

En outre, la crise économique dont souffrait le Brésil depuis que ses mines d'or s'épuisaient sans remède, ne compensant plus le déficit d'une production sucrière en plein déclin, obligea le marquis de Pombal à modifier, vers 1761, l'orientation économique du Portugal, délaissant progressivement le grand commerce, pour stimuler, à l'instar du comte d'Ericeira en 1680, le développement de 1'industrie métropolitaine. Le gouvernement du marquis de Pombal marque la rupture avec l'Ancien Régime et établit les bases d'un État moderne.

Ses innovations en matière d'administration financière et fiscale furent importantes, puisque le Portugal est le premier pays d'Europe à abandonner le système du fermage, après la création, en 1752, d'un corps de fonctionnaires chargés de percevoir certains impôts indirects.

De même, la réorganisation en 1761 du Trésor royal, centralisant les dépenses et les recettes de la couronne, peut-elle être considérée comme un effort très efficace pour simplifier et clarifier la comptabilité publique.

En 1764, enfin, le renforcement du pouvoir central apparaît aussi dans la réorganisation de l'armée par le comte de Lippe. Mais ce sont également les idées rationalistes du Siècle des Lumières qui transparaissent dans l' œ uvre législative du marquis de Pombal.

En 1769, il affirma la suprématie du droit national sur le droit romain.

En outre, il fit de nombreuses réformes, moins d'ailleurs pour des raisons humanitaires que pour renforcer l'efficacité de l'appareil centralisateur : il supprima, ou parfois limita, les privilèges de la noblesse et du clergé, réduisit les particularismes locaux, uniformisa les statuts personnels des sujets d'un monarque désormais absolu.

C'est ainsi qu'il décréta, en 1761, l'affranchissement des esclaves débarquant sur le sol métropolitain, qu'il assimila les gitans, dont le statut était particulier. »

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